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À Bangkok, la rue Thaniya est un haut lieu de la prostitution, fréquenté par des Japonais. Luck, l’une des reines du quartier, y retrouve Ozawa...
Bangkok, mégapole en perpétuelle expansion. En son cœur, la rue Thaniya, quartier rouge destiné à la clientèle japonaise. Luck en est l’une des reines. Elle subvient à sa famille nombreuse demeurée dans une province du nord-est, près de la frontière laotienne. Un jour, elle retrouve Ozawa, ancien client et amant qui vivote dans une chambre modeste des bas quartiers. Quand Ozawa doit se rendre au Laos, elle l’accompagne pour le présenter à ses proches, et comme pour lui donner une dernière chance. Loin de Bangkok, Ozawa aspire à une vie paisible mais se confronte aussi partout aux cicatrices du colonialisme, et à celles de Luck.
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"Certes, sur le papier, sa durée peut effrayer. Mais il faut dépasser ce préjugé. Car les trois heures permettent ici au japonais Katsuya To
"Certes, sur le papier, sa durée peut effrayer. Mais il faut dépasser ce préjugé. Car les trois heures permettent ici au japonais Katsuya Tomita (Saudade) d’approfondir son sujet et de ne pas rester en surface, à enfiler les clichés comme des perles. Bangkok nites décrit le quotidien des filles de joie de la capitale thaïlandaise par le prisme singulier de leurs rapports avec la population japonaise de la ville. Une galerie de personnages haut en couleurs que Tomita décrit dans leur diversité, sans chercher à en dessiner artificiellement un portrait robot où toutes auraient des personnalités, des comportements et un rapport à leur métier, similaires. Trois heures passionnantes donc - en dépit il faut l’admettre de quelques longueurs - et superbement éclairées par le directeur de la photo Takumi Furuya."
Thierry Chèze"Fort de ses observations documentaires et de son intégration aux lieux (la préparation du film a duré près de cinq ans, pour pouvoir tourne
"Fort de ses observations documentaires et de son intégration aux lieux (la préparation du film a duré près de cinq ans, pour pouvoir tourner sur site et diriger de vraies professionnelles du quartier dans leurs rôles), Tomita jette sur ce milieu de location de chair humaine un regard où l’on ne lira ni sévérité ni complaisance, simplement la mise en évidence sereine d’un marché dont les fondations vont au-delà de la sulfureuse balance sexe-contre-argent. Les filles profitent comme elles peuvent de leur temps libre, commentent le business, se débattent avec leurs affaires privées, y vont sagement avec la drogue locale (et l’on ne verra pas l’ombre d’une « prestation » à l’écran). La caméra rend respectueusement les bruissements de vie de cette communauté unie par la nécessité de tirer avantage de l’exploitation consentie de son corps : dans les scènes où, groupées sur des gradins, les filles s’occupent ensemble en attendent leurs clients, elles sont filmées en un seul travelling latéral, comme pour ne pas devoir les diviser tandis qu’elles profitent de leur répit en commun.
Du côté des clients, on y trouve moins des mâles lubriques que des étrangers arrivant comme en terrain conquis, laissant transparaître leur satisfaction d’être des Japonais (mais aussi, paradoxalement, d’être loin de chez eux) et leur relation pleine d’affects à une Thaïlande qu’ils fantasment, voire au reste de l’Asie du Sud-Est – une attitude étonnamment proche de celle des entrepreneurs, japonais également, qui, dans un cercle supérieur du système, tâchent de faire fructifier le business. Sous la sérénité du regard du cinéaste, se dégage ainsi l’image d’une forme de colonisation consentie, où le territoire accueille une population étrangère qui prétend disposer de lui à loisir et sans égards pour sa souveraineté – l’étranger étant japonais, des souvenirs d’une colonisation de l’Asie sous une forme bien plus cruelle sont inévitables. D’ailleurs, une partie du film va s’intéresser à cet aspect historique des diverses occupations de la Thaïlande, par d’autres que les Japonais."
"Film de paysages qui défilent, de voyages et de marches, récit de musiques, d’échanges mais aussi de contemplation, de contacts, de réserve
"Film de paysages qui défilent, de voyages et de marches, récit de musiques, d’échanges mais aussi de contemplation, de contacts, de réserves, de refoulements et de feu contenu, Bangkok Nites brasse une riche matière romanesque tout en poursuivant un autre but : en accompagnant différentes destinées, le cinéaste et son co-scénariste Toranosuke Aizawa peignent le portrait de la Thaïlande contemporaine.
Il s’agit là d’un projet cinématographique ambitieux qui travaille habilement la partition d’un récit choral et l’articule avec le cheminement des deux personnages principaux. Nourrissant scènes et conversations de nombreuses informations sur la Thaïlande d’aujourd’hui, rappelant des faits d’histoire, dressant un portrait sans fard des expatriés japonais, l’écriture exploite toutes les connexions possibles sans rien perdre de sa fluidité et de ses qualités dramatiques.
Très marqué par la présence des soldats américains lors de la guerre du Vietnam, le pays subit encore une occupation presque coloniale du Japon et souffre de grandes inégalités sociales. Comme Luck, beaucoup de prostituées viennent de l’Isaaan, province située à la frontière du Laos, dont la population pauvre n’en demeure pas moins retorse et indépendante d’esprit (il y eut longtemps dans la région une guérilla communiste). Si Ozawa y voit peut-être le paradis qu’il recherche, Luck y puise l’énergie lui permettant à terme de gouverner sa vie.
Grouillant continuellement, filmée en longs plans larges, gris le jour et lumineux la nuit, Bangkok s’oppose par l’image à la terre natale de Luck : baignée de soleil, Nong Khai offre le Mékong et des terres verdoyantes à qui souhaite quitter la mégapole. Si Katsuya Tomita se garde bien de verser dans les clichés, le contraste alimente le fantasme d’éden terrestre habitant Ozawa. Lorsqu’il prolonge son chemin jusqu’au Laos voisin, sa motivation semble la même, celle d’une quête apaisante mais peut-être sans fin."
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