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J’y vais…
Pour Micaela Ramazzotti. C’est la comédienne qui monte en ce moment en Italie. A l’écran, la jeune femme irradie : elle a d’ailleurs remporté le prix David di Donatello de la meilleure actrice pour sa prestation dans « La Prima Cosa Bella ». La compagne du réalisateur, Paolo Virzi, incarne à merveille la frivolité et la naïveté d’une femme qui va se confronter de plein fouet au machisme des hommes.
Pour son héroïne anticonformiste : tout en dynamisme, Anna n’a de cesse de croquer la vie, même à l’aube de la quitter. Tout au long de sa vie, Anna ne fait rien comme les autres, et c’est tant mieux. Elle trimballe ses enfants avec elle, les aime d’un amour inconditionnel et a beau enchaîner les amants, ne les trahit presque jamais. Pourtant, elle sera jugée toujours, pour sa sensualité débordante, son sex-appeal à fleur de peau. Elle incarne la liberté.
Pour son héros un brin cynique : devenu adulte, Bruno, le fils d’Anna, est excellent en prof qui fume, refuse de s’engager et vit le nez en l’air, au gré du vent. Tour à tour bourru, paumé, attentionné, sa rencontre avec sa mère des années après le clash qui va les opposer est étonnante. Comment faire connaissance avec celle qui nous a donné la vie des années après ? Bouleversement des sentiments, confusion des rôles mais amour filial plus fort que tout vont éclairer la suite de son parcours. Valerio Mastandrea a lui aussi été récompensé en recevant le Donatello du meilleur acteur.
Parce que le réalisateur nous offre un joli regard sur les relations mère-enfants mais aussi sur les liens qui unissent les frères et sœurs. Cette famille complètement désarticulée a grandi sur des non dits et des disputes à la hauteur du trop plein d’amour qui enchaîne ces trois là : Anna, Bruno et sa sœur.
Pour l’humour, tout en pudeur, qui jalonne tout le film. Même si le sujet pourrait en effrayer certaines, rien de glauque dans « La Prima Cosa Bella ». L’humour est le fil conducteur et c’est comme une leçon de vie que nous donne à voir Paolo Virzi : la question de faire la paix avant de partir et du « bien mourir » est au cœur du film. Et lui donne tout sa profondeur humaine.
Emilie Poyard