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1913. En attendant d'agir, la garnison s'ennuie. Un jeune gradé cynique gage alors qu'il séduira la première venue. Le sort désigne une jolie modiste.
En 1913, trompant l'ennui entre bals et belotes, troufions et officiers attendent le début des grandes manœuvres. Don Juan cynique et arrogant, le lieutenant de La Verne gage qu'il séduira la première venue. Le sort désigne une jeune et belle modiste.
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" Après s'être aimés dans Les Orgueilleux, d'Yves Allégret, Michèle Morgan et Gérard Philipe se retrouvent dans Les Grandes manoeuvres, film
" Après s'être aimés dans Les Orgueilleux, d'Yves Allégret, Michèle Morgan et Gérard Philipe se retrouvent dans Les Grandes manoeuvres, film amer et léger. Elle est mystérieuse, fermée, fragile, lui fougueux, d'abord cynique. René Clair raconte de manière très littéraire l'histoire de ce rendez-vous manqué entre deux êtres. Les scènes se tournent comme les pages d'un livre, entre la cruauté d'un Maupassant et le drame romantique. Gérard Philipe est un parfait petit coq, séducteur et superficiel, touché par l'amour. Pour lui, la passion vient comme une grâce inutile, puisque le pari qui l'a fait approcher sa bien-aimée est la cause même de leur rupture. Les Grandes manoeuvres est une oeuvre typique de cette « qualité France » impeccable et vieillissante, tant décriée peu après par la Nouvelle Vague."
Cécile Mury" ... Où est donc l'art de René Clair ? Comme chez les classiques, qui ne prétendaient pas non plus à l'originalité des sources, exclusivem
" ... Où est donc l'art de René Clair ? Comme chez les classiques, qui ne prétendaient pas non plus à l'originalité des sources, exclusivement dans la manière de déplacer les pièces sur l'échiquier.
Mais en même temps Clair est un moderne. Labiche et Feydeau ne sont pas pour lui indignes de Marivaux et de Musset.
Les Grandes Manœuvres commencent en vaudeville, continuent en comédie, frisent le drame et débouchent dans la tragédie. Ce spectre dramatique, René Clair lefait insensiblement défiler devant nos yeux sans rien ajouter pourtant aux couleurs initiales de la palette. Seule la combinaison variée des données simples du départ -données de pur vaudeville — font peu à peu naître d'elles-mêmes la tragédie.
Du plaisir à la souffrance, du jeu au drame, il n'y a donc que la distance d'une petite erreur de jugement sur soi-même ou sur les autres. Là encore, l'idée n'est pas en elle-même originale. Mais Clair l'illustre de façon inimitable.
La maîtrise avec laquelle il épaissit peu à peu cet univers de convention, alourdit des personnages qui n'étaient au départ que des « emplois » jusqu'à leur donner pour finir cette quasi-humanité par quoi nous allons presque nous reconnaître en eux, voilà une maîtrise qu'il n'est pas indigne de situer dans le prolongement des grandes sources littéraires (...)
Qu'on ne s'y trompe pas néanmoins, Clair ne nous amène pas progressivement de la convention comique au réalisme. Le propos est autre et beaucoup plus subtil : il s'agit au contraire d'amener le spectateur à prendre conscience de la vérité de ces conventions, à se sentir lui-même un peu semblable à ces marionnettes, comme si le « personnage » était une réalité plus vraie que la personne.
On dira que tout le théâtre jusqu'au drame romantique, puis au réalisme psychologique, est fondé sur cette conception implicite, dont le masque est l'expression primitive la plus franche; j'en conviens, et c'est pourquoi, justement, René Clair appartient, comme je Je disais, à l'histoire de l'art dramatique français avant que du cinéma, mais l'auteur du Silence est d'or en renouvelle l'illustration à sa manière, qui lui est très personnelle.
Son « théâtre cinématographique » est fondé sur le conflit du plaisir et du sentiment et le triomphe de ce dernier."
Ciné Phil au sujet de
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