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Londres, été 1953. La très belle Ruth Ellis rencontre le séduisant David Blakely. Entre eux va naître un amour ardent et violent.
Londres, été 1953. La très belle Ruth Ellis est hôtesse dans un night-club fréquenté par la haute société londonienne. Mère célibataire, elle travaille ardemment pour élever son fils de dix ans. Un soir, elle rencontre un riche et séduisant pilote de course. Leur amour violent tourne à la tragédie criminelle... L'histoire vraie de la dernière femme condamnée à mort en Angletere. Un drame où se mêlent l'obsession du sexe et de la réussite sociale. Un des premiers films de l'auteur de "4 mariages et un enterrement, sélectionné au Festival de Cannes 1985 à la Quinzaine des réalisateurs.
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" ... Le début du film est remarquable. Mike Newell (encore un nouveau nom du cinéma anglais) filme « dans le mouvement ». Sa caméra suit s
" ... Le début du film est remarquable. Mike Newell (encore un nouveau nom du cinéma anglais) filme « dans le mouvement ». Sa caméra suit sans cesse les personnages. Et comme ces personnages sont des fêtards et que les fêtards sont des gens remuants, elle bouge beaucoup.
Elle prend tout de même le temps de scruter les visages, les regards. Ruth est aimée par un certain Desmond (Ian Holm) son confident, son ami. Mais elle se laisse séduire par la belle petite gueule d’un coureur automobile, David (Rupert Everett), fils de famille, ivrogne et narcissique. Les passions tournent toujours mal parce que la somme d’amour n’est jamais également répartie. Quand l’un aime plus, l’autre aime moins. Et vice versa. D’abord, David poursuit Ruth. Mais, peu à peu, c’est Ruth qui va poursuivre David, versatile, aussi incapable de rompre, pour elle, avec son milieu social, que de l’y faire entrer.
(…) Le 13 juillet 1955, Ruth Ellis est pendue. Elle fut — car c’est une histoire vraie — la dernière femme condamnée à mort en Angleterre. En 1960, la peine capitale y est abolie. Le sérieux très britannique avec lequel Mike Newell s’est penché sur le cas Ruth Ellis marque à la fois la réussite et la limite du film. Les disputes — comme toutes les disputes entre mêmes individus— obéissent au même schéma. C’est leur répétition qui entraîne Ruth dans un cercle infernal et précipite sa déchéance.
Mais cette répétition peut, à nous, spectateurs, paraître un peu fastidieuse s’il ne s’agit que de comprendre Ruth. Il eût fallu la liberté, la folie, le génie d’un Cassavetes, pour que nous fassions plus que de la comprendre: pour que nous devenions Ruth. Bien sûr, il n’est pas très juste de reprocher à un metteur en scène de n’être pas un génie. Tel quel, son film reste élégant et beau. Aussi élégant que Ruth Ellis (merveilleusement interprétée par Miranda Richardson), qui refusa de faire appel et, du fond de sa prison, réclamait la mort, à la fois comme châtiment et comme délivrance.
Mike Newell a préféré terminer son film sur le meurtre. Son propos n’était pas de discuter du droit anglais — qui, à l’époque, ne reconnaissait même pas le crime passionnel. Mais de nous faire suivre, sinon partager, l’itinéraire d’une femme ravagée par la passion que lui inspire un homme qui ne la mérite pas."
Le 13 juillet 1955, Ruth Ellis, condamnée pour le meurtre de son amant, est pendue. Depuis le début du siècle, quinze femmes ont été exécut
Le 13 juillet 1955, Ruth Ellis, condamnée pour le meurtre de son amant, est pendue. Depuis le début du siècle, quinze femmes ont été exécutées en Angleterre. Ruth Ellis est la dernière. Dernière victime de la prude Albion, avant l'explosion des swinging sixties. Son cas a servi à la campagne contre la peine de mort. Son crime n'avait rien de crapuleux, il a été l'aboutissement normal d'une passion qu'elle-même jugeait coupable. Son jeune amant était un fils de famille, et elle, divorcée, mère de deux enfants, était entraîneuse dans un club (1).
Belle, blonde, platinée un brin vulgaire, lumineuse, attirante par sa vitalité électrique autant que par une inaltérable candeur, c'est Miranda Richardson, dans le film que Mike Newell consacre à Ruth Ellis, Dance With a Stranger (présenté à Cannes par la quinzaine des réalisateurs).
Le film commence à la première rencontre de Ruth et de son amant, David Blakeley (Rupert Everett) ; il se termine sur le geste qui l'arrachera à ce besoin qu'elle a de lui et qui la tient plus fortement qu'une drogue. Mike Newell ne montre pas le procès, n'explique rien, ne justifie pas, ne se permet aucun commentaire. Il cerne les personnages. Leur histoire découle de ce qu'ils sont. Le genre d'histoire dont on dit, avec un bref sentiment de vertige : " Ça devait arriver. "
Quand c'est arrivé, Mike Newell était à peine né. C'était il y a seulement trente ans. Mais les mentalités ont évolué si radicalement que la manière dont les choses se sont passées semble aujourd'hui impensable. Pourtant, la scénariste Shelag Delaney raconte : " Les amis de David m'ont injuriée, m'ont reproché de donner une image trop douce, trop correcte d'une traînée qui, depuis l'âge de quatorze ans, avait gagné sa vie en couchant à droite et à gauche. Une intrigante qui avait essayé de s'immiscer dans une classe sociale à laquelle elle n'appartenait pas. "
Avec une exactitude impressionnante, le film retrace l'atmosphère d'un temps que l'on traîne encore en soi et qui n'est plus le nôtre. Dance With a Stranger est une histoire vraie, tournée comme une fiction, Mike Newell est le produit de la " culture documentaire " qui, dit-il, date de la dernière guerre. " Les documentaires étaient très forts, très indépendants. Leur esprit s'est transmis à la télévision où j'ai fait mes classes, il n'y avait pas encore d'école de cinéma. La télévision a été très dynamique, mais depuis une dizaine d'années ça a changé, il n'y a plus d'argent, trop de contraintes. L'insolence critique est une tradition ancienne, la tradition du " fuck you ", du bras d'honneur... On la retrouve dans l'arrogance brutale des punks ".
Mike Newell, Anglais d'aujourd'hui, regarde l'Angleterre d'hier, et en même temps quelque chose d'éternel : " Le mécanisme de la violence chez des gens simples confrontés à la passion. " Ruth Ellis est une femme intelligente, futée, mais simple. Elle se reconnaît fille de mauvaise vie, donc coupable, donc elle doute, elle subit. Miranda Richardson promène sa tendresse sensuelle, à la fois assurée quand elle a affaire à ce qu'elle connaît bien, le trafic du sexe, et anxieuse dès que l'amour est en jeu. Tour à tour fondante, ironique, subjuguée, dure, elle fait vivre une Ruth Ellis touchante, qu'on a envie d'admirer. Elle en a trop vu pour se faire des illusions ; cependant elle rêve. Les rêves d'une fille de sa condition : le mariage, une position sociale, une existence confortable et brillante. Elle vit dans un gourbi avec son fils, qu'elle aime trop pour s'en séparer. Elle fait l'amour à la sauvette, se fait cogner par David, se fait aider par Desmond (Ian Holm), qu'elle trouve trop terne pour la combler. Apparemment neutre, du trio il est le personnage le plus complexe, regardant Ruth, fasciné par les étapes de sa chute. Et c'est lui qui la met sur la voie du meurtre, juste au moment où le meurtre est la seule issue.
Quand Ruth Ellis rencontre David, c'est comme si son rêve se réalisait, mais elle sait qu'il est irréalisable. Imprégnée de morale victorienne, elle sait que son amant ne l'épousera pas. Chaque moment passé avec lui est un miracle qu'elle voudrait prolonger indéfiniment. Dans sa tête de " chercheuse d'or au romantisme de midinette ", elle se dit qu'elle ne mérite pas David. Un jeune despote nerveux, velléitaire, auquel Rupert Everett donne son charme ambigu - regards boudeurs, sourires, nonchalance, il est irrésistible. Son charme immédiat, lui a toujours évité le moindre effort, lui a forgé une sorte de paresse languide, qui l'amène droit à une conduite d'échec. Ruth Ellis ne l'admire pas, elle l'aime. Elle sait qu'elle rêve et veut rêver. " Ce mélange d'illusion totale et de complète lucidité est extrêmement dangereux, dit Mike Newell. Un jour ou l'autre, il explose. "
Affaire banale et tellement anglaise. Ailleurs, les comportements auraient été différents. " Chez nous, dit Mike Newell, les structures sont rigides et stables. En 1955, nous vivions encore avec la responsabilité énorme d'être un petit pays possédant un immense empire. C'était la fin. Nous cherchions nos frontières. La partie la plus conservatrice de la société et de chaque individu se crispait, par peur du vide, sur des valeurs archaïques. Ruth Ellis a été traitée comme une sorcière par les uns, portée aux nues par les autres, qui ont voulu en faire le symbole de la femme libérée. C'était une fille honnête, morale, et qui voulait être heureuse, c'est banal. David appartenait à cette sorte d'hommes qui ont l'impression de dominer le monde, ils ont été élevés comme ça. Je le vois avec ma mentalité d'aujourd'hui, et j'espère avoir montré à quel point il a été dépassé, à quel point il était à plaindre. "
Le crime de Ruth Ellis : une histoire anglaise. Dance With a Stranger, un film absolument anglais, par sa fluidité, la précision raffinée de chaque détail, par des acteurs qui très simplement donnent l'évidence et la densité de leurs personnages, avec une manière d'élégance hautaine et de brutalité sous-jacente. " Vous savez, nous sommes les Slaves de l'Ouest, dit Mike Newell : rudes et sentimentaux, avec de brusques changements de climat. "
(1) À son procès, Ruth Ellis n'a pas nié son intention de tuer. Son avocat a renoncé à la défendre. Dans sa cellule, elle regarde inlassablement deux poissons rouges tourner dans leur bocal. " Elle se trouve enfermée dans une véritable prison mentale ", avait déclaré son médecin à la barre des témoins. Elle avait écrit à la mère de son amant pour lui demander pardon, non pas d'avoir tué, mais d'avoir aimé. En prison, elle écrit : " Il y aura demain un suicide et non une exécution. "Nos offres d'abonnement
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