Archives, images en couleurs des camps à l'abandon, texte volontairement froid et accablant... Alain Resnais filme les camps moins de 10 ans après le massacre et demande au rescapé Jean Cayrol d'en écrire le commentaire. Prix Jean Vigo 1956, "Nuit et brouillard", censuré à sa sortie, toujours objet de polémiques, constitue une date cruciale de l'historiographie des camps.
" A l'opposé du lavage de cerveau, il y a le secret de ce film : un massage de mémoire. Tout commence doucement, avec les images paisibles, en couleurs, d'un vague terrain. « Même un paysage tranquille... » : avec la patience implacable du réveilleur, le commentaire conduit tout simplement à un camp de concentration, là où « une drôle d'herbe a repoussé ». Les archives en blanc et noir prennent le relais pour rappeler la genèse nazie de ces lieux, les heures sordides qu'y vécurent les déportés, mais surtout cette singulière extermination au sortir des wagons, où « la mort fait son premier choix. Un second est fait à l'arrivée, dans la nuit et le brouillard ».
(...) Avec le respect dû à ces morts que charrient les images, Nuit et brouillard pulvérise la scélératesse négationniste et vaccine contre toute tentative de revenez-y. Apre et poignant comme une vérité sortie du puits le plus nauséeux de l'histoire, ce chuchotement d'alarme lancé dès 1955 par la coalition sacrée d'Alain Resnais et de Jean Cayrol ne médit pas : il médite. Alors l'intransmissible cesse de l'être."
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