Pourquoi la douce Rosemonde a-t-elle tiré sur son oncle? Deux journalistes vont à sa rencontre, trouvant dans une Suisse froide une fille follement libre.
Le film culte de l'après-68, venu de Suisse et touné en belles couleurs noires et blanches. Un journaliste et un scénariste essaient de reconstituer les raisons qui ont poussé la douce Rosemonde à tirer à la carabine sur son oncle. Autant chercher à tenir une goutte d'eau entre ses doigts.
" ... cette Salamandre de légende a conservé
toute sa grâce romanesque (...) Face à Bulle l'ultramoderne, il y a le bonheur de jouer de Jean-Luc
Bideau, reporter exubérant, orateur-né, et le charme bougon de Jacques
Denis, moustache et béret à la Coluche. Les deux font la paire
complémentaire, l'un prenant en charge l'aspect documentaire, l'autre
la fiction. Le film accroche par son alchimie impure, où se mêlent
l'accent genevois, l'anarchisme pamphlétaire, l'emphase de la voix off
ensorceleuse (celle d'Anne-Marie Miéville !) aussitôt tempérée par
l'ironie des situations. Et une ligne mélodique lancinante à la Nico,
signée Patrick Moraz. Entre la lecture d'un poème plein d'espérance de
Henrich Heine, la visite hilarante de l'inspecteur de la Défense civile
et la virée chez les parents de Rosemonde au fin fond d'une vallée
enneigée, le film a de quoi faire tressaillir « de
douce mélancolie et de joie".
Jacques Morice
Le Monde
" Bulle Ogier, l'héroïne de L'Amour fou de Jacques Rivette, crève l'écran dans le rôle de Rosemonde. Tanner redécouvre la magie du gros plan...
" Bulle Ogier, l'héroïne de L'Amour fou de Jacques Rivette, crève l'écran dans le rôle de Rosemonde. Tanner redécouvre la magie du gros plan de D.W. Griffith : visage chiffonné, regard de braise, provocation permanente. Jean-Luc Bideau, Pierre, le pince-sans-rire dégingandé de James ou pas de Michel Soutter n'a qu'à paraître pour obtenir aussitôt la complicité du spectateur. La révélation du film reste pourtant Jacques Denis, Paul, l'acteur le plus poétique, le plus pudique apparu depuis John Garfield. Tendresse et lucidité, sourire (pour ne pas avoir à en pleurer), joie d'être malgré tout : à l'image d'un film qui s'avance à pas feutrés pour stigmatiser l'indifférence et le mépris de l'homme, affirmer aussi la nécessaire part du rêve."
Louis Marcorelles
Le Nouvel Observateur
" Charles, plus vif que mort, et Rosemonde, incarnent le ras-le-bol helvétique. Ras-le-bol des rideaux. On se contente pas de les écarter, c...
" Charles, plus vif que mort, et Rosemonde, incarnent le ras-le-bol helvétique. Ras-le-bol des rideaux. On se contente pas de les écarter, ces rideaux; on les arrache. Ce qu'on voit alors, l'ennui, la fatigue, le pire, celle d'un boulot imbécile qui vous demande de vivre en rouage de machine (Rosemonde, du matin au soir, remplit de chair de saucisson des peaux de saucisson). L'abrutissement. Le sommeil. Intellectuellement, la Suisse, c'est ce qu'est économiquement le tiers monde : un pays sous-développé. La violence quotidienne, déjà dénoncée par Tanner dans Charles mort ou vif, s'y exerce autrement qu'avec des mitraillettes. Au Brésil, on écrase les corps : en Suisse, on écrase les esprits. Le matraquage s'y appelle "défense spirituelle". Au bout du compte, le résultat est le même."
Pour vous donner la meilleure expérience possible, ce site utilise les cookies. En continuant à naviguer sur universcine.com vous acceptez notre utilisation des cookies.
_TITLE
_CONTENT
Vous avez un bloqueur de publicités activé. Certaines fonctionnalités du site peuvent être perturbées, veuillez le désactiver pour une meilleure expérience.
Libertaire, somptueux et essentiel.