Paula van der Oest et l'erreur judiciaire du siècle
Une fois par mois, les Pays-Bas sont à l'honneur au Reflet Médicis dans le cadre du Cinéscope Néerlandais. Ce mard1
La vie d'Alexandre Stavisky, nabab mondain et escroc sympathique, bientôt rattrapé par la justice, et dont le cadavre fut retrouvé à Chamonix le 8 janvier 1934.
1933. Alexandre Stavisky, conseiller financier, propriétaire d'une écurie de courses, d'un groupe de presse et d'un théâtre, est un escroc sympathique qui mène une vie mondaine soutenue avec sa compagne, la belle Arlette. A plusieurs reprises, ses amitiés politiques lui ont évité d'épineuses difficultés avec la justice. Mais l'inspecteur Bony a réuni un dossier compromettant et le scandale éclate avec l'affaire des faux bons du Crédit municipal de Bayonne. Stavisky s'enfuit alors à Chamonix où son cadavre est retrouvé le 8 janvier 1934. La thèse officielle indique un suicide. Les remous soulevés par l'affaire ne seront pas sans conséquences sur le séjour de Trotsky alors en exil en France.
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"Avec un mélange de précision et de brio qui est son secret, Resnais prend visiblement plaisir à décrire ce
"Avec un mélange de précision et de brio qui est son secret, Resnais prend visiblement plaisir à décrire ce temps de l'homme à l'Hispano. Film luxueux sur un escroc après tout assez minable, Stavisky hésite entre la nostalgie d'une certaine douceur de vivre (pourquoi ?) et la dénonciation d'un monde pourri."
25/05/74"Il faut reconnaître à Semprun et Resnais un art souverain de portraitistes. Il n'était pas aisé de d&ea
"Il faut reconnaître à Semprun et Resnais un art souverain de portraitistes. Il n'était pas aisé de débroussailler une affaire des plus compliquées (...) sans perdre un instant de vue le visage, énigmatique sous ses dehors charmeurs, de l'escroc le plus adroit du siècle. Il fallait aussi - et cela est peut-être la réussite majeure du film - brosser en même temps le portrait de celle qui fut, jusqu'au bout et demeure après quarante années, la compagne fidèle : Arlette Stavisky."
19/05/74"Il y a dans Stavisky un film plein de grâce, volontairement démodé, style des années 1930. On louche vers G
"Il y a dans Stavisky un film plein de grâce, volontairement démodé, style des années 1930. On louche vers Guitry, l'autre Sacha : on cite Giraudoux longuement ; au vrai, on hésite entre Bernstein et Bourdet. Charles Boyer est parfait, il est d'époque. En diplomate "vieille France", élégamment décadent, vieux beau qui ne comprend rien à rien, il enchante par son naturel. Les décors non plus ne manquent pas de talent. Ni les costumes - étonnante garde-robe pour la séduisante Arlette - ni les voitures : on jurerait que la panoplie complète sort tout droit d'une collection de L'Illustration. Et tout cela est filmé avec une application qui ne vise pas à préciser, à souligner les dates (1933-1934) mais qui entend aménager une "coloration" nostalgique et qui y réussit somptueusement."
27/05/74"... Ce n'est pas un portrait de Stavisky mais celui du personnage qu'il prétendait jouer. Ce n'est pas une é
"... Ce n'est pas un portrait de Stavisky mais celui du personnage qu'il prétendait jouer. Ce n'est pas une étude de caractère, mais celle d'une mise en scène. Ce n'est pas une image réaliste, mais l'analyse d'une illusion.
En partant justement de ces faux-semblants que Resnais peut assimiler à ceux du pouvoir politique d'avant-guerre, ce dont il nous parle ici, c'est tout simplement de la mort d'une époque dont les fastes mensongers vont, tel un rideau de scène, se lever sur le déferlement du fascisme en Europe et la Seconde Guerre Mondiale.
L'alternance des épisodes de l'exil de Trotski et ceux de la carrière de Stavisky ne vise nullement à rechercher un rapport de cause à effet, comme tout le monde l'a dit. Ce serait en effet bien pauvre et bien artificiel -même si ces rapports existent en vérité, et si certains personnages, tel l'Inspecteur Gardet du film, se sont réeellement trouvés mêlés aux deux affaires. Elle vise plus simplement à traduire dramatiquement une opposition. Opposition entre le grand exilé qui, bien que réduit à une certaine impuissance, s'efforce d'analyser une situation politique et d'avoir prise sur les événements, et l'aventurier-escroc qui, en un sens, possède le pouvoir, mais en fait justement l'instrument d'une ivresse pour échapper à la réalité, à l'analyse d'une situation -politique et personnelle. Autrement dit, pour échapper à la mort. La sienne. Celle d'une époque.
Pour qui prête en effet attention à ce film, ce n'est pas la "réalité" que dépeint Resnais. Jamais il ne surprend ses personnages, jamais il ne révèle leur "intériorité". Ils sont toujours vus par l'intercession d'un autre. Organisateurs ou sujets d'un spectacle..."
" ... Comment va se traduire, plastiquement, ce sentiment de l'irrémédiable, cette lente agonie d'un homme "
" ... Comment va se traduire, plastiquement, ce sentiment de l'irrémédiable, cette lente agonie d'un homme "avançant par degrés vers sa fin", cette déchirante et dérisoire chorégraphie funèbre ? C'est peut-être que le génie de Resnais éclate pleinement dans la simple et magistrale valorisation qu'il esquisse de deux couleurs fondamentales : le rouge et le blanc. La figure mère du film, c'est la giclée de quelques gouttes de sang sur un manteau d'hermine.
Or, cette image, si brève qu'on a à peine le temps de l'enregistrer, est préparée par tout un réseau de "ponctuations" analogiques : c'est le verre de vin renversé sur la nappe, lors de l'arrestation de Marly : c'est la tache de sang s'étalant sur le tapis, en couverture d'un numéro du Crapouillot feuilleté par le Dr Mézy, dans les bureaux de l'Epire; c'est le vrombissements rouge d'une hélice sur une carlingue blanche à l'aérodrome de Parme; c'est même, je ne crois pas trop extrapoler, le gros plan d'une assiette de fraises à la chantilly, où Alexandre écrase un cigare à moitié consumé (...)
Faut-il parler de symbolisme ? Non, mais d'une habileté confondante à extraire des choses leur potentiel de mystère, à déceler sous la gangue de la réalité l'ironie amère qui s'y dissimule. La mort fait son office, lentement, implacablement, et la caméra de Resnais est là pour la filmer au travail (...)
Et Trostki, que vient-il faire dans ce ballet de spectres ? Nous y voilà. Très loin de je ne sais quel calligraphisme où l'on aurait tôt fait d'enfermer Resnais, posons en principe que l'oeuvre tire toute sa force, précisément, de cette juxtaposition insolite, de ce va-et-vient dialectique à bien des égards comparable au mouvement Hiroshima/Nevers (dans Hiroshima, mon amour) : voici bien en effet le contrepoint indispensable, la tremblante étincelle de vie opposée aux compromissions d'un monde qui agonise.
Face au couple damné Stavisky et Arlette, il y a le couple Trotski/Natalya, hantant les mêmes paysages, jugeant les mêmes hommes, victimes des mêmes machinations. Ce couple fragile, que ne fera qu'entrevoir, dans la phosphorescence diaphane de l'exil, est porteur d'une immense espérance. Autour de lui, une jeunesse se rassemble et se régénère. Un monde est en train de mourir, un autre naît..."
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