André Téchiné : "A Venise, la puissance de la ville agit comme une drogue."
Lors de la sortie du film en salles, en août 2011, le réalisateur s'entretenait avec Jacques Bontemps et décryptai1
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Un écrivain réfugié sur une île, à Venise, est rattrapé par ses démons amoureux... L'auteur des "Roseaux sauvages" adapte un roman de Philippe Djian.
A Venise, un écrivain se réfugie sur une île, dans une maison isolée, pour se consacrer à son prochain roman. Mais il tombe immédiatement amoureux de Judith. Autour du couple, une ronde d'êtres perdus se forme, bousculant un bonheur fragile... L'auteur des "Roseaux sauvages" adapte un roman de Philippe Djian et révèle une face inédite de Venise.
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" ... des poisons se nouent en arrière-plan, avec le personnage d’Alvise, dealer de luxe pour jeunes comtesses 2.0, dernier avatar d’une ar
" ... des poisons se nouent en arrière-plan, avec le personnage d’Alvise, dealer de luxe pour jeunes comtesses 2.0, dernier avatar d’une aristocratie faisandée ; tandis qu’Anna Maria, avec son visage clownesque, porte les ruines d’un passé cinématographique glorieux (l’actrice qui l’incarne, Adriana Asti, a joué des seconds rôles chez Visconti, entre autres). Dans le même registre, Téchiné fait rejouer à Carole Bouquet la scène du Mépris, de Godard, où Bardot met une perruque brune (sauf que là, c’est une blonde). Un peu plus loin, on apercevra d’ailleurs la statue du Poséidon du Mépris, elle-même piquée au Voyage en Italie, de Rossellini. Deux films sur des couples qui, lors d’une virée italienne, ne se comprennent plus.
Téchiné travaille sur le ténu, sur le fil des rapports entre les corps, qui valent presque chez lui pour toute relation : jamais de paraphrase psychologique, simplement l’espace des attractions et répulsions. Impardonnables est donc nécessairement irrésolu.
Francis est traversé par les histoires des personnages qu’il rencontre, il tente de s’en saisir, de leur donner un récit (en faisant suivre Judith, en faisant enquêter sur Alice), mais ce sera en vain. Les choses et les personnes lui échappent. Il n’y a pas de drame. Ou plus exactement : qu’est-ce qu’un drame ? La mort advient à certains personnages, mais ce n’est pas une catastrophe, juste le point final d’une absence de sens qui ne se transforme pas pour autant en destinée. Equation pure d’une vie sans mystère, où l’absence du Dieu vient en aide aux héros."
" Existe-t-il un deuxième acte dans les vies européennes ? L’amour est-il encore possible passé la cinquantaine ? Comment se jouent le dési
" Existe-t-il un deuxième acte dans les vies européennes ? L’amour est-il encore possible passé la cinquantaine ? Comment se jouent le désir, le sexe, dans l’après-midi tardif d’une vie ? Telles sont certaines des questions qui parsèment ce beau récit romanesque et automnal, même s’il traverse toutes les saisons.
“Romanesque”, “saisons”… : on est indubitablement en territoire téchinien. Comme souvent, le cinéaste monte en neige un récit proliférant, empile les strates et multiplie les chemins de traverse (...) Le film trouve sa beauté, sa tension (mais une tension tranquille, variation nouvelle chez Téchiné), son suspense, dans la chronique de cette rencontre à la fois pleine de promesses et entravée par les fantômes du passé (...)
Et puis il y a le fils d’Anna-Maria (Mauro Conte, superbe découverte), jeune homme fiévreux, intranquille, bouillonnant, personnage téchinien absolu qui semble venir d’un précédent film du cinéaste pour mettre le feu dans le monde trop ordonné des adultes.
Impardonnables se déroule à Venise, mais hormis la place Saint-Marc se devinant au fond des premiers plans du film, Téchiné a évité avec naturel le circuit touristique et tous ses clichés vénitiens. Manifestement connaisseur amoureux de la cité lacustre, il a filmé ses îles, ses pêcheurs, sa lumière maritime, ses champs et jardins, ses ruelles anonymes, rappelant que Venise n’est pas seulement un musée pour touristes mais une ville avec des habitants qui y vivent et y travaillent, poursuivant l’oeuvre des peintres vénitiens sans les imiter.
Filmant en Italie, le cinéaste n’a évidemment pas manqué de rendre de discrets hommages à ses cinéastes italiens préférés, à travers la présence d’Adriana Asti ou l’absence-disparition d’Alice/ Mélanie Thierry (...) Un film crépusculaire et néanmoins lumineux. Un film de cinéaste vieillissant, au meilleur sens du terme."
"... Le romanesque est toujours là, mais en creux. A l'image sans doute du livre à venir que Francis est incapable pour le moment d'écrire.
"... Le romanesque est toujours là, mais en creux. A l'image sans doute du livre à venir que Francis est incapable pour le moment d'écrire. D'abord, parce qu'il est amoureux de Judith, au point d'en devenir très jaloux. Ensuite à cause d'une fugue de sa fille, soupçonnée de renouer avec une bande de jeunes aristos junkies.
La jalousie, la paternité et l'écriture sont les trois cartes maîtresses de ce jeu de piste. Francis engage une détective, sorte de reine déchue (Adriana Asti, qui a tourné pour les grands Italiens, Pasolini, Bertolucci, Visconti), pour retrouver sa fille. Puis le fils de cette même détective pour filer Judith... L' enquête et la filature apportent un côté ludique, une sorte de cache-cache dans la ville du dédale surprême, le village familier où tout le monde finit par se croiser et se suivre sans même le vouloir.
Vient le moment où enfin l'écrivain Francis se remet au travail. Une fois plongé dans son roman, plus rien ne compte. Sa culpabilité, ses angoisses disparaissent, découvrant davantage son égoïsme. Cet homme volontiers manipulateur n'aurait-il rien appris auprès de sa bien-aimée et des autres ? Celui qu'on a vu au début du film, enrhumé, un peu pataud, a pourtant pris de l'envergure. On le voit même courir, en sportif, à grandes enjambées. Enfin capable de se confronter au réel de l'amour et non plus seulement à sa fiction."
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