Au début des années 80, il fuit l'Irak et s'installe à Florence où il poursuit ses études et peint des croquis pour les touristes. Quelques années plus tard, il s'établit à Paris où, tout en étant actif dans diverses associations kurdes, il travaille à l'Institut kurde de Paris et continue à peindre. Enfant, Hiner Saleem s'est juré de faire parler kurde les "machines" (la télévision et le cinéma) qui l'enchantaient.
Il réalise une première fois son rêve quand, en 1992, il retourne clandestinement dans sa région natale pendant la guerre du Koweït. Il y tourne Un bout de frontière, un film resté inachevé à cause des bombardements des Turcs et des Irakiens, mais que Gillo Pontecorvo tient à présenter en l'état (25 mn) à la Mostra de Venise.
En 1997, il tourne à Paris son premier long métrage, Vive la mariée... et la libération du Kurdistan, comédie dans laquelle il retrace la vie d'un militant kurde réfugié à Paris. Suivent deux longs métrages tournés en Arménie : Passeurs de rêves (1999) et Vodka Lemon (2003), encadrant un téléfilm réalisé pour Arte, Absolitude (2001).
Après la chute de Saddam Hussein, Hiner Saleem s'empresse de tourner de nouveau au Kurdistan irakien. C'est ainsi que naissent successivement deux autres longs métrages : Kilomètre zéro (2005), présenté en compétition à Cannes, et The Drum (2006).
Également écrivain, Hiner Saleem est l'auteur du récit autobiographique Le Fusil de mon père, publié aux Éditions du Seuil en 2004 et traduit dans plus de vingt langues. Il n'est pas étonnant qu'il soit l'auteur des scénarios de tous ses films.
peshmerga* : *Mot qui en kurde signifie "celui qui se tient debout devant la mort". Les peshmergas sont des guérilleros kurdes luttant pour un Kurdistan indépendant. En 2003, les 80 000 peshmergas d'Irak ont combattu côte à côte avec les troupes américaines et, depuis la chute de Saddam Hussein, ils assument un rôle important dans la maintien de la sécurité au Kurdistan irakien.