Laurence Thrush, Los Angeles entre suffocation et stérilité
Dans son deuximème film, Pursuit of Loneliness, Laurence Thrush témoigne de la solitude à Los Angeles en mélangean1
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Une infirmière, une assistante sociale et un enquêteur des services publics partent à la recherche de la famille d'une femme âgée morte dans un hôpital.
Pendant 24 heures, une infirmière, une assistante sociale et un enquêteur des services publics partent à la recherche de la famille d’une femme âgée, morte anonymement dans un hôpital du comté de Los Angeles. Petit à petit, ils découvrent sa vie, remplie d’objets, mais vide de relations. Soutenu par l'ACID lors de sa sortie en salle.
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" Tourné dans la ville du cinéma américain, Los Angeles, par un réalisateur de publicité anglais, Laurence Thrush, ce semi-documentaire est
" Tourné dans la ville du cinéma américain, Los Angeles, par un réalisateur de publicité anglais, Laurence Thrush, ce semi-documentaire est l’œuvre la plus expérimentale de la semaine. Son événement central est la mort d’une vieille dame, Cynthia, dont l’on s’efforce de reconstituer la vie, à travers les recherches sur sa famille effectuées par les services sociaux, quelques flash-backs, des scènes quotidiennes de l’hôpital où elle a fini sa vie, puis une exploration de sa maison où ses chiens l’attendent en vain. Ce travail fragmentaire, tourné en noir et blanc, privilégiant le montage et le gros plan, analyse sans sensiblerie, avec lucidité, les effets de la solitude urbaine et de la vieillesse."
Vincent Ostria"Laurence Thrush a du goût pour les sujets âpres. Son premier long-métrage, tourné en 2008 mais sorti seulement en 2015 en France, avait pou
"Laurence Thrush a du goût pour les sujets âpres. Son premier long-métrage, tourné en 2008 mais sorti seulement en 2015 en France, avait pour sujet un cas d’hikikomori : un adolescent japonais vivant enfermé dans sa chambre et refusant toute communication avec l’extérieur. De l’autre côté de la porte se construisait via un ensemble de partis-pris formels aussi forts qu’austères. Filmé en noir et blanc et interprété par des acteurs non-professionnels ayant vécu des expériences similaires à celles des personnages, le film plaçait le spectateur du côté des proches de l’enfant, l’invitant à se heurter en même temps qu’eux au mur infranchissable qu’était devenue la porte de la chambre et maintenant la vie qui continuait sous une autre forme, de l’autre côté, dans un statut de mystère. (...)
Même à l’image, Pursuit of Loneliness n’est pas un film en noir et blanc, mais un film gris. Le soleil de Los Angeles ne semble pas laisser beaucoup plus de place à la clarté qu’aux ténèbres, et si Laurence Thrush s’y aventure plus à l’extérieur, on n’y respire pas mieux – en partie à dessein, en partie fatalement. C’est que Laurence Thrush travaille la forme de son film dans deux sens contraires. Le rapport quasi-documentaire entretenu avec ses acteurs lui permet de préserver autant de naturel que possible dans la reconstitution du ballet socio-professionnel qui amène personnel soignant, patients, fonctionnaires et voisins de la défunte à se croiser sans se voir vraiment.
Le travail de l’image, a contrario, cultive un formalisme exacerbé (effets de cadres dans le cadre, corps relégués à la marge du plan…), et pour le moins déroutant. Il a beaucoup de sens : le travail de Laurence Thrush sur l’objet, notamment, est une illustration précieuse et terrible de la vieillesse comme retour progressif à un état corporel et mental qui touche à la minéralité. Mais la sophistication formelle exacerbée, la beauté même des images tendent à voler la vedette au sujet dont elles prétendent dire le drame, et dont elles imitent l’effet plus qu’elles ne le dénoncent : l’objet qu’est le film y prend la place des hommes dont il voulait dire le drame."
"Après De l'autre côté de la porte, fiction inspirée de la réalité (sortie chez nous en 2015), Laurence Thrush signe un documentaire mâtiné
"Après De l'autre côté de la porte, fiction inspirée de la réalité (sortie chez nous en 2015), Laurence Thrush signe un documentaire mâtiné de fiction. Une vieille femme solitaire nommée Cynthia meurt dans un hôpital de Los Angeles, et seuls les préposés présents (infirmières et travailleurs sociaux, dans leur propre rôle) en font cas : suivant la procédure, ils cherchent ses parents, ses voisins et retracent la vie de la défunte. Filmé dans un superbe noir et blanc, ce beau sujet est entravé par des flash-back montés en dépit de la chronologie afin de prouver que tout cela n’est qu’un cercle. Et que d’autres sont morts ou mourront dans l’indifférence… Vicieux et cruel. Plus de simplicité n’aurait pas nui."
Isabelle Danel"La grande réussite du réalisateur réside dans une mise en scène qui propose aux spectateurs de regarder ce récit comme un secret dont il fa
"La grande réussite du réalisateur réside dans une mise en scène qui propose aux spectateurs de regarder ce récit comme un secret dont il faudrait témoigner."
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L'ACID est une association née en 1992 de la volonté de cinéastes de s'emparer des enjeux liés à la diffusion des films, à leurs inégalités d'exposition et d'accès aux programmateurs et spectateurs. Ils ont très tôt affirmé leur souhait d'aller échanger avec les publics et revendiqué l'inscription du cinéma indépendant dans l'action culturelle de proximité.
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