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Un voyage-épopée dans le temps opéré par Julien Temple au cœur de sa ville natale.
Un voyage-épopée dans le temps opéré par Julien Temple au cœur de sa ville natale. Puisée parmi les musiciens, écrivains et artistes, penseurs et militants et surtout citoyens anonymes, c’est là l’histoire des immigrants de Londres, et de la façon dont ils ont ensemble changé le visage de la ville. Remontant jusqu’aux débuts du cinéma à l’orée du 20e siècle, cette histoire se déploie à travers archives filmées, voix du passé et du présent et le déferlement d’un siècle de musique, tel un fleuve qui irrigue son cœur.
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"Julien Temple a créé un clip-collage brillant, exhaustif et épuisant, une courtepointe de ciné visuelleme
"Julien Temple a créé un clip-collage brillant, exhaustif et épuisant, une courtepointe de ciné visuellement palpitante qui prouve en gros que les Sex Pistols ont mal interprété leur titre le plus célèbre. C'est l'anarchie à Londres, pas l'anarchie au Royaume-Uni. C'est à Londres que se trouve le tourbillon dense de créativité, d'énergie et de violence. En comparaison, le reste du pays est placide et terne. C’est sans doute un peu plus subversif que le savant premier match olympique de Danny Boyle - bien que peut-être pas moins sincère.
Le matériel est bien choisi; les juxtapositions sont spirituelles et audacieuses, effaçant ainsi la distinction entre le monde moderne et les vieux jours. Après un moment, je suis entré en transe et je me suis plongé dans ce voyage de Lucy-in-the-Sky au cœur de Londres. Temple trouve des images en noir et blanc scintillantes de la capitale victorienne et édouardienne et les associe à une vidéo analogique des années 80 montrant Margaret Thatcher à l'extérieur de Downing Street. À peine avons-nous enregistré un grand gentleman avec un grand chapeau dans Piccadilly Circus au tournant du siècle, que Temple apporte avec perspicacité des images du siège de la rue Sidney en 1911, montrant un Winston Churchill souriant, dans son grand chapeau, le plus de toute l'excitation.
Sans surprise, bien que peut-être sans le vouloir consciemment, Temple place l'esprit du punk au centre de tout: pugnace, sanglant, révolutionnaire et réactionnaire à la fois - et anglais comme une tasse de thé indien. Le problème semble être que Londres était autrefois l'épicentre de l'empire, une nation commerçante dont l'instinct est d'absorber les influences tout en essayant de prouver périodiquement, avec mépris, la supériorité nationale. Après la guerre, des immigrants et d'anciens peuples sujets sont venus à Londres: Juifs, Polonais, Bangladeshis, Pakistanais, Russes. Tony Benn et Suggs de Madness sont interviewés au sujet de leurs expériences d'enfance à Londres et, chose intéressante, les deux nous disent qu'il ne sert à rien de faire dans la sentimentalité et dans la nostalgie d'un prétendu âge d'or. "Il s'agit de tout ce qui se passe à un moment donné".
La violence et la foule sont des sujets sur lesquels Temple revient, et il est peut-être coupable de nostalgie, dans sa romance de ce genre de désordre. En regardant ce film, je commençais à me demander si des flambées de violence périodiques étaient simplement le prix inévitable de l'entassement de la foule: la violence raciste des émeutes de Notting Hill en 1958, les émeutes de Poll Tax de 1990, le pillage de 2011 - tous les symptômes du même dysfonctionnement étrange et sombre qui nous donne également des explosions de musique, de poésie et d'art. Sur une petite note personnelle et hérétique, je me suis trouvé impatient devant l'intonation obligatoire de The Waste Land de TS Eliot et d'entendre le titre le moins intéressant de Clash, London Calling. Mais le film de Temple ne contient aucun cliché rafraîchissant. Une expérience très grisante."
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"Les antécédents de Temple en tant que chroniqueur de la scène musicale au Royaume-Uni imprègnent de façon impressionnante certains aspects de Londres: une Babylone moderne , mais particulièrement émouvant, le film tisse une culture populaire, des événements publics et des histoires humaines réelles, tout en présentant une vision nouvelle d'un complexe et ville vitale.
Tout en traçant essentiellement un parcours chronologique à travers Londres depuis la fin du XIX e siècle (offrant les premiers aperçus cinématographiques de la ville) jusqu'à nos jours, le film privilégie les fouilles londoniennes parfois ponctuelles, mêlant chants, cinéma, actualités , poésie et interviews alors qu’il trace un parcours jusqu’à Londres 2012 et aux Jeux olympiques.
Temple réussit le rare exploit de faire son film à la fois chaleureux et dramatique, perspicace et frivole, allant des premières images de l'Angleterre victorienne aux deux guerres mondiales, à la dépression, à l'immigration, aux couronnements et aux récentes émeutes de 2011.
Et tout au long du film, il ponctue les débats avec des sélections de musique bien choisie, qui inclut punk, classiques, rock et folk, mêlant musique et images d'archives à des interviews réfléchies de Londoniens de tous âges. Pour les cinéphiles, vous trouverez des extraits de films astucieux: The Long Good Friday de John Mackenzie ; Peeping Tom de Michael Powell et Blackmail d' Alfred Hitchcock, par exemple, tandis que ceux-ci sont contrebalancés par une série de narrateurs qui lisent des citations similaires à celles de William Blake et de WB Yeats.
Le film a l'apparence extérieure d'un collage à ralentissement libre et souvent à roue libre, mais à travers tout cela, Julien Temple présente l'image d'une ville vibrante et en mutation constante, maintenue ensemble par sa capacité à changer. Ce n’est pas une propagande duveteuse mais une présentation passionnante d’une ville importante."
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