Jiro rêve de voler depuis sa plus tendre enfance. Mais sa mauvaise vue l'empêche de devenir pilote. Alors il dessinera des avions...
Inspiré par le fameux concepteur d’avions Giovanni Caproni, Jiro rêve de voler et de dessiner de magnifiques avions. Mais sa mauvaise vue l’empêche de devenir pilote, et il se fait engager dans le département aéronautique d’une importante entreprise d’ingénierie en 1927. Son génie l’impose rapidement comme l’un des plus grands ingénieurs du monde. Le Vent se lève raconte une grande partie de sa vie et dépeint les événements historiques clés qui ont profondément influencé le cours de son existence, dont le séisme de Kanto en 1923, la Grande Dépression, l’épidémie de tuberculose et l’entrée en guerre du Japon. Jiro connaîtra l’amour avec Nahoko et l’amitié avec son collègue Honjo. Inventeur extraordinaire, il fera entrer l’aviation dans une ère nouvelle.
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Miyazaki, dernière. Le cinéaste japonais, 72 ans, l'a dit et répété. Après ce film, il range définitivement les pinceaux. Des adieux, en so
Miyazaki, dernière. Le cinéaste japonais, 72 ans, l'a dit et répété. Après ce film, il range définitivement les pinceaux. Des adieux, en somme, auxquels les inconditionnels se précipiteront, déjà endeuillés, prêts à recevoir le testament du Maître. En un sens, c'est bien le cas : Hayao Miyazaki « monte au ciel » sous nos yeux, littéralement. Son ultime dessin animé concentre tous ses fantasmes d'apesanteur, ceux qui ont « envoyé en l'air » tant de ses oeuvres, de Porco Rosso, au Château dans le ciel ou Kiki la petite sorcière.
Des années 1920 à la Seconde Guerre mondiale, Jiro, le jeune héros de ce grand tableau soigneusement peint à la main, ne pense qu'à ça. Voler, voler et encore voler. Comme il a la vue basse, le métier de pilote lui est interdit. Il sera ingénieur aéronautique, inventeur des redoutables avions Zéro. Des idéaux d'un garçonnet à la construction d'une célèbre machine de mort — le chasseur-bombardier des kamikazes et de Pearl Harbor —, le réalisateur fouille, encore et toujours, une autre des ses fameuses obsessions : la guerre, qui transforme et pervertit les rêves.
Pour sa grande sortie, Hayao Miyazaki prend des risques. Il s'aventure hors du conte, son territoire de prédilection, et loin de son bestiaire favori, créatures merveilleuses et autres demi-dieux fantasques. La seule « apparition », ici, est celle du concepteur d'avion Gianni Caproni, géant à moustaches qui hante l'imagination de Jiro. Scènes oniriques en plein ciel, d'une gaieté gamine, éclatante, qui contrastent avec le réalisme inédit d'un récit très adulte. Sous toutes les belles couleurs, le bleu limpide des nues, le vert frémissant des arbres, se cache une sous-couche mélancolique qui hante aussi bien la grande histoire que la petite — heurs et malheurs du héros.
Le vent se lève. Ce titre, emprunté au poème Le Cimetière marin, de Paul Valéry, contient toute l'ambivalence du film, une menace et un élan. Fabriqué à partir de deux personnages réels, l'ingénieur Jiro Horikoshi et le romancier Tatsui Hori, le héros est une hybridation poétique et ambiguë. Le cinéaste en fait le fil rouge d'une réflexion sur le passé de son pays, sur les souffrances, les épreuves et les compromissions de tout un peuple. Jiro est là quand la terre tremble, pendant le grand séisme du Kantô, en 1923, qui ravagea une partie de l'île de Honshu. Catastrophe qui déferle sur le film dans l'une de ses plus belles scènes : un feu avide dévore Tokyo, monstre de fumée noire contre flots de réfugiés. Mais Jiro est là aussi, acteur malgré lui, quand la Seconde Guerre mondiale vient semer la mort dans un Japon belliciste et allié à l'Allemagne de Hitler. De ces responsabilités nationales et collectives, Miyazaki ne fait pas un film dossier. Il joue plus subtilement les dénonciateurs, par petites touches, au gré d'une conversation avec un voyageur antinazi, ou le temps d'une scène de cauchemar, où notre Icare moderne, hébété, erre dans le chaos rouillé d'un cimetière d'avions.
Cette fresque historique ne serait pas si touchante, si belle sans sa dimension humaine et intime. Hayao Miyazaki dessine le quotidien avec la délicatesse d'un miniaturiste. On pense parfois à Ozu, dans une description douce-amère des moeurs nippones, de la vie familiale et sociale. Et, tandis que tout le monde (les hommes, en tout cas) fume cigarette sur cigarette — cette audace tabagique inédite fait déjà scandale aux Etats-Unis —, notre héros tombe amoureux. La romance, lumineuse et tendre, joyeuse et tragique, donne au film sa respiration, son vrai ciel. Un souffle frais, qui fait voler les chapeaux, les coeurs, et les avions en papier. Le vent se lève et nous emporte.
Il existe encore quelques spectateurs dans nos contrées qui détestent ou repoussent le dessin animé japonais par principe, par préjugé ou e
Il existe encore quelques spectateurs dans nos contrées qui détestent ou repoussent le dessin animé japonais par principe, par préjugé ou expérience malheureuse. Certes, le film d’animation japonais, mais pas plus que ses compères occidentaux, aime souvent la mièvrerie.
Le nouveau film – présenté en compétition à la Mostra de Venise – d’Hayao Miyazaki, le grand maître du genre, devrait pourtant leur plaire.
Non que Le vent se lève ne soit dénué de cette sentimentalité qui nous paraîtrait insupportable dans tout film européen. Mais ce sont les conventions du genre, comme les gestes accentués dans les films de Bollywood le sont aussi. Pourtant, la complexité des sentiments souvent exprimés dans ce film-ci, un véritable chef-d’œuvre, devrait tous nous réconcilier avec ce cinéma, nous convaincre de sa totale modernité et de sa capacité à l’abstraction. Certes, Miyazaki préfère toujours la charge comique au discours politique.
Par exemple, ses militaires seront toujours des fantoches, des petits chefs ridicules, des malfaisants de vaudeville – les gaîtés de l’escadron –, un aspect gentiment antimilitariste qui lui a d’ailleurs été reproché dans son propre pays. Mais quel génie du dessin et de l’animation, une nouvelle fois !
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"Quiconque s’est un peu penché sur l’univers d’Hayao Miyazaki sait que le vent y tient une place toute particulière : symbole de liber
"Quiconque s’est un peu penché sur l’univers d’Hayao Miyazaki sait que le vent y tient une place toute particulière : symbole de liberté et d’idéal, il est le corollaire indissociable du vol, une thématique centrale chez le réalisateur. D’aviation, il en est bien question dans ce film dont le personnage principal est inspiré par Jiro Horikoshi, ingénieur de génie dans l’aviation des années 1930, et par l’auteur Tatsuo Hori. Après les excès oniriques du Château ambulant et de Ponyo, Miyazaki réalise un film dont l’argument et la narration se situe dans un univers résolument tangible, crédible – une nouveauté dans un univers le plus souvent tourné vers la fantaisie. (...)
Le Japon du Vent se lève ressemble à l’Europe fantasmée de films plus anciens du réalisateur : ces mondes inspirés de Jules Verne, à la dolce vita si paisible. Kiki, Porco Rosso, Le Château ambulant n’ont jamais prétendu être des films historiques – pourtant, l’histoire transparaît entre les lignes, dessinée par un narrateur navré des excès et des erreurs humaines dont ses films se font l’écho. Le personnage principal du film étant inspiré de l’ingénieur qui créa le Zéro, la critique japonaise a fortement critiqué Miyazaki, qui n’aborde absolument pas son sujet d’une façon historique moralisatrice. La tempête frappe là-bas le réalisateur, qui voit donc son chant du cygne bien mal accueilli. Vu d’Europe, Le vent se lève laisse subtilement transparaître cette mélancolie : Miyazaki n’est nullement inconscient des implications historiques de son personnage, mais peu lui importe. Le Japon voit se déchaîner la tempête, nous ne voyons que les bâtiments graciles et délicats des ailes du papillon."
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