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José, 19 ans, vit seul avec sa mère au Guatemala. Sa rencontre avec Luis le conduit à réinvestir la part intime mais cachée de son existence.
José, 19 ans, vit seul avec sa mère. Elle vend sans licence des sandwichs, lui rabat à un carrefour les clients potentiels vers un restaurant. Sa rencontre avec Luis, venu de la Côte pacifique du pays pour gagner sa vie comme manœuvre sur des chantiers à Guatemala City, conduit José à réinvestir la part intime mais cachée de son existence. Lauréat du Queer Lion à la Mostra de Venise 2018.
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"Parcourir tout un continent sur le thème de l'amour et d'autres questions sociologiques pour comprendre ce qui porte un
"Parcourir tout un continent sur le thème de l'amour et d'autres questions sociologiques pour comprendre ce qui porte une jeunesse qui ne se reconnaît plus dans une génération qui est enfermée dans la douleur fut l'une des motivations qui a porté le réalisateur Li Cheng et son coscénariste et coproducteur George Roberson. Tous deux avaient déjà ainsi travaillé ensemble sur le premier long métrage Joshua Tree (2014) tourné aux USA. José quant à lui se déroule au Guatemala avec des acteurs non professionnels qui offrent tellement de leur intimité, notamment autour du thème de l'homosexualité, que la direction d'acteurs est à cet égard saisissante ! La mise en scène se révèle être d'une parfaite maîtrise, autant dans la subtilité du scénario que dans le travail remarquable du chef opérateur Paolo Giron dont les images contemplatives de La Última tierra de Pablo Lamar (2016) témoignent de sa profonde aptitude à saisir un environnement social aussi bien que l'ineffable difficulté d'être des personnages. José s'interdit une relation amoureuse aussi bien à l'égard d'une société qui interdit l'homosexualité où le catholicisme pose de tout son poids sa vision du monde, notamment à travers les préoccupations de la mère à l'égard de son fils José. L'histoire de ce personnage éponyme permet de saisir l'ensemble d'une société en construction après des décennies de chaos qui milite notamment pour le droit à une scolarité libre pour tous. José est à cet égard plus qu'une individualité : il fait corps social dans un pays où la population est plutôt jeune, à son image. Le poids des générations qui précèdent José témoignent aussi de l'étouffement d'un passé dont la population n'a pas fini de faire son deuil car les crimes commis par les régimes qui se sont succédé au pouvoir n'ont officiellement pas été traduits en justice. Il faut à José aller interroger sa grand-mère, pour sortir de la relation attachante mais étouffante avec sa mère et trouver une possible émancipation. Un film d'une grande subtilité qui épouse l'intimisme d'une histoire individuelle pour saisir les dynamiques sociales dans son ensemble. Ce film poursuit et complète ainsi bien l'état du monde que posait à travers ses films tournés au Guatemala depuis dix ans le cinéaste Julio Hernández Cordón (Gasolina, Las Marimbas del infierno, Hasta el sol tiene manchas, Polvo)."
Cédric Lépine"Portrait d'un jeune homosexuel guatémaltèque, obligé soudainement de choisir entre sa responsabilité
"Portrait d'un jeune homosexuel guatémaltèque, obligé soudainement de choisir entre sa responsabilité familiale et les perspectives d'une vie à deux, hors de la clandestinité habituelle, "José" est un drame de bonne tenue. Faisant intelligemment contraster le bruit et le caractère grouillant de la ville, avec les moments d'intimité physique, Li Cheng met en avant la tendresse de ces moments, construits comme des parenthèses bienfaitrices (un moment intime, une balade érotique à moto, un baiser échangé dans un champs de maïs...).
Suggérant à la fois l'omniprésence de la religion (une procession impressionnante, une messe en chansons...) et le poids de la famille (la mère qui semble savoir, prie pour lui...), le metteur en scène décrit un contexte pesant, évoquant avec subtilité le fait que d'autres, avant, ont aussi eu à le subir. Avec en miroir la recherche autour d’un grand père disparu, c'est la violence de toute une société qui est dénoncée, au travers de ce portrait sans concession."
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