Sylvie Verheyde : "Stella c'est moi"
Sylvie Verheyde évoque sa propre enfance, les déménagements, l'inadaptation et la solitude, événements fondateur...
Paris, 1977. Stella habite désormais le 13e arrondissement de Paris, avec ses parents qui tiennent un café. Elle entre en sixième dans un nouveau collège...
Paris, 1977. Stella, originaire du Nord, habite désormais le 13e arrondissement de Paris, avec ses parents qui tiennent un café. Elle entre en sixième dans un nouveau collège. En classe, elle est distraite, ne parvient pas à se concentrer. Rentrée chez elle, elle ne fait pas ses devoirs, traîne au milieu de la clientèle, se couche tard... ses parents se disputent sans cesse. C'est alors qu'elle fait connaissance avec la bonne élève de la classe, Gladys, fille d’émigrés argentins, qui va l’entraîner dans son sillage...
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" Sylvie Verheyde fait preuve d'une maîtrise rare dans la peinture de ce refuge enfumé où la bière coul
" Sylvie Verheyde fait preuve d'une maîtrise rare dans la peinture de ce refuge enfumé où la bière coule à gogo. L'ambiance bistrot imbibe les images et les sons de ce portrait d'un groupe. Les comédiens y sont épatants : Karole Rocher en mère ivre ou enjouée, complexée, indulgente avec sa fille ou la dévaluant. Benjamin Biolay en père poivrot, clope au bec, oeil torve, taciturne, perdant. Guillaume Depardieu en clodo, chef de bande, un rien dandy, pote de Stella imitant la signature des parents sur son carnet de notes.
Stella est un film sur la tristesse du regard des hommes, sur la crème caramel avalée entre amies, sur une gamine lucide observant des adultes qui se comportent en enfants. Stella n'est dupe de rien. Ni des failles de chacun ni de l'écart que se permet un client pédophile avec elle. Elle voit sa mère pleurer d'être traitée en boniche par son père, elle la voit tromper son père dans les toilettes de l'établissement. Elle voudrait consoler tout le monde, tomber amoureuse, être invitée chez les riches.
La justesse de ton, sans mièvrerie ni racolage, et la sensibilité discrète de cette retranscription des émotions doit beaucoup à la voix off. Stella raconte, à sa façon, dans sa langue dessalée. Mais elle ne dit rien quand elle se sent saisie par la peine, ou la révolte..."
"La réalisatrice pose un regard chaleureux sur sa petite héroïne, trouve une justesse sans pathos ni misérabi
"Ne ratez pas ce petit bijou..."
" Aussi touchante soit-elle («Love me bai-bi» par Sheila, garantie du grand frisson), l’évocation élud
" Aussi touchante soit-elle («Love me bai-bi» par Sheila, garantie du grand frisson), l’évocation élude la béatification du passé et vaut pour aujourd’hui. D’abord comme tentative de documenter le mental d’une gamine à la croisée des rêves de petite fille (Barbie loves Delon) et des réalités préadolescentes (en gros : la bite aux garçons). Ensuite pour suggérer que cet âge tendre peut être coriace : Stella voit tout, surtout ce qu’elle n’avait pas envie de regarder. Par exemple, un habitué du bar, gentil bonhomme qui tente de la violer. Ce qui peut la conduire, fureur muette, à arracher le papier peint.
Enfin et c’est essentiel, Stella est un film républicain et laïque qui rappelle qu’on n’a encore rien inventé de mieux que l’école publique pour s’extraire de sa mouise, qu’elle soit sociale ou affective. Ce qui «sauve» Stella, c’est la lecture. Entre autres, du Barrage contre le Pacifique de Duras. Ce qui nous vaut une saisissante scène de «récitation» d’un passage du roman. Pour la seule et unique fois, Stella pleure. Et nous aussi."
" En se plaçant à hauteur de regard et de voix (off), juste avant la bascule dans “l’âge ingrat”
" En se plaçant à hauteur de regard et de voix (off), juste avant la bascule dans “l’âge ingrat”, le troisième long métrage de Sylvie Verheyde, justement fêté au dernier Festival de Venise, se situe à la lisière de la chronique sur l’enfance, du film de mœurs et du pur objet nostalgique. Il puise à la source de chaque genre, et trouve le bon dosage, à l’origine d’une belle cohésion formelle : alternance des séquences structurées de l’école, et d’un mouvement consubstantiel au regard de l’héroïne.
Jamais figées, les figures du réel ont cette espèce d’éclat fuyant, ce tourbillon précis, identifié, conforme au regard sélectif d’une conscience encore enfantine. La caméra épouse ce qu’elle devine et projette du rythme intime de Stella. Le mouvement émane aussi des sujets filmés, dans la veine d’un naturalisme heureux à la Renoir : dans le rendu d’une atmosphère de café, Sylvie Verheyde s’éclate (elle a grandi dans ce milieu, Stella c’est évidemment elle), les acteurs aussi. Benjamin Biolay en papa accro au pastis, Karole Rocher en femme à poigne brisée, et Johan Libéreau, barman à la présence apaisante, tous sont simplement géniaux. Ils recomposent, avec la faune du café – épicuriens éclopés, abîmés, avinés –, un improbable cercle familial autour de l’héroïne.
Car Stella, bien que chevillé à l’enfance, est également un merveilleux film de bande, de l’être-ensemble, passant par une circulation de la tendresse, de la violence – un élan collectif.
A ce stade, le film se laisse volontiers déborder par son double fond nostalgique, hommage à une époque. On aime le marcel blanc de Biolay, et ce bracelet en mailles argentées orné de son prénom, qui fit fureur jusqu’à la fin des années 80. On aime encore plus le défilé de tubes (Où sont les femmes ? de Patrick Juvet, Couleur menthe à l’eau d’Eddy Mitchell), qui s’emparent des scènes sans prévenir, parenthèses savoureuses au premier plan desquelles Stella va opérer sa mue. Un très beau film."
" Naïf ? Pas un instant, car Stella est le récit d'une authentique expérience enfantine. Tout sonne juste dans
" Naïf ? Pas un instant, car Stella est le récit d'une authentique expérience enfantine. Tout sonne juste dans le film autobiographique de Sylvie Verheyde, les situations, les atmosphères, et surtout la parfaite distribution des rôles. Des professeurs aux enfants en passant par le couple des parents (Benjamin Biolay et Karole Rocher, beaux et sombres, âpres et coupants) ou les clients du café (l'énigmatique magnificence de Guillaume Depardieu, prince charmant élu par Stella), tous existent avec une évidence à la fois naturelle et romanesque profondément convaincante.
Le film avance à cloche-pied comme sur un jeu de marelle, entre le monde studieux et décourageant de l'école et celui du café, brouillon, touffu, passionnel. Dans l'un comme dans l'autre, Stella est seule. Seule mais non pas perdue, et la petite Léora Barbara fait admirablement sentir la maturité et la sagesse mystérieuses de l'enfance, son art secret de gouverner la vie. Cette petite fleur de comptoir pousse droit, sans savoir. L'eau et la lumière lui viendront de l'amitié et des livres : Stella est aussi un bel éloge de l'école."
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