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L’histoire vraie de Donald Neilson, braqueur et meurtrier qui terrorisa l'Angleterre dans les années 70...
L’histoire vraie de Donald Neilson, braqueur, meurtrier et auteur d’un rapt qui choqua l’Angleterre. Il devint l'ennemi public n° 1 dans le milieu des années 70. Interdit lors de sa sortie et resté invisible pendant près de 40 ans, ce portrait réaliste et sec d'un tueur est aujourd'hui redécouvert et replacé parmi les meilleurs films noirs britanniques.
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" La « Panthère noire », c’était Donald Neilson, marié et père d’une adolescente, ancien soldat ayant servi dans quelques points chauds du
" La « Panthère noire », c’était Donald Neilson, marié et père d’une adolescente, ancien soldat ayant servi dans quelques points chauds du Commonwealth, et cambrioleur de bureaux de poste armé et violent entre 1971 et 1974, qui laissa plusieurs cadavres derrière lui cette dernière année. Son ultime coup, le plus retentissant, fut le kidnapping de la jeune héritière Lesley Whittle en janvier 1975, mais ses tentatives de collecter la rançon furent systématiquement contrecarrées par les circonstances (au nombre desquelles l’emballement de la presse sur l’affaire). La jeune fille mourut pendue à la corde qui lui servait de laisse, probablement tuée par son ravisseur bien que certains commentateurs aient depuis émis l’hypothèse d’un accident. Arrêté seulement plusieurs mois après suite à une interpellation de routine, condamné en 1976 à cinq peines de prison à perpétuité, sujet du film de Merrick l’année suivante, le détenu Neilson devait mourir en 2011, soit un an avant que le film qui porte son surnom soit redécouvert et réévalué par la critique.(...)
Porté par l’interprétation glaçante de Donald Sumpter (qui a poursuivi jusqu’à aujourd’hui une carrière estimable au cinéma et à la télévision, essentiellement dans des seconds rôles), se dévoile un personnage dépourvu de cette monstruosité dont le fantasme collectif fut alimenté par la presse – au contraire, un être assez pathétique, médiocre au fond, et d’autant plus terrifiant dans ses actes. Les signes de sa discipline militaire (dans le détail de ses préparations méticuleuses de coups, dans son entraînement physique draconien, dans l’austérité où il maintient sa famille terrorisée) se présentent moins comme une caractéristique – celle qui pourrait faire de lui un criminel imposant – que comme les pièces d’un autre fantasme, tout personnel, qu’il entretient morbidement et dont la réalité, même sur la foi des objets témoignant de son passé, reste douteuse. Fantasme brutalement démenti par le passage à l’acte : ses meurtres résultent systématiquement de l’échec de ses plans si bien préparés, voire de la rage qui s’ensuit, laissant parler la bête sous la contenance de l’homme. Et si le film s’attarde sur le tristement célèbre enlèvement de Lesley Whittle, c’est aussi parce qu’il semble un temps être un des rares projets de Neilson appelés à se dérouler sans accroc, une brève éclaircie dans sa litanie de contrariétés, avant que la fatalité du hasard malheureux et de la nature humaine ne le rattrape.
Ainsi, à la trajectoire d’un criminel, se superpose celle d’un loser presque ordinaire, terriblement humain dans ses illusions et ses pulsions, symptôme terminal de l’échec de l’idéal social jadis entretenu par le cinéma britannique. D’autant plus que le traitement méticuleux des épisodes temporels dans le film, la lenteur de son rythme, permettent non seulement de suivre Neilson pas à pas mais aussi d’exprimer, en creux, une certaine impuissance de la société de l’époque : entre les interférences d’une presse peu regardante et une police peu efficace (en tout cas, son action reste principalement hors champ), un certain effroi monte lentement de voir le tueur maniaque sévir aussi longtemps, semer la mort au gré de ses pulsions, sans être inquiété, avant de tomber misérablement suite à un mauvais coup du sort. C’est sans nul doute dans ce sous-texte social tacite mais sans complaisance que La Panthère noire accomplit, dans sa modestie de série B, sa vocation de film noir."
The Black Panther (...) C’est le surnom donné au criminel anglais Donald Neilson qui défraya la chronique des faits divers à partir de 1971
The Black Panther (...) C’est le surnom donné au criminel anglais Donald Neilson qui défraya la chronique des faits divers à partir de 1971 par ses braquages, ses meurtres, puis l’enlèvement en 1975 de la jeune Lesley Whittle. (...) Il devra son surnom à sa tenue et sa cagoule noires, sans doute aussi à sa dangerosité.
Dès 1976, Merrick s’intéresse à cette affaire avec l’aide de Joanne Leigthon qui rédige un premier traitement à partir d’une enquête méticuleuse. Ce travail est confié au scénariste Michael Armstrong. Celui-ci est aussi un réalisateur qui sent le soufre. Il a débuté à 22 ans par un court métrage classé X, chose rare, The Image en 1969 avec les tout jeunes Daniel Byrne et David Bowie. Armstrong est surtout connu pour ses films d’horreur, en particulier Mark of the Devil (La Marque du diable – 1970) une production allemande gratinée à point autour de chasseurs de sorcières dont la promotion incluait des sacs à vomi pour les spectateurs. D’une certaine façon Armstrong procède de la même façon pour le film de Neilson. Il mélange les codes du film de genre, ici le thriller, à un matériau documentaire très complet (...)
La force de The Black Panther vient, pour sa part, du soin apporté aux nombreux détails qui retracent le parcours meurtrier de Neilson (...) Ian Merrick fait preuve d’une grande rigueur dans sa mise en scène, colle aux faits jusqu’à laisser planer sur le doute sur les événements prêtant à discussion. Une honnêteté intellectuelle et artistique qui lui fait honneur. Pour autant il joue avec franchise du suspense et donne à The Black Panther une intensité parfois aux limites du supportable (...)
Le tout premier plan est un programme. Venant d’une ville moderne, industrielle et sinistre que l’on croirait sortie d’un film social de Ken Loach, un homme s’avance vers la campagne passant devant un ancien moulin à vent. Neilson s’enfonce dans les bois, en treillis, portant un sac rempli de pierres. Il ruisselle de brume et de sueur. Il s’entraîne. Plus tard nous sera révélé son passé de militaire et les façons qu’il en a gardé. Neilson est un homme du présent qui vit dans un passé fantasmé, dans des conceptions de la famille et de la morale qui sont un dévoiement des valeurs anglaises, plus largement occidentales. Il vit dans un rêve qui va tourner au cauchemar pour les autres (...)
Ian Merrick détaille ses gestes de maniaque, la façon dont il s’équipe, dont il cache des lames de rasoir dans ses chaussettes, dont il déplie ses plans dans son bureau, dont il bricole des dispositifs comme la lampe-pulvérisateur. La multiplication de gros plans, l’absence de dialogues sur une bande son hyperréaliste, entretiennent l’angoisse et l’ambiguïté sur les compétences de l’homme (...) À chaque résistance, à chaque impondérable, Neilson panique et frappe, et tire, et tue. Le suspense change de nature et l’angoisse se développe autour des carences du tueur, de ce qu’il faut bien appeler sa bêtise. Cet aspect du film le rend particulièrement original parce que l’on sait jamais comment les choses vont tourner (...)
En contre-point de ses activités délictueuses, le réalisateur nous montre Neilson dans son cadre familial, petit tyran domestique (...) pleurant comme un veau devant un feuilleton télévisé, lui qui ne manifeste jamais le moindre sentiment face à ses victimes. Ni après. Nous sommes dans la banalité du mal, au cœur de la cellule de base de la société, invisible et d’autant plus redoutable.
Cette approche prend corps grâce un travail précis, aussi précis que les plans du personnages, sur le contexte, le choix des lieux, les détails et l’atmosphère lourde d’une Angleterre comme engourdie entre tradition et modernité, entre les petites villes, les intérieurs modestes des receveurs des postes où de Neilson, la campagne mouillée de pluie si typique, et les grands espaces urbains sans charme où se dressent les cheminées d’usines (...)
The Black Panther peut ainsi se situer entre les deux films de Richard Fleischer The Boston Strangler (L’Étrangleur de Boston) et 10 Rillington Place (L’Étrangleur de la place Rillington – 1971), autre histoire authentique de tueur en série britannique. La rigueur documentaire donnant une redoutable froideur au film évoque In cold blood (De sang froid) adapté par Richard Brooks en 1967 d’après Truman Capote. Mais ce film atypique annonce aussi le portrait fictif de Henry, portrait of a serial killer inspiré du tueur Henry Lee Lucas, que réalise John McNaughton en 1986 et cher à Nanni Moretti
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