Une femme fragile et désorientée est écrasée par les problèmes de la vie quotidienne. Ses biens sont saisis, sa boutique est fermée, l’avenir de ses deux enfants devient incertain. Leur vitalité contraste avec l’apathie de leur mère. Peu à peu elle se laisse envahir par une profonde dépression. Les enfants se rendent compte que leur mère manque de la maturité et de la force nécessaires pour affronter tous ces problèmes. Ils vont devoir aller de l’avant...
"Ce film est peut-être le plus barré de l'année, à cause de sa linéarité obstinée, poussée jusqu'à la folie.
Les seules rares interférences sont les quelques plans qui interrompent le flux régulier du récit de loin en loin (il y en a très peu, trois ou quatre en tout dans le film, et ils sont très brefs) : scènes de rue ou d’intérieur, curieusement ralenties, assourdies – bribes de subjectivité hallucinée dans un océan de froideur et de détachement. L’un de ces étranges interludes étant accompagné de musique (classique) religieuse, cela permet de faire le lien avec Reygadas, adepte du jeu profane avec le sacré, et vice versa (...)
L’interprète principale n’est pas comédienne, et ce sont ses enfants qui incarnent ses enfants. Le petit garçon a des accents qui ne trompent pas. Ce qui ajoute à l’intensité. Le film n’est évidemment pas gai, mais il y a aussi des trouées de bonheur, comme cette magnifique séquence sur la famille en liberté dans d’immenses dunes de sable blanc près d’une forêt.
La prouesse, c’est d’envisager une histoire qui se déroule à la fois dans la société et complètement en dehors. La femme vit normalement avec ses enfants, les amène à l’école, mais en même temps tout se délite inexorablement, par micropaliers. Une fois passé un certain cap, le film, tout en restant très posé formellement, en continuant à travailler sur la durée du plan, devient abstrait et brouillon. Il y a une tonalité nihiliste dans cette vision des enfants qui, livrés à eux-mêmes, continuent à vivre, insouciants, après la mort de leur mère.
La séquence finale, ponctuée par un accident d’auto et des rires malades (...) Ce bonheur qu’exprime ce film follement déviant, c’est de regarder péricliter cette société triste et poussiéreuse, pour renaître dans un désordre neuf, le sang à la bouche."
Vincent Ostria
Télérama
"Pour son premier long métrage, le jeune réalisateur espagnol Pedro
Aguilera attaque le cinéma par la face nord. Un parcours très rude,
voir...
"Pour son premier long métrage, le jeune réalisateur espagnol Pedro
Aguilera attaque le cinéma par la face nord. Un parcours très rude,
voire radical, dans l'univers d'une jeune femme dépressive. D'elle, de
sa vie passée, des raisons de son mal-être, on ne connaîtra pas
grand-chose, pas même un prénom, à peine le son de sa voix. Les détails
quotidiens sont en revanche exposés avec une lancinante minutie. Allers
et retours en voiture. Préparation du dîner. Habitudes, cigarettes,
regard lourd, déserté. De longs plans disent la monotonie et
l'épuisement, la reproduction mécanique des mêmes gestes. La femme a un travail,
deux enfants. Mais peu à peu, répétant les motifs de cette vie
banale, jour après jour, Pedro Aguilera en filme la lente et inexorable
fissuration. Quelle est « l'influence » qui décolore ainsi l'existence
? Celle de créanciers inflexibles, représentants d'une société trop
dure, ou bien celle d'un désespoir plus profond, plus ancien ? Pas de
réponse définitive dans cette chronique d'une noyade ordinaire, au fond
d'une banlieue madrilène volontairement blême et sans charme. Poignant
contrepoint de toute cette noirceur, les enfants tentent d'incarner une
forme de survie, à défaut d'espoir. Malgré leur présence, ou même à
travers elle, le film reste dur et dérangeant jusqu'au bout."
Cécile Mury
Chronic'Art
"Un film absolument passionnant, magistralement orchestré, entre
chronique des morts et fable doucement hagarde, traversée de moments
d'une...
"Un film absolument passionnant, magistralement orchestré, entre
chronique des morts et fable doucement hagarde, traversée de moments
d'une agonisante beauté."
Vincent Malausa
TéléCinéObs
"La force de la mise en scène, tout en rigueur et en
épure, est de nous plonger dans ce huis clos familial tout en parvenant à nous
fair...
"La force de la mise en scène, tout en rigueur et en
épure, est de nous plonger dans ce huis clos familial tout en parvenant à nous
faire éprouver la détresse et l'effondrement de son héroïne. Parfois austère,
souvent âpre et elliptique, un drame banal et oppressant mis en scène avec une
réelle acuité."
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