Destins croisés au creux de l'hiver. Comment réchauffer les coeurs ? Après "Smoking/No.." une nouvelle adaptation d'Ayckbourn par Resnais et sa troupe fétiche.
Destins croisés au creux de l'hiver. Comment réchauffer les coeurs ? Un agent immobilier, deux clients difficiles, une collaboratrice, une soeur en quête d'amour... Mais aussi le bar d'un hôtel, une cassette vidéo, les petites annonces de rencontres dans les journaux. Au fil des flocons de neige qui tombent, les personnages, comme différents climats, créent des horizons nouveaux. Après "Smoking/No Smoking" une nouvelle adaptation d'une pièce d'Alan Ayckbourn par Resnais et sa troupe fétiche.
" C'est à un ballet cocasse que nous invite Resnais. On pourrait entendre les portes claquer, comme au théâtre de boulevard, et au gré de leurs allées et venues, les personnages se jouent bel et bien une comédie sentimentale, quiproquos compris. Ils ont en commun un célibat qui s'accroche à eux, qui rattrape même Nicole et Dan dans la vie conjugale, et dont ils aimeraient tous se débarrasser. Semble-t-il. Car ils sont plus mystérieux, plus complexes que ça. Au fond, ils se lovent dans la solitude, leur seul « intérieur », pour se protéger des grandes illusions, des grandes désillusions. Et en même temps, ils entrent dans la danse des amourettes.
La comédie, ici, c'est celle que chacun se joue pour échapper à ses drames. Dan veut un bureau dans le nouvel appartement que cherche Nicole : il en fait toute une histoire. Mais quand viendra pour eux le moment de se séparer, ce sera bien plus simple. Si l'on devait vivre dans la gravité ce qui est grave, comment y survivrait-on ? Il faut avoir le coeur léger quand il risque d'être lourd, et se choisir des malheurs qu'on peut supporter (...)
Le registre de Coeurs est subtil, délicat. En adaptant une pièce du dramaturge anglais Alan Ayckbourn, comme il l'avait fait dans Smoking-No smoking (1993), Alain Resnais trouve matière à un tour de force comme il les aime : un mariage de fantaisie et de gravité, de sens et, parfois, d'apparent non-sens. Charlotte est un dragon de vertu, mais aussi une dame de petite vertu : elle sème la confusion dans l'existence des autres, qui de toute façon ne veulent pas y voir clair, parce qu'ils ne veulent pas souffrir. La neige qui recouvre le décor et auréole ces personnages est-elle celle des comédies hollywoodiennes d'antan, ou le voile de la morte saison ? A nous de choisir si l'on veut y voir clair. Nous sommes libres, comme Resnais et ses comédiens, qui croquent magistralement et tendrement nos petits arrangements avec la vie."
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