"(...) Premier film du charismatique et exorbitant acteur Guillaume Gallienne, les Garçons… reprend l’exacte matière d’un spectacle qu’il a écrit lui-même et copieusement joué, mais qu’il a fait bien mieux que transposer. Avant d’en arriver à la réussite proprement comique du film, c’est d’abord cette bonne surprise que l’on voudrait souligner : avec une appétence qui fait plaisir à voir, Gallienne empoigne sans mollir le volant de la machine cinéma, appuie sur tous ses klaxons et en pelote toutes les manettes. Tant de fantaisie atteste qu’il fait le cinéaste sérieusement, donc, mais évidemment sans se prendre au sérieux, puisque la sorte d’autobiographie qu’il nous livre est avant tout un monumental exercice d’autodérision. (...)
L’acteur si talentueux du Français profite de son nouveau costume de cinéaste pour se reconstruire ici tout un petit théâtre dont les multiples scènes se jetteraient au-dessus des grands moments de sa vie. Essentiellement autobiographique, l’histoire du spectacle, puis du film, repose pourtant sur un personnage central qui n’est pas Guillaume, mais sa mère. C’est néanmoins Gallienne qui interprète les deux personnages, et cette triangulation, aussi folle que rarissime, entre le cinéaste, l’acteur-personnage qu’il autodirige et la mère dragon qu’il incarne, donne aux Garçons… son statut étrange, sa définition assez unique et forcément troublante.
Payant vraiment de sa personne dans les audaces comiques les plus extrêmes ou évidentes (un anthologique épisode Sissi pourrait trôner parmi de nombreux sommets), le frégolien Gallienne donne le sentiment d’une plasticité paradoxale, son ADN à lui toujours affleurant sous les métamorphoses, le corps galvanisé, rythmé par une jubilation vibrante (et même très émouvante dans un certain épisode de déception amoureuse). La mère excessive de Gallienne, folle et merveilleuse, finalement équanime dans sa déraison, se manifeste dans toutes les pièces du palais mental qu’habite l’enfant Guillaume, et il donne en retour diverses formes à ses interventions.
Parfois, on a le sentiment que le film revisite des effets de dédoublements à la Henri Salvador, avec deux incarnations différentes du même acteur dans un même plan. Ailleurs, c’est à Woody Allen et aux intrusions psychanalytiques sauvages qui perturbent parfois ses films que l’on songe, le cinéaste new-yorkais ayant, lui aussi, plus d’une fois convoqué, pour en rire et pour s’en venger, l’envahissante figure de sa mère abusive. Sans doute Gallienne, tout en générosité, voire en don de soi, s’expose-t-il parfois avec ce premier film au fameux dicton pisse-froid «Qui trop embrasse mal étreint». Pour notre part, on préférera toujours être trop embrassé que pas assez."
Olivier Séguret
L'interprétation de Guilllaume Gallienne est géniale, certaines situations sont très drôles, mais le film n'échappe pas, parfois, à une certaine facilité...
Lire la suiteUn film plein de légèreté qui donne le sourire.
next level génial ! brilliant !
Tellement génial ce film ! Drôle, tendre et émouvant.