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Sylvia, trentenaire célibataire, trompe l'ennui comme elle peut entre sa vieille fille de copine Pat et la fréquentation de Norman, un hippie neurasthénique...
Sylvia est une trentenaire célibataire coincée dans une banlieue pavillonnaire de Londres où elle s’occupe seule et avec dévotion de sa jeune sœur handicapée mentale. Pour oublier son ennui tranquille, Sylvia ne peut se tourner que vers Pat, une vieille fille coincée et Norman, un hippie neurasthénique. Il y a aussi Peter son prétendant maladroit qui n’a que peu de chance de remédier à sa frustration sexuelle…
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Plus qu'un mot, bleak est un concept, un état délicat à définir, qui renvoie à quelque chose de morn
Plus qu'un mot, bleak est un concept, un état délicat à définir, qui renvoie à quelque chose de morne, de tiédasse, tout cela lesté d'un déterminant particulier: l'adverbe vaguement. Bleak Moments, titre du premier film de Mike Leigh, peut donc se traduire par «instants vaguement mornes», ce qui dépeint assez fidèlement la très curieuse ambiance dans laquelle flotte le film et ses personnages.
Car ce film flotte plus qu'il ne marche, ou même avance. C'est une tranche de temps découpée dans le quotidien de l'Anglaise Sylvia, secrétaire de base et londonienne moyenne dont la vie est encadrée d'horizons bouchés: une amie, Pat, vieille fille monumentalement coincée; une soeur, Hilda, franchement demeurée et muette; un prétendant, Peter, fade rond de cuir et Norman, hippie simplet aux cheveux gras, qui loue à Sylvia son garage pour de mystérieuses activités ronéotypistes. Bienvenue, donc, au club des sordides lurons!
Dans son plaidoyer d'époque en faveur de Bleak Moments, l'éminent Jean-Louis Bory rappelait que «les moeurs sont l'hypocrisie d'une nation» et que c'est surtout autour des effets ravageurs induits par cette hypocrisie que Mike Leigh a imaginé son film.
De fait, le style adopté par le metteur en scène emprunte directement ses manières à l'étude de moeurs quasi-scientifique: enfermé avec ses acteurs dans la vaste maison banale qui sert de décor à presque tout le film, Mike Leigh observe ses créatures avec la minutie d'un biologiste écossais penché sur un clone de brebis.
Tout, ici, est affaire de précision: par quels mots exacts les sentiments s'échappent-ils des bouches condamnées à la pudeur ou à la rétention? Comment deux être humains, précipités dans le bocal des codes sociaux les plus rigides parviennent-ils, tout de même, à s'effleurer? Pourquoi un simple verre de sherry peut-il faire basculer une situation correcte vers une situation que des siècles de morale réprouvent?
Telles sont quelques-unes des questions posées et, parfois, résolues par un cinéaste qui, bien qu'encore tâtonnant, fait preuve à la fois d'un pragmatisme amusant, en matière de dialogues et de mise en scène, et d'une ambition très ferme pour ce qui concerne le travail avec les acteurs. Indépendamment de la réussite de tel ou tel de ses films, c'est toujours sur les rapports possibles entre théâtre et cinéma que Leigh reste le plus convaincant, quitte à pousser parfois un peu loin le bouchon: Anne Raitt dans le rôle de Sylvia ou Eric Allan dans celui de Peter sont régulièrement borderline dans leur incommunicabilité. Mais en d'autres périodes, c'est à une espèce de Commedia dell'Arte neurasthénique et néanmoins poilante que le film fait songer. En de rares moments, on pense même à la Maman et la putain, version aphasique et british: un regard sur la marginalité, un état des lieux de la sexualité, un désir de briser les gangues et, par-dessus tout, un impérieux besoin d'oxygène.
Film de crise et film en crise, Bleak Moments préfigure tout le cinéma de Mike Leigh (le personnage de Norman porte le germe authentique du héros de Naked), rigolades et grincements compris, à l'instar de cette scène vers laquelle tend tout le film: Sylvia, au comble de l'affranchissement cochon, confie qu'elle aimerait bien voir Peter baisser son pantalon. Elle ne récoltera qu'un maigre baiser, esquissé du bout des lèvres" elles-mêmes très pincées.
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