1952/1961 : Kawalerowicz, les premiers films
Dans toute filmographie, on peut distinguer des étapes. Celle de Kawalerowicz peut aussi être lue en fonction de s1
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Premier jour de la première guerre mondiale. Dans l'auberge de Tag, un vieux Juif libre et têtu, se croisent toutes sortes de voyageurs affolés par les canons.
Le premier jour de la Première Guerre Mondiale, les Juifs d’une petite ville de Galicie, fuyant les Cosaques, font halte à l'auberge du vieux Tag. Libre penseur et philosophe, celui-ci est bien décidé à ne pas fuir une nouvelle fois. La nuit est agitée et les esprits s'enflamment... Une adaptation allégorique, grave et moqueuse, du roman de Julian Stryjkowski, traducteur polonais de Céline, et qui fut considéré comme le plus grand raconteur, avec Isaac Singer, de la vie des Juifs polonais.
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" ... Dans le magnifique Austeria, Jerzy Kawalerowicz fait passer le souffle de l’Histoire par la rêverie. Entre le réalisme et le fantasma
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Dans le magnifique Austeria, Jerzy Kawalerowicz fait passer le souffle de l’Histoire par la rêverie. Entre le réalisme et le fantasmatique, la réflexion sur le réel trouve sa signifiance dans la vigueur de la fiction. « 1914 : le premier jour de la guerre », prévient le carton à la fin du générique, témoignant de ce partage entre précision chronologique et valeur symbolique d’un jour (...)
Les personnages pittoresques, presque picaresques, de femme adultère, de mari sagement trompé, de jeunes amoureux fougueux, de comtesse ou de juif hassidique.. insufflent à l’ensemble un ton enlevé, ironique, à l’allure de conte yiddish et rappelle parfois l’univers de I.B.Singer. Vu au travers des histoires particulières, le drame collectif n’en prend que plus d’ampleur.
A ce titre, dans sa scène d’ouverture, Kawalerowicz met en scène la fuite du groupe comme un véritable exode. Il part du microcosme, de l’anecdotique et du fictif pour atteindre l’universel. Quelques visages pour parler d’un peuple, un lieu symbolique pour évoquer le monde, magnifique vision de l’histoire regroupée autour de ce lieu métaphorique, au milieu de nulle part, d’où on entend siffler les balles, mais dont les volets semblent protéger les âmes : Austeria file la métaphore du déluge – le pogrom - auxquels tous veulent échapper ; cette arche de Tag leur sert de carapace, de protection de quelques heures, mais une fois sortis de ce cocon la destinée reprend ses droits.
Cet antre sert de transit entre la vie et la mort, le décor se théâtralisant à la manière de certaines pièces existentialistes comme Les Mouches de Sartre et dans lesquelles l’ouverture sur l’extérieur suscite la peur du vide. Cette nuit dans l’attente de la mort se lit comme une nuit de jugement dernier, une nuit de condamnés. Plus rien ne sert de fuir. Le vieux Tag, tout à la fois sage et libre penseur, a raison.
L’auberge se double d’une dimension presque irréelle, onirique, lieu de huit-clos étouffant (rester enfermés pour survivre) et protecteur (c’est ici qu’ils retrouvent l’apaisement pendant un temps). Une atmosphère d’entre-deux flotte, soulignée par la présence du corps de cette jeune fille morte emportée par une balle perdue et par des éclairages qui privilégie les heures entre chien et loup, entre nuit qui tombe et petit matin, comme si chacune des minutes qui passaient venait en souligner la valeur symbolique d’aube ou de crépuscule de l’existence.
Dans cette faculté à restituer les teintes naturelles de l’intérieur (éclairages doux, couleur du bois…) comme de l’extérieur (verts de la campagne, chemins) et de capter la lisière du jour et de la nuit, la photo rappelle celle de La Clepsydre. Elle éclaire les visages de manière à saisir la beauté de leurs expressions, du rire à l’épouvante avec une prédilection pour l’innocence.
Il suffit de la vision apocalyptique d’une charrette enflammée au petit matin pour qu’Austeria confine parfois au surréalisme. Sérieux et moqueur, respectueux et iconoclaste, avec son art du mélange des tons et du contrepoint, le rire côtoie l’inexorable et dialogue avec le tragique en une interaction constante.
Aussi certains moments prennent la forme de belles oxymores d’une drôlerie amère, telle cette démence des hassidiques qui ne parviennent pas à s’empêcher de chanter et danser quand ils sont seuls : une folie face au danger, moyen de contrer la peur de la mort, de conjurer la réalité par la force des rites..."
"... Pour ne pas se laisser prendre dans les pièges de sa propre subjectivité, Kawalerowicz prépare le film en se basant sur le roman de Jul
"... Pour ne pas se laisser prendre dans les pièges de sa propre subjectivité, Kawalerowicz prépare le film en se basant sur le roman de Julian Stryjkowski (1905-1996), souvent défini comme "réaliste mystique". Le roman, Austeria date de 1966, c'est le second volet d'une tétralogie consacrée aux Juifs des shtetls de Galicie juste avant la Première Guerre mondiale.
Kawalerowicz écrit le scénario avec Stryjkowski lui-même, et avec Tadeusz Konwicki, avec qui il a déjà travaillé pour Faraon.
Le film est une sorte de mémorial dédié à son village natal, où cohabitaient autrefois les Polonais, les Ukrainiens et les Juifs. Unité de temps et de lieu du récit : une nuit d'angoisse dans un lieu clos, l'auberge d'un vieux juif philosophe, Alt Tag, où convergent des voyageurs et les villageois voisins fuyant l'avancée des Cosaques, et craignant un pogrom.
C'est "comme le jour d'avant l'Holocauste, la métaphore d'un destin tragique", comme le définit Kawalerowicz, qui, avec cette œuvre, prolonge sa réflexion de toujours sur les conflits des hommes (et leurs corps) avec les religions (et leurs dieux)..."
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