En Belgique, aujourd’hui, le destin du Jeune Ahmed, 13 ans, pris entre les idéaux de pureté de son imam et les appels de la vie. Prix de la mise en scène au festival de Cannes 2019 .
"Cette empathie éprouvée à l’égard du personnage d’Ahmed, on la doit bien sûr au talent des frères Dardenne à trouver puis à faire travailler des débutants, tout en leur demandant ce qu’on exige des grands acteurs. Idir Ben Addi en est la démonstration dont la présence, dense, compacte, accapare tout le film."
Véronique Cauhapé
ecranlarge.com
"La première réussite du Jeune Ahmed est de refuser certaines tentations évidentes mais contreproductives. Il ne sera pas ici question de fi...
"La première réussite du Jeune Ahmed est de refuser certaines tentations évidentes mais contreproductives. Il ne sera pas ici question de filmer le processus de radicalisation, mais plutôt comment il se heurte au réel, aux groupes sociaux qu’il entend fracturer. De même, le scénario du film se garde de psychologiser trop avant ses protagonistes, ou de tenter de décortiquer son héros, adolescent manipulé par un imam radical, préférant lui conserver son humanité, et une dimension de mystère.
Pour ce faire, Jean-Pierre et Luc Dardenne semblent avoir opéré une remise en question de leur cinéma, ou plutôt être retourné à ses ingrédients originels. S’ils n’ont jamais véritablement altéré en profondeur les principes de leur mise en scène, on note que cette dernière n’a peut-être pas été aussi focalisée sur les micro-évènements, scrutant non pas les grands mouvements, mais la myriade de petits gestes qui trahit un état d’esprit, annonce une décision.
Le sentiment de pénétrer l'intimité du Jeune Ahmed est ainsi d'une belle puissance, mais aussi d'une grande violence pour le spectateur, qui ne pourra trouver de réponse simple ou manichéenne aux questionnements soulevés par le chemin emprunté par l'adolescent au centre du récit.
Ce dispositif a beau apparaître plus fabriqué qu’à l’accoutumée, il offre toujours des séquences d’une extrême intensité, aussi maîtrisées quand elles insufflent de l’urgence au récit, que quand l’action paraît s’immobiliser. Rassemblant un casting d’inconnus tous d’une belle justesse et d’une précision constante, les cinéastes auscultent ici l’humanité d’un personnage problématique, avec une honnêteté bienvenue.
Ne cédant jamais à l’appel du fait-divers, du jugement ou de la simplification, le duo opte pour un positionnement terrible et abrasif, puisqu’il conserve jusque dans sa conclusion la conflictualité de la situation. On ne résoudra pas en un récit, on ne tranchera pas la question de la foi aveugle en un peu plus d’une centaine de minutes, et la seule vérité qui vaille est peut-être la conscience que cette dernière menace sans cesse de nous échapper, si tant qu’un esprit ou une caméra puisse l’enregistrer."
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