Mahamat-Saleh Haroun : "Ce qui m’intéresse, c’est le paysage après la tempête."
Dans sa "Note d'intention", le cinéaste explique pourquoi il n'a pas voulu traiter de la guerre civile au Tchad, m1
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Le Tchad, après une guerre civile. La vie y est obstinément à l’œuvre dans les champs de ruines et de cendres. Mais comment vivre ensemble avec la haine ?
Au Tchad, quelles conséquences à la guerre civile ? Le désir de justice, et de vengeance. "Daratt" dépeint ce paysage après la tempête. La vie, obstinément à l’œuvre, dans les champs de ruines et de cendres. Mais comment continuer à vivre ensemble après tant de violence et de haine ?
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Au commencement de Daratt étaient la voix et le regard. Voix de la radio écoutée religieusement, qui informe de l'
Au commencement de Daratt étaient la voix et le regard. Voix de la radio écoutée religieusement, qui informe de l'amnistie des criminels de guerre au Tchad. Voix d'un vieil homme aveugle qui confie à son petit-fils la mission de tuer le meurtrier impuni de son fils. La voie de la vengeance est ainsi ouverte par celui qui ne voit pas, portée par une parole injonctive coupée du monde, déréalisée, telle une instance divine. Il lui faudra les yeux d'Atim, "celui qui est orphelin", pour prendre corps. Que se passe-t-il quand une haine aveugle est soumise à l'expérience d'un regard ? Tel est le bel enjeu soulevé et rigoureusement soutenu par Daratt, film tchadien de Mahamat-Saleh Haroun, couronné du prix spécial du jury à la Mostra de Venise.
(...) C'est sa rencontre avec Nassara, l'homme qui a tué son père, qui définira le terrain de ce réajustement. Atim suit d'abord son ennemi, tel un animal qui renifle l'odeur de sa proie avant de lui sauter dessus, puis il l'approche plus frontalement et le défie en jetant par terre le pain que celui-ci, boulanger, lui offre. Comme s'il acceptait tacitement de relever ce défi, Nassara propose au jeune insolent d'entrer chez lui comme apprenti. La cour de sa maison devient alors le théâtre d'un étrange corps à corps.
Si l'on pense au Fils des frères Dardenne, c'est plus en raison du parcours moral suivi par des personnages en apprentissage (d'un métier, de la vie, du pardon) que de la mise en scène, qui s'inscrit ici dans un statisme et un dépouillement très théâtral et incroyablement gracieux.
Souvent muet, le film se concentre principalement sur les corps des duellistes, les malaxe, les frictionne, les pétrit comme la pâte à pain
qu'Atim apprend à travailler. Se dégage de cet affrontement silencieux, retenu, sous un soleil écrasant, un trouble presque érotique faisant entrer en jeu une singulière fascination répulsive entre ce fils sans père et ce père sans fils (la femme du boulanger perd son enfant). L'une des belles réussites du film réside dans ce mélange subtil qu'il opère entre la défiance, la rage impatiente, et un temps long et complexe d'observation qui laisse place à la douceur et à la poésie. Le regard qui tue se transforme progressivement en un regard qui touche et sculpte, avec intelligence et sensualité, la matière fragile et complexe du monde. Un regard qui nous touche infiniment."
"... film magnifique qui vise à l'épure. Quelques personnages seulement, une nature aride épuisée par l
"... film magnifique qui vise à l'épure. Quelques personnages seulement, une nature aride épuisée par le soleil de la saison sèche, pratiquement pas de musique, la parole rare de gens qui ne sont jamais dans le discours, un temps dilaté comme on le rencontre dans les sociétés encore épargnées par la frénésie de la modernité, c'est assez pour planter une dramaturgie mono-dimensionnelle : pardonner ou ne pas pardonner. On n'en mesure que mieux l'importance de la mise en scène, qu'on aurait ici envie d'appeler mise en espace. Celle de Mahamat-Saleh Haroun fascine (…) Le cinéma comme art simultané de l'espace et du temps est là en jeu comme on aimerait qu'il le soit toujours et partout. Bravo."
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