Le cinéma muselé : la censure d'Octobre à Paris
Retour sur la genèse d'Octobre à Paris, réalisé entre octobre 1961 et février 1962 et immédiatement censuré pour n1
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Etes-vous heureux ? Dans les rues du Paris 1960, Edgar Morin et Jean Rouch posent cette première question aux passants anonymes... Radiographique d'une époque.
En 1960, à Paris, Jean Rouch et Edgard Morin décident de tourner un film constitué d’entretiens et de rencontres, qui seront réalisés dans la rue ou chez des amis. Le cinéma peut-il cerner l’état d’esprit de la France à ce moment-là ? Angelo, un employé de chez Renault, Marilou, une italienne installée en France et sujette à la dépression, ou Marceline, une ancienne déportée... Ils témoignent. Première question : êtes-vous heureux ? Puis on parle d'amour, de travail, de culture, de racisme. "Cinéma-vérité" pour la radiographie d'une époque ? Cinéma mensonge, aussi : quel personnage jouons-nous devant une caméra ? Et dans la vie ? Un film-clé du renouveau documentaire dans les années 60.
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" (...) Edgar Morin, applique à la France une méthode de filmage novatrice qu’il avait élaborée en Af
" (...) Edgar Morin, applique à la France une méthode de filmage novatrice qu’il avait élaborée en Afrique. L’enjeu, c’est de sonder la société française dans tous ses états (d’âme), que ce soit parmi les intellectuels, les gens du peuple, les ouvriers ou les immigrés. À la fois micro-trottoir, table ronde, entretien privé, voire intime, ce film révélateur met en évidence avec humanité et attention les dysfonctionnements, les désillusions et les espoirs des diverses catégories sociales. (...) "
Vincent Ostria" (...) Rouch et Morin réalisent un film ouvert, où tous les sujets sont abordés avec une grande liberté de
" (...) Rouch et Morin réalisent un film ouvert, où tous les sujets sont abordés avec une grande liberté de parole, qu'il s'agisse de parler de la politique, du social ou de l'intime : l'aliénation du travail, les illusions politiques perdues, la guerre d'Algérie, les vacances, le bonheur, l'amour, le racisme, ou la Seconde Guerre mondiale, encore proche, à travers la bouleversante séquence, magnifiquement filmée, où Marceline Loridan (qui n'a pas encore rencontré le grand cinéaste Joris Ivens et qui ne fait pas encore de cinéma) raconte, en traversant la place de la Concorde, puis en pénétrant dans les Halles, sa déportation, son père, les camps, son retour... Chronique d'un été, c'est la Nouvelle Vague versant documentaire. (...) "
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