" New Delhi, le 23 novembre 2006, la vie d’Aya Cissoko, 28 ans, championne du monde de boxe, bascule. Victime d’une fracture d’une vertèbre cervicale, elle doit raccrocher les gants. Commence alors un autre combat raconté dans Danbé, un livre coécrit avec Marie Desplechin, désormais porté à l’écran (...) Une accumulation de drames qui va insuffler à la fillette une combativité sans pareille. «Le fil conducteur du film, c’est le deuil, résume Bourlem Guerdjou, le réalisateur, déjà auteur de deux films sur la boxe. Il parle de ces gens presque morts qui essaient de survivre. » (...)
Le « danbé », « dignité » en malinké, « impose de taire nos souffrances. Il n’y a pas d’âge pour se conduire dignement, ni de circonstances qui vaillent», écrit Aya Cissoko dans son ouvrage. A la maison, « je me cogne au silence, à l’ordre imposé par ma mère. A sa douleur, à son courage. Mais elle m’a sauvé la vie, malgré des conflits sourds, permanents ». Aya doit son salut à cette femme qui n’a jamais baissé les bras, malgré les décès, les douleurs et le rejet des pères du village, qui lui demandaient de rentrer au Mali. Elle a refusé pour élever ses enfants en France.
Aya, petite fille « têtue, indépendante », se réfugie dans... la boxe, malgré les réticences de sa mère. « Ce sport me prouve, à longueur d’entraînements, que j’existe. Chaque coup reçu, la douleur me rappellent que je suis vivante. J’ai mal et je résiste. »
Nebia Bendjebbou