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Une femme, médecin urgentiste, veut divorcer de son mari, médecin en ambulance brillant qui la délaisse et noie ses frustrations dans l'alcool.
Katia et Oleg sont un couple d'urgentistes en Russie. Oleg est brillant, mais son métier l'absorbe. Confronté chaque jour à des cas difficiles, l'alcool l'aide à décompresser. Katia ne se retrouve plus dans cette relation. À l’hôpital, un nouveau directeur applique des réformes au service de la rentabilité. En réaction, Oleg s’affranchit de toute limite et l'équilibre du couple vacille un peu plus.
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"Le cœur, ici, est cet organe à la fois biologiquement et émotionnellement vital. Les pulsations et l’amour : ce sont les deux axes du film,
"Le cœur, ici, est cet organe à la fois biologiquement et émotionnellement vital. Les pulsations et l’amour : ce sont les deux axes du film, imbriqués en la personne d’Oleg, médecin urgentiste, alcoolique et paumé, se trouvant confronté à deux problématiques, l’une professionnelle, l’autre intime. Alors que sa hiérarchie lui impose des cadences, du rendement, au détriment de la qualité de soins et d’écoute qui sont au cœur de son métier, sa femme lui annonce par texto qu’elle souhaite divorcer. Le réalisateur tresse ces deux mouvements en exploitant la notion de rythme contenue dans son titre, en variant de l’un à l’autre les tons, la mise en scène, le montage. Le film s’ouvre sur une intervention à domicile. L’hypocondrie de la patiente révèlera l’impertinence jamais dépourvue d’humanité d’Oleg : sa rébellion. Puis nous plongeons dans la noirceur du personnage, se bourrant la gueule en plein repas familial, dans une scène au montage sec, chargé de tension. La mise en scène de Boris Khlebnikov est fascinante de maîtrise : il a le don pour installer le malaise en quelques secondes entre silences pesants, regards interrogatifs et inquiets captés au vol, et ce terrible bruit des objets, des fourchettes, du vin qui coule dans le verre, comme le détail qui définit la déchéance même du héros. Cette même tension gagnera les scènes d’intervention, de plus en plus suffocantes, de plus en plus déterminantes dans leur enjeu, à mesure qu’Oleg, harcelé par une hiérarchie froide et bornée, prend des risques et affirme ses convictions. Sans appuyer lourdement son propos mais en adoptant un regard ni distancié ni pamphlétaire, Arythmie dresse le portrait d’une société russe déshumanisée, transposable partout, à l’heure de la course au chiffre généralisée et du vivant sacrifié sur l’autel de la compétitivité. Dans ses refus, ses coups de tête, son opiniâtreté, Oleg, qui n’est pas un employé modèle mais recèle bien des qualités, – son écriture est un antidote au manichéisme – se révèle."
Audrey Jeamart" Aucun film de Boris Khlebnikov n’avait été distribué en France depuis Retour à Koktebel, le premier long métrage qui l’avait révélé à la S
" Aucun film de Boris Khlebnikov n’avait été distribué en France depuis Retour à Koktebel, le premier long métrage qui l’avait révélé à la Semaine de la Critique, coréalisé avec Akeksei Popogrebsky. Loin du style contemplatif de cette œuvre à la tonalité tarkovskienne, Arythmie épouse une forme plus consensuelle tout en étant doté d’un scénario ambitieux, mêlant critique sociale et chronique sentimentale. Le film s’inscrit dans la mouvance d’œuvres ayant pointé du doigt les failles de la société russe, à l’instar du Disciple de Kirill Serebrennikov ou Faute d’amour d’Andreï Zviaguintsev. En l’occurrence, les dysfonctionnements du nouveau système de santé sont mis en exergue, comme cela avait été le cas (en mode plus implicite) dans Zoologie d’Ivan I. Tverdovsky. Le réalisateur et sa coscénariste Natalia Meshchaninova sont percutants dans la dénonciation de réformes ultralibérales menées tout en gardant le poids d’une bureaucratie héritée de l’ère soviétique. Ainsi la norme devient l’application rigide de la « règle des 20 », une équipe d’urgentistes devant traiter en moins de vingt minutes un cas de secours médical et étant sommée de réaliser vingt interventions quotidiennes, tout en obéissant docilement à un coordinateur chargé de notifier tous leurs faits et gestes."
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