Un Chinois et un Pakistanais décident de monter un restaurant. Mais comment trouver des fonds ? Surtout lorsqu'on est émigré clandestin...
A Hambourg, deux hommes, l'un chinois et l'autre pakistanais, travaillent dans un restaurant unissant leur solitude contre les humiliations et les vexations de leurs chefs. Un jour, ils décident de créer leur propre établissement. Mais comment trouver des fonds ? Surtout lorsqu'on est émigré clandestin...
"Où l'on découvre qu'aujourd'hui à Hambourg, sous des apparences de mieux être matériel — confort d'un foyer d'hébergement, petite indemnité de séjour jusqu'à l'obtention d'une carte de travail — la vie des immigrés est toujours très dure. Régulariser sa situation relève de l'exploit tant sont rares les emplois officiels et tant abondent les petits boulots au noir.
Le spectre de l'expulsion pousse les uns et les autres vers les trafiquants de toutes sortes. Quant à l'administration des services d'accueil, elle se retranche derrière une interprétation stricte de la loi d'expulsion et classe très vite les dossiers. Les Allemands, plus indifférents que méchants, ne prêtent pas une attention particulière aux immigrés. Ceux-ci font partie du paysage et leur fournissent un exotisme culinaire.Le Repas du Dragon, l'air de rien, dit aussi l'irresponsabilité et la bonne conscience de nous autres. Jan Shutte trouve le moyen de décrisper l'atmosphère et de nous faire rire.
Tourné en noir et blanc, Le Repas du Dragon irradie de couleurs et de moments chaleureux. Aucun misérabilisme et aucune complaisance ; aux pires moments, Shezad et Rashid trouvent la force de sourire, de rire, de chanter. A dessein, Jan Schutte n'a pas sous-titré les séquences où ils se parlent en pakistanais pour restituer l'authenticité de leur ressourcement existentiel. L'intelligence du film est de camper chaque immigré dans la richesse de sa culture, dans ses tics, ses manies vestimentaires et ses rythmes de vie.
Le Repas du Dragon fait chaud au cœur. Jan Shutte y fait preuve d'une incontestable générosité et d'une délicate simplicité."
Anne Kieffer
La Saison cinématographique
"...un petit film, court, concis et d’une sécheresse remarquable (...) un des rares films à montrer avec justesse la situation précaire de n...
"...un petit film, court, concis et d’une sécheresse remarquable (...) un des rares films à montrer avec justesse la situation précaire de nombreux immigrés de fraîche date dans les métropoles européennes. La précision du trait, la vraisemblance des situations viennent sans doute du passé documentariste du réalisateur Jan Schütte qui signe là son premier film de fiction. Pourtant la réussite du Repas du dragon s'explique par une mise en scène qui traduit parfaitement ou plus précisément parvient à faire percevoir la vérité qu'une simple mise à plat de la réalité documentaire ne pourrait faire ressentir : le noir et blanc de Lutz Konerman dévoile la ville, le suspense révèle la peur des protagonistes. Le réel fait ici un détour par le cinéma pour acquérir sa crédibilité
(...) La fiction, quant à elle, naît d’abord de la structure en boucle du film, la dernière scène répétant la première en lui conférant un sens par le dévoilement de son hors champs, mais surtout de la production d’un certain suspense. Il y a, à cet égard, une scène extraordinaire, d’une logique hitchcockienne, où, sur le quai de la gare de Berlin, le héros du film convoie quelques étrangers clandestins et paie leur passeur au milieu de flics en uniforme qui déambulent sans y prêter attention. Le repas du dragon donne ainsi une forme à la réalité de la peur, le véritable sujet du film."
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