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Dix ans après Mai 68, un professeur aux idées révolutionnaires décide de se venger du meurtre de son ancien élève et disciple.
Apres les événements de Mai 68, un professeur aux idées révolutionnaires est contraint de s'exiler. Il revient dix ans plus tard pour retrouver son élève et disciple, Serge Lanier. Mais celui-ci est abattu par un jeune policier. Son amie, Francine Vaneau, demande au professeur de l'aider à le venger.
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" Un Mocky comme souvent dénonciateur, à l’affût du politique et de la jeunesse contestataire mais cette fois dans un monde corrompu, scléro
" Un Mocky comme souvent dénonciateur, à l’affût du politique et de la jeunesse contestataire mais cette fois dans un monde corrompu, sclérosé et où toute tentative de rebellion semble vaine et inutile. Situant l’action dix ans après mai 1968 et au milieu de la crise pétrolière des années 70, Mocky filme la fin d’une époque, la fin des espérances en un monde meilleur et un retour à la case départ avec manifs, grèves et jeunes en colère.
Si ce film reste très actuel sur le fond (surtout au vu de la situation liée aux manifs anti CPE), il est impossible de le voir de la même manière que lors de sa sortie et le regard qu’on pose dessus est devenu plus pessimiste et plus noir encore. Le leitmotiv des grévistes, " 35 heures plus aucun chomeur ", nous ramenant automatiquement à la réalité avec une ironie assez grinçante. Les 35 heures ont beau être entrées en vigueur 25 ans plus tard, (le film atteste de la lenteur du gouvernement car même 14 ans de gauche mittérandienne n’auront pas permi de répondre aux réclamations ouvrières), on contaste qu’au final la situation politique et économique n’a pas évolué d’un pouce. Inutilité et utopie des revendications qui semblent aujourd'hui nous montrer que dans un système comme le notre toute solution est vaine et se soldera par un échec.
Mocky l’anarchiste met ici tous les partis politiques dans un même sac, inaptes à protéger le peuple et tout juste bon à défendre leurs privilèges par n’importe quel moyen, et manifeste son dégoût de la manière la plus extrême : violence, tueries, innocence perdue, libertés évanouies. La scène finale (dont nous ne dévoilerons rien) nous montre avec brio que si certains individus possèdent encore une dose d’humanité, c'est l’absolutisme qui prime dans notre société. Mais Mocky n’est pas anarchiste que dans le fond, la forme suit avec une mise en scène qui sort des codes traditionnels mais qui tient la route et un traitement du son magnifique : les manifestants sont le plus souvent invisibles, tels des fantômes dont la voix seule nous parvient et nous hante tout en passant à côté des oreilles de ceux à qui elle s’adresse. "
" Mocky cinéaste cultive la dérision parce que, à ce point de torpeur, d’immobilisme, de jeux stériles où en est tombée, selon lui, la socié
" Mocky cinéaste cultive la dérision parce que, à ce point de torpeur, d’immobilisme, de jeux stériles où en est tombée, selon lui, la société française, il n'y a plus que l’éclat de rire pour secouer les consciences. Alors, il invente, constamment dans sa mise en scène, des gags sarcastiques illustrant des situations profondément dramatiques. Il brise le conformisme " de gauche ", la démonstration trop bien faite des scandales sociaux et politiques façon Boisset ou Laurent Heynesmann, par un comique violemment burlesque, un délire de poursuites hilarantes, d’aventures à la manière des Pieds Nickelés, éclaboussées d’hémoglobine. Tout cela est renforcé par un montage rapide qui donne au film sa tension, son coup de fouet, et qui arrache les masques des pantins manipulants et manipulés.
Dans le cinéma français d’aujourd’hui, il n’y a vraiment que Mocky pour se payer à ce point la tête de tous ceux qui ont institutionnalisé les jeux politiques les plus sordides, pour faire de l’étonnant Jacques Legras un commissaire de police sympathique, qui freine en douceur les directives des pouvoirs dont il dépend, et donne, mine de rien, au garçon qui ne voulait pas se mouiller la chance et la possibilité de casser la baraque. Romantique jusqu'au bout, Mocky-Rayan garde finalement espoir en la jeunesse parce que la jeunesse lui est restée au cœur (...). "
" Dix ans après Solo, tourné un peu hâtivement dans la foulée des événements de mai 1968, et toutes les confusions inhérentes aux problèmes
" Dix ans après Solo, tourné un peu hâtivement dans la foulée des événements de mai 1968, et toutes les confusions inhérentes aux problèmes qui se posaient alors, Jean-Pierre Mocky revient avec Le Piège à cons remuer la mouscaille.
Cinéaste farouchement indépendant, s’inspirant du " thriller " américain, Mocky est volontairement féroce, méchant, invraisemblable. Son humour glacial le rend pourtant fascinant. Le Piège à cons, c’est pour lui, celui qui attend un professeur qui, radié des cadres en 1968 pour ses opinions, tente de revenir se faire une place après dix ans d’exil.
Il tombe sur une fille appartenant à un groupe extrémiste qui l’entraîne malgré lui dans une aventure impossible, avec au bout, la mort. En leitmotiv, un seul espoir ; les manifestants syndicalistes qui scandent : " Trente-cinq heures, pas de chômeurs " sur les quais de Rouen. Ironique, Mocky ne ménage pas les gens au pouvoir.
On aimera ou non ce film, pour son pessimisme ou son optimisme, selon l’humeur, mais sa maîtrise est incontestable. On ne peut l’ignorer, ni le rejeter. "
" Jean-Pierre Mocky retrouve la fougue romantique et libertaire de ses films les plus attachants : Solo et L’Albatros. Il ressuscite même
" Jean-Pierre Mocky retrouve la fougue romantique et libertaire de ses films les plus attachants : Solo et L’Albatros.
Il ressuscite même son personnage de fauteur de désordre, tiraillé entre l’humour et l’émotion. Il campe un théoricien révolutionnaire, sorte de Marcuse à la française, qui revient, après dix ans d’exil volontaire, dans une France toujours aussi indignée par les abus et les combines de la classe dirigeante. Quelque chose, pourtant, a changé dans le ton des revendications. Mai 68, dont on s’efforce sournoisement de gommer les traces, a marqué, trempé les esprits. Les manifestants d’aujourd’hui scandent : " 35 heures de travail, pas de chômeurs... "
C’est dans ce contexte bien réel que le philosophe va rechercher deux jeunes et bouillants adeptes de ses thèses de jadis pour leur conseiller de modérer leurs ardeurs contestataires. Mais l’un d’eux vient de se faire abattre, sa compagne, animée d’une détermination qu’aucun discours de la raison ne peut entamer, veut se procurer des documents qui prouvent l’infamie de certains membres du gotha politique. Le philosophe est embarqué malgré lui dans des tribulations du plus haut cocasse. Puis, sans crier gare, la tragédie s’en mêle...
Jean-Pierre Mocky n’a pas son pareil pour diriger, en faisant rire, sa caméra sur les tares de notre société. Il n’hésite pas à montrer les polices parallèles faisant la nique à la police officielle ou l’achat de certains personnages hauts placés par des industriels " pollueurs" notoires... On a rarement vu défiler un tel cortège de trognes patibulaires. Une lumière crue, moqueuse, rince les visages de toute ombre, de tout fard.
Cette satire politique est menée tambour battant, à la manière d’un thriller, avec force clins d’œil et mots d’auteur parfois vaseux. Tout le charme de l’œuvre de Mocky est là : dans cette sincérité poignante, cette mise en scène un tantinet brouillonne et ces propos résolument corrosifs.
Avec son feutre et son imperméable noirs, il apparaît comme l’une des dernières grandes figures romantiques du cinéma français. Comme un superbe, un réconfortant anachrornisme. "
" Politiciens pourris, ententes avec des présidents de multinationales, barbouzes assassins à tête de tueurs, le jeu de massacre est comple
" Politiciens pourris, ententes avec des présidents de multinationales, barbouzes assassins à tête de tueurs, le jeu de massacre est complet. En face, c'est une jeune fille qui, au péril de sa vie, et au nom d'un idéal pas très structuré, cherche à étaler la pourriture au grand jour. Les cadavres se succèdent, sur fond de défilés de chômeurs; comme une comptine, revient toujours le même refrain : " 35 heures, pas de chômeurs ". La police officielle est évidemment dépassée. Mais pour une fois, le commissaire (fort bien joué par Jacques Legras) est, chez Mocky, bon enfant. Humain, compréhensif et férocement hostile à ses confrères de la " parallèle ".
Mené comme un thriller, truffé de personnages grimaçants, volontairement hideux, évoluant dans une pénombre à la Melville (auquel Mocky, avec son imper romantique et son grand chapeau, fait d'ailleurs penser), le film ne fait pas dans la nuance, et irritera sans nul doute plus d'un spectateur. Mais il a de la force dans son manichéisme on ne peut plus primaire. D'ailleurs, renvoyant quasiment dos à dos — et à la morgue ! — les jeunes terroristes, leurs amis totalement dépolitisés, les députés véreux et les anciens combattants de 68 devenus de dérisoires pantins, Mocky ne plaide vraiment pour personne.
C'est une énorme farce, féroce, avec tout le mauvais goût possible, qu'il lance une fois de plus, dans la mare. On peut l'aimer ou la fuir. Mais on ne reste pas indifférent. "
" Le ton du film est enjoué. La musique d'accompagnement est guillerette. Façon de faire passer légèrement des choses graves. Il y a des pr
" Le ton du film est enjoué. La musique d'accompagnement est guillerette. Façon de faire passer légèrement des choses graves. Il y a des propos sur l’art et la manière de faire la révolution. Avec controverses entre un théoricien désabusé de Mai 68 et une jeune militante idéaliste.
Face à eux, un monde de crapules : affairistes immobiliers, margoulins électoraux, combinards et profiteurs en tout genre... Monde protégé par les gros bras d'un parti supposé de la majorité. La police officielle intervient aussi. Elle casse du manifestant mais elle n'apparaît pas toujours favorable au régime. Vers la fin du film, un commissaire va jusqu'à laisser sa chance à un gauchiste rescapé d'une fusillade... Un se demande comment il faut prendre ça.
Cela dit, rien n'empêche de saluer en Jean-Pierre Mocky ce phénomène rare dans les studios français : un cinéaste attentif à la réalité sociale et politique.
Alertement dialogué par Jacques Dreux (...) c'est un pamphlet guoguenard, insolent, burlesque. Sans quelques inutiles extravagances, il tenait parfaitement debout. "
" Quand Jean-Pierre Mocky s’amuse à jeter des pavés dans la mare des combines politiciennes et des scandales financiers, cela fait du bruit
" Quand Jean-Pierre Mocky s’amuse à jeter des pavés dans la mare des combines politiciennes et des scandales financiers, cela fait du bruit comme l’éléphant dans le magasin de porcelaines. C’est qu’il n’y va pas de main morte, le bougre ! Digne héritier des maîtres caricaturistes de l'Assiette au beurre et des plus féroces pamphlétaires d’antan, il épingle les puissants avec une verve dont nous avons largement perdu l’habitude depuis la fin de la Troisième République.
Ses films ont même à cet égard quelque chose d’anachronique, et ce n’est assurément pas le moindre de leurs charmes. Si notre époque manque cruellement d’anarchistes joyeux, Jean- Pierre Mocky maintient à lui tout seul la saine tradition de l’invective burlesque et de l'insulte franche et massive (...).
Jean-Pierre Mocky est tout simplement prodigieux dans ce rôle que lui seul pouvait interpréter, dans ce personnage lucide, généreux et râleur qui pourrait bien avoir fait sienne l’admirable devise du Taciturne. Il n’est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer. Et qui saura mourir avec Antigone pour des idées qu’il sait irrémédiablement perdues, lui qui se croyait définitivement guéri des chimères humanistes et des utopies, ces éternels " pièges à cons ".
Et ce qui donne en définitive à ce film tour à tour allègre et désespéré son unité paradoxale, c'est bien la morale. Il y a en effet dans Le Piège à cons l'expression d’une morale imprescriptible, presque cornélienne et quelque peu nostalgique. Jean-Pierre Mocky est un cinéaste d’un autre temps, un anarchiste d’un autre âge, mais c’est peut-être bizarrement la raison pour laquelle il est toujours aussi actuel. Comme ce vieux policier réactionnaire qu’habite la passion de la justice et auquel Jacques Legras confère une gravité et une profondeur impressionnantes. "
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