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Le destin d'une douzaine de personnages dans un petit village patriarcal du Caucase, alors qu'approche la Révolution...
Dans un village du Caucase à la veille de la Révolution, deux jeunes gens voient leur amour contrarié par le Conseil des sages. La jeune Marita épouse alors un autre homme, plus fortuné... Deuxième volet (après "L’incantation") d’une trilogie décrite par le réalisateur comme « une machine de guerre contre la tyrannie, la violence et l’humiliation », une ode simple à l'amour et la liberté. # Seule copie disponible : en version originale (georgien), sous-titres français, avec "voice over" russe (comme pratiqué à l'époque pour traduire les langues autres que le russe officiel).
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Après Un collier pour ma bien aimée, le dépaysement se poursuit de la même façon avec L’Arbre du désir, daté de 1976 (mais distribué dans le
Après Un collier pour ma bien aimée, le dépaysement se poursuit de la même façon avec L’Arbre du désir, daté de 1976 (mais distribué dans les salles françaises tardivement, en 1988, à la suite du succès du Repentir, le dernier film du cinéaste).
Tenguiz Abouladze recule dans le temps pour nous emmener au début du XXe siècle, mais garde toutes les caractéristiques de sa mise en scène imprévisible et déroutante : brusques changements d’échelle, montage abrupt, plans courts ou étirés, alternance d’agitation et de fixité...
Jouant plus que jamais sur l’apport de la couleur, comme le démontre une première séquence dans laquelle le rouge des coquelicots ne tarde pas à envahir la surface de l’écran en rouge sang, il signe une troisième chronique paysanne, toujours aussi éclatée, toujours aussi riche de personnages singuliers. La truculence est au rendez-vous mais surtout, comme le titre l’indique, le désir devient la grande affaire.
C’est avant tout celui des hommes envers les femmes, et vice-versa. Le calme du village où se déroule l’histoire est ainsi perturbé par trois figures féminines. La première est la plus âgée, perdue dans ses souvenirs, ou bien ses affabulations, de romances évanouies. La deuxième est la plus plantureuse, objet du désir de tous les hommes, généreusement offerte aux regards et aux mains. La troisième possède un visage d’ange et se trouve bientôt amoureuse de son jeune voisin. Ses apparitions donnent naissance aux plus belles scènes, pleines de magie douce et suspensive. Mais il est un autre désir, celui d’un changement, éprouvé par certains plus ou moins confusément : les anarchistes, les vagabonds et les poètes, sans oublier les enfants.
L’histoire de L’Arbre du désir se déroule juste avant la Révolution et plus clairement qu’ailleurs apparaît une opposition entre les aspirants au bonheur et à l’avenir meilleur et les forces d’oppression archaïques. L’idée passe bien sûr par la métaphore et toujours en lien avec le folklore local mais le politique déboule pour de bon. Et progressivement, le ton change. L’humour se raréfie et le tragique finit par s’imposer.
Le dernier mouvement du film voit ainsi le grotesque se muer en cruauté envers les faibles. Les morts ne font plus sourire. Bien sûr, ce sont ici des journées difficiles pré-révolutionnaires qui sont évoquées, mais dans ce cinéma soviétique si codé de 1976, nous ne sommes pas certains du tout qu’Abouladze ne pense pas aussi à son époque.
Si quelqu'un s'avisait de prendre « L’arbre des désirs » pour un film russe, à peine une minute du film suffirait à le détromper: images sol
Si quelqu'un s'avisait de prendre « L’arbre des désirs » pour un film russe, à peine une minute du film suffirait à le détromper: images solaires, somptueuses, gorgées de sève et de sens. A cette Géorgie, voici ses «géorgiques» : un immense poème épique des travaux et des jours, un chant de compassion, d'espoir et de couleurs. Et aussi, de misère en révolte, de superstitions en idylle, une galerie de personnages truculents, hauts en silhouette et en répliques : amants secrets, matrones accortes, illuminés en tout genre, enfants sages et vieux fous. Pas un qui ne laisse sa trace, lumineuse et émouvante. Le rire et le rêve fleurissent sur cette saga du quotidien où souffle, prometteur et inquiétant, le grand vent de l’Histoire. On songe à un Fellini des champs, à un Garcia Marquez du Caucase. La légende prétend que le bonheur est caché dans cet arbre. Et la légende ne ment pas.
Jean-Michel Frodon, Le point n°802, 01/02/1988Ce n’est qu’a l’occasion de la présentation du très attendu Repentir, lors de la dernière édition de la compétition cannoise, que le grand
Ce n’est qu’a l’occasion de la présentation du très attendu Repentir, lors de la dernière édition de la compétition cannoise, que le grand public a pu entendre parler d’un cinéaste qui n’était alors connu que des habitués des festivals, Tenguiz Abouladze. Et ce n’est qu’à cause du succès critique obtenu par ce film qu’est prévue l’arrivée sur nos écrans des deux premiers volets de la trilogie que Repentir concluait: l’Incantation, qui date de 1968, et l’Arbre du Désir, qui est de 1976. C’est en effet sur trois films et près de vingt ans qu’AbouIadze, cinéaste rare, qui ne tourne que quand il peut aller à l’essentiel, a développé sa réflexion sur la lutte du bien et du mal, de la chair et de l’esprit, sur la place du poète dans la société.
Avec l’Arbre du désir, nous voilà aux confins du pays, dans un minuscule village du Caucase, au début du siècle. Dans une prairie où le rouge des coquelicots tranche sur le vert soutenu de l’herbe, un cheval blanc est en train de mourir. Ainsi commence le film. Par une image inoubliable, dont l’intensité témoigne qu’on est en présence d’un peintre, d’un poète et d’un metteur en scène, tout à la fois. Abouladze croit en l’image, c’est évident, avant même de croire au récit. Mais, peu à peu, des éléments de narration se mettent en place, à travers des personnages aussi emblématiques que des marionnettes, mais riches de vie, gonflés de la sève d’une terre du sud, jamais schématiques. [...]
[...] C'est d’abord, on l’a dit, des images, magnifiques, qui retiennent l’attention. Dans ce film, qui retrouve la fausse naïveté du conte géorgien celle que Gueorgui Chenguelaia avait si bien illustrée avec Pirosmani et dont témoigne toute l’œuvre de Paradjanov, on admire la beauté plastique des décors et des scènes. La petite église du mariage, perdue sur sa colline de légende, est un modèle du genre. Mais, comme chez tout moraliste, le motif n’est jamais qu’au service de la leçon. En regardant chacun de ses personnages, perdu dans son univers, dans une société où par ailleurs tout se sait et se commente, Abouladze plaide pour un monde de liberté, de tolérance, un monde où chacun, à commencer par la femme, a le droit de vivre en fonction de ses désirs et de ses croyances, ce droit s’arrêtant là où commence celui de l’autre.
C'est le drame d'amour classique. Une jeune fille tombe amoureuse d'un beau garçon pauvre. Sa famille lui impose un mariage avec un autre,
C'est le drame d'amour classique. Une jeune fille tombe amoureuse d'un beau garçon pauvre. Sa famille lui impose un mariage avec un autre, plus riche, pas antipathique mais qu’elle n’aime pas. Un peu plus tard, les deux amoureux se retrouvent. C'est le scandale et le drame. Mais cette histoire se passe dans un petit village du Caucase, au début du siècle, c’est-à-dire à une époque et dans un pays où les mœurs étaient rudes. Cela donne au drame plus de force et plus de cruauté.
L’intérêt de ce film d’une grande beauté formelle, dû au metteur en scène géorgien qui a été primé à Cannes pour son film Repentir, c’est qu’il est tiré d’un recueil de vingt nouvelles qui montrent différents aspects de la vie du peuple géorgien. L’histoire d’amour à elle seule serait trop linéaire et tout juste bonne à faire un court métrage, si le film n’était nourri par tous les autres récits que vont vivre des personnages attachants ou pittoresques, en montrant leurs mœurs et les conditions de vie très particulières à la Géorgie.
Ainsi, autant qu’aux amours des jeunes gens, on s’intéresse au comportement des uns et des autres, on découvre des usages quasi- moyenâgeux et aussi un village curieux avec la place de l’église où le mariage est une fête harmonieuse dont les images sont un enchantement. Avec des films comme Les chevaux de feu de Paradjanov, Il était une fois un merle chanteur de Ioseliani, ou Pirosmani de Chenguelaia, le cinéma géorgien s’était déjà montré le plus séduisant des cinémas soviétiques. L’arbre du désir confirme brillamment cette primauté. Sa vision est un plaisir rare.
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