David Perrault : " Ceci n'est pas un film de catch"
David Perrault revient sur les réminiscences qui traversent son premier long-métrage Nos héros sont morts ce soir,1
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Début des années 60. Simon, catcheur, est le Spectre. Il propose à Victor, qui revient de la guerre, d’être son adversaire, L’Equarrisseur de Belleville.
France, début des années 60. Simon, catcheur, porte le masque blanc, sur le ring il est Le Spectre. Il propose à son ami Victor, de retour de la guerre, d’être son adversaire au masque noir : L’Equarrisseur de Belleville. Mais pour Victor, encore fragile, le rôle paraît bientôt trop lourd à porter. Une fois dans sa vie, il aimerait être dans la peau de celui qu’on applaudit. Simon suggère alors à son ami d’échanger les masques. Mais on ne trompe pas ce milieu-là impunément…
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" Si les paraboles voulues par le metteur en scène laissent un peu de marbre, on prend plaisir à l'illustration fétichiste de cette France d
" Si les paraboles voulues par le metteur en scène laissent un peu de marbre, on prend plaisir à l'illustration fétichiste de cette France des bistrots poussiérieux et de la Cinzano. Quelques chouettes décors et accessoires vintages, des dialogues sortis d'un vieux polar de Gilles Grangier et - surtout- des acteurs évoquant les grands anciens qui nous manquent."
Christophe Lemaire" Dans un Paris des années 1960 reconstitué à l’économie (eye-liner et flipper), où patrouillent les spectres de Pépé le Moko, de Melville e
" Dans un Paris des années 1960 reconstitué à l’économie (eye-liner et flipper), où patrouillent les spectres de Pépé le Moko, de Melville et de Godard, les femmes citent Gérard de Nerval au zinc des cafés et les hommes de main, Rabelais."
Sophie Grassin" Joli face à face d'acteurs entre deux comédiens habités par leurs rôles, Jean-Pierre Martins et Denis Ménochet. Ce premier film de David P
" Joli face à face d'acteurs entre deux comédiens habités par leurs rôles, Jean-Pierre Martins et Denis Ménochet. Ce premier film de David Perrault fait du cinéaste un talent clairement à suivre."
Louis Maury" David Perrault ne reconstitue pas les années 1960 : il les rêve en noir et blanc à travers ses souvenirs de cinéma. Le titre rend hommage
" David Perrault ne reconstitue pas les années 1960 : il les rêve en noir et blanc à travers ses souvenirs de cinéma. Le titre rend hommage à Nous avons gagné ce soir, de Robert Wise, l'un des grands films sur la boxe, et les personnages sont fascinés par le bad guy des années 1930, James Cagney. Mais, comme dans les premiers Melville (Bob le flambeur, Le Doulos), cette mythologie du film noir américain s'implante dans l'univers du polar français de l'après-guerre. Le jeune réalisateur ressuscite les dialogues fleuris façon Michel Audiard et les seconds rôles aux gueules incroyables — Yann Collette en caïd dandy, le génial Pascal Demolon en voyou comptable... Il faut un sacré culot pour oser pasticher la scène de la chambre d'hôtel d'A bout de souffle, multiplier les citations de Gérard de Nerval et se lancer dans le réalisme fantastique à la Franju. Et un vrai talent pour accomplir ce programme sans se ridiculiser ni apparaître comme un poseur.
Le film aurait pu crouler sous ces références tous azimuts. Il parvient à intégrer sa cinéphilie dans une réflexion troublante sur le spectacle. Et à éviter le passéisme grâce à une mise en scène ultra stylisée et une surprenante musique nimbée d'électro. Les actualités filmées rappellent le traumatisme de la guerre d'Algérie, mais, à un moment, « le Spectre » coupe la radio, où parle le général de Gaulle, pour écouter une chanson de Serge Gainsbourg aux sonorités métissées : jolie manière d'exprimer l'aspiration au changement d'une société corsetée."
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