Dans un orphelinat, Oliver survit malgré les privations. Une provocation de trop le pousse à s'enfuir à Londres où il est recueilli par une bande de voleurs.
Dans un orphelinat de l'Angleterre victorienne, Oliver survit au milieu de ses compagnons d'infortune. Il est placé dans une entreprise de pompes funèbres où, là encore, il ne connaît que privations et mauvais traitements. Oliver endure tout, jusqu'au jour où une provocation de trop le pousse à s'enfuir à Londres où il est recueilli par une bande de voleurs qui travaillent pour le vieux Fagin.
Le lecteur n'est pas installé ?
Pour votre information, la lecture en mode hors-ligne n'est pas compatible avec le système d'exploitation Linux
" Pendant longtemps, la filmographie de Roman Polanski eut quelque chose de déroutant. Il fut, jeune homme, per&ccedi
" Pendant longtemps, la filmographie de Roman Polanski eut quelque chose de déroutant. Il fut, jeune homme, perçu comme un chroniqueur de l'inquiétude et un peintre de l'angoisse avec des films comme Répulsion (1965) ou Rosemary's Baby (1968) avant que l'apparente mais fallacieuse versatilité de ses choix le place au mieux dans la catégorie des inclassables, au pis dans celle des opportunistes consacrés à suivre tous les académismes et toutes les bonnes occasions.
Avec Le Pianiste (2002) et cet Oliver Twist, le second reproche se nuance d'une volonté de découvrir ce qui, dans ces deux derniers titres en date, relèverait d'une dimension autobiographique masquée, de la volonté de faire surgir une enfance passée dans le ghetto de Cracovie et, après la seconde guerre mondiale, dans des familles d'accueil qui ne dépareraient pas avec l'enfer décrit dans le roman de Charles Dickens (1812-1870). Soit.
Il semble pourtant que, dans cette manière de considérer le cinéma de Polanski, se perd ce qui en fait la singularité radicale, d'autant plus exemplaire qu'elle s'épanouit au cœur même des productions apparemment les plus dispensables (pourquoi refaire une adaptation nouvelle du livre de Charles Dickens ?) de l'industrie cinématographique. Oliver Twist est donc, après bien d’autres - notamment celle de David Lean (1948) -, une transposition cinématographique du roman - qui avait aussi donné lieu à une comédie musicale, Oliver -, que Carol Reed adapta au cinéma en 1968 (...)
Tourner à nouveau Oliver Twist, c'est faire le choix de la reconstitution en studio et prendre le risque de la production de gravures animées, de la restauration d'antiquaires. A tout cela, le film de Polanski échappe, tout en remplissant le contrat exigé par l'entertainment. La rareté des plans d'ensemble, où l'on s'amuse à filmer son décor comme pour témoigner de la richesse de la production, pourrait être un symptôme d'une volonté très particulière chez Polanski.
Son Oliver Twist semble refuser d'englober ses personnages dans un ensemble (où, aujourd'hui, le numérique aurait pu remplacer le carton-pâte d'antan) qui serait au service d'une causalité historique tout entière dirigée à expliquer les infortunes de son personnage principal. La mise en scène choisit de privilégier une incroyable sensation d'enfermement. Le contexte est relégué au second plan devant la genèse d'un sentiment d'inquiétude impalpable provoqué par l'étouffement, la réclusion imposée pour des personnages qui progressivement paraissent être le jouet de déterminations obscures et inconscientes.
De la même façon, le refus de s'appuyer sur quelques réflexes psychologiques attendus et le non-recours aux ressorts empathiques habituels transgressent subtilement les règles du drame traditionnel. Le petit héros de cette histoire est comme une sorte de feuille blanche, pantin d'une neutralité un peu idiote, qui tire évidemment le récit vers une sorte d'absurde moderne. Si une troublante dimension érotique est présente dans la peinture d'un univers qui s'oppose à l'idée d'enfance (les petites prostituées), rien justement ne vient véritablement ramener celle-ci vers l'horizon ou la nostalgie d'une essence désirable ou regrettée.
C'est que, une fois de plus, Polanski tire cette nouvelle version du roman de Dickens vers la description d'un univers insidieusement gangrené par une projection psychique. La peur et le malaise sont ainsi fréquents, qui peuvent prendre des formes diverses et un peu monstrueuses, comme celle du chien de Sykes, menace perpétuelle surgissant dans la vie de l'orphelin. Oliver Twist est la peinture d'un monde intime qui contamine la réalité elle-même, qui la façonne, la transforme. C'est bien, en cela, un film de Roman Polanski. "
" On pourrait s'étonner : pourquoi, dans la foulée d'un de ses films les plus personnels, Le Pianiste, Roman Pol
" On pourrait s'étonner : pourquoi, dans la foulée d'un de ses films les plus personnels, Le Pianiste, Roman Polanski a-t-il décidé de s'atteler aux aventures d'Oliver Twist, soixante ans après David Lean, quarante ans après Carol Reed (la comédie musicale Oliver !) ? On aurait tort... Le cinéaste a fourni des éléments de réponse, présentant son film comme le cadeau d'un père tardif à ses rejetons (qu'on aperçoit d'ailleurs à l'écran). On peut en proposer d'autres : rien n'empêche de rapprocher l'enfance difficile de l'orphelin Oliver de celle du petit juif polonais rescapé du ghetto de Varsovie ; personne ne niera en outre que l'enfance exploitée est un thème hautement contemporain, et que les Twist d'aujourd'hui ont des noms à consonance asiatique ou africaine.
On oublierait à chaque fois l'essentiel : l'immense ouvrage de Dickens, son foisonnement, sa force, son universalité, qui font que chacune de ses péripéties et chacun de ses personnages sont imprimés dans la mémoire collective. De quoi largement justifier que, de loin en loin, on raconte toujours avec bonheur la même histoire, éternelle et fondatrice (...)
La reconstitution des bas-fonds de l'est de Londres, en couleur et dans les studios de Prague, vaut-elle la stylisation charbonneuse du film de David Lean, dont la grisaille collait à l'époque - l'immédiat après-guerre - comme aux gravures du roman ? Quel est le meilleur Fagin, grand rôle du répertoire anglais ? Alec Guinness, 100 % « shylockien » (le film de Lean), ou ici Ben Kingsley, plus ambigu, plus humain ? A ce petit jeu, l'Oliver Twist de Roman Polanski soutient fièrement la comparaison. Cela tient pour l'essentiel - comme à chaque film du cinéaste - à ce que l'on appelle la mise en scène, et que l'on peine, parfois, à décrire précisément. Ici, ce serait l'art de trouver à chaque plan la place idéale de la caméra, celle qui magnifie le sens de la scène (...)
De fait, le film divise clairement le monde entre faces rubicondes et personnages hâves. Au centre, Oliver est une figure quasi transparente. Ce n'est pas la faute de son interprète, le jeune Barney Clark, mais plutôt le choix d'en faire un antihéros subissant sans cesse l'action. Le gamin blond est vu comme un symbole, il est l'innocence que le mal tente de corrompre - mais le mal y trouvera sa perte. La fable est là, mais discrète. Ce qui affleure, c'est la richesse visuelle et un vrai sens du grotesque, typiquement polanskien, mais qui met en lumière l'ironie de Dickens, trop souvent occultée.
Le scénario suit fidèlement les rebondissements du livre. Y compris dans la seconde partie, qui a toujours été moins fluide, affaiblie par le personnage de Sykes, le truand sadique. Mais le réalisateur excelle dans la poursuite finale, vision noire et humide des docks londoniens. Et il s'autorise une intéressante entorse au « happy end » de Dickens, qui offrait in extremis à Oliver des ascendances aristos. La langue (VO recommandée), riche de l'argot du XIXe siècle capté ou recréé par l'écrivain, achève de faire du film une adaptation exemplaire. Ou comment, d'un classique, donner naissance à un... futur classique, c'est-à-dire à une vision du roman à laquelle cinéphiles et anglophiles feront longtemps référence. "
" Le pathétique de l'être humilié par la vie, par la mort, est à l'oeuvre. Ainsi "Oliver Twsit&
Nos offres d'abonnement
BASIQUE ETUDIANTS
1 | € |
le 1er mois(1) |
SANS ENGAGEMENT puis 4,99€ /mois
Sur présentation d'un justificatif(2)
BASIQUE
1 | € |
le 1er mois(1) |
SANS ENGAGEMENT puis 6,99€ /mois
PREMIUM
9 | ,99€ |
/mois |
SANS ENGAGEMENT
* A l'exception des films signalés
CINÉPHILE
15 | ,99€ |
/mois |
SANS ENGAGEMENT
*A l'exception des films signalés
BASIQUE ETUDIANTS
49 | ,99€ |
/an |
Sur présentation d'un justificatif(2)
BASIQUE
69 | ,99€ |
pour 1 an |
PREMIUM
99 | ,99€ |
pour 1 an |
* A l'exception des films signalés
CINÉPHILE
175 | ,99€ |
pour 1 an |
* A l'exception des films signalés
Vous devrez fournir un justificatif de scolarité (carte étudiante ou certificat, en .pdf ou .jpg).
UniversCiné se réserve le droit d'annuler l'abonnement sans possibilité de remboursement si la pièce
jointe envoyée n'est pas conforme.
Offre valable 12 mois à partir de la date de l'abonnement
_TITLE