A Rochefort, tandis que des forains s'installent sur la place, deux soeurs jumelles, nées sous le signe des gémeaux, rêvent du grand amour. Qui est tout près...
A Rochefort, tandis que des forains s'installent sur la place, deux soeurs jumelles, nées sous le signe des gémeaux, rêvent du grand amour... qui est bien plus près qu'elles ne le pensent. Après le triomphe des "Parapluies de Cherbourg", après le mélodrame, Demy et Legrand ont composé un nouveau "musical" sur les bases d'un multiple chassé-croisé amoureux, mélancolique mais pourtant, absolument, joyeux et coloré, où le calembour voisine avec les grands sentiments. Résultat en-chanté et enchanteur.
" Pour parler des Demoiselles de Rochefort, il faudrait recourir au délicieux vocabulaire des confiseurs. C’est un film devant lequel on se lèche les doigts. Moi qui suis gourmand comme un vieux matou, je me régale et je ne vois pas du tout pourquoi je bouderais mon plaisir. Car c’est de plaisir qu’il s’agit. D’un plaisir assez fou, assez violent pour changer les couleurs du monde. Une tornade blanche multipliant partout des beaux corps de vingt ans que chantait Rimbaut et qu’exalte la danse. Tout devient musique. Musique pour les yeux. Musique pour les oreilles. Musique pour le cœur que ce flot de bonheur emportant tout contre vent et marée.
Le plaisir éclate en gaieté. (...) Comme la vraie gaieté, comme le vrai rire, le plaisir est contagieux. Celui, éclatant, de Demy lui-même."
Jean-Louis Bory, 08/03/1967
Cinéma
" Ouverture et épilogue se répondent. Avec Demy (et comme la troupe du Joueur de flûte), les baladins investissent une ville, y sèment le...
" Ouverture et épilogue se répondent. Avec Demy (et comme la troupe du Joueur de flûte), les baladins investissent une ville, y sèment le rêve et la poésie, puis la rendent à son destin. Pour souligner l'éphémère durée de leurs sollicitation, Demy date, avec précision, chacune des tranches de vie qui vont interférer constamment autour du café d'Yvonne (Danièle Darrieux, la seule qui, dans ce film, ne chante pas en play-back).
La longue préparation du spectacle, la fête elle-même et les nostalgiques lendemains qui déchantent, forment un tryptique où chaque partie annonce, justifie ou complète les deux autres.Plus que jamais, Demy joue la carte des rendez-vous manqués (...)
La force, la puissance même des Demoiselles, résident dans la quantité d'informations que le film véhicule et qui constitue son armature de base. Sa faiblesse (si l'on peut dire), c'est qu'à devoir maîtriser tout cela (et à y réussir) Demy en arrive à ne plus pouvoir accorder une quelconque liberté à ses personnages. Sa toile d'araignée est travaillée à un tel degré de perfection, le hasard en est à ce point organisé qu'il ne peut plus s'exercer en dehors de la volonté du metteur en scène (...)
Ceci dit, quel régal à chaque fois : pas une fausse note dans l'interprétation, de la drôlerie à revendre (plus perceptible encore à chacune des nouvelles visions -en particulier au plan des dialogues) et cette formidable complicité de Demy et Legrand qui les rend capables de décoller sans cesse dans l'invention, le culot, le risque..."
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