Cyril, 12 ans, a une idée fixe : retrouver son père qui l’a placé dans un foyer pour enfants. Samantha, qu'il croise un jour au foyer, décide de l'aider.
Cyril, bientôt 12 ans, n’a qu’une idée en tête : retrouver son père qui l’a placé provisoirement dans un foyer pour enfants. Il rencontre par hasard Samantha, qui tient un salon de coiffure et qui accepte de l’accueillir chez elle pendant les week-ends. Mais Cyril ne voit pas encore l’amour que Samantha lui porte, cet amour dont il a pourtant besoin pour apaiser sa colère... Grand Prix à Cannes en 2011.
" Le Gamin au vélo, dans sa forme comme dans son fond, est un authentique petit joyau hollywoodien, au sens artisanal et esthétique du terme. Un film dont l’alchimie rappelle celle des fables sociales transposées en western ou film noir à l’époque du meilleur Hollywood, celui des séries B austères, épiques et politiques à la fois, hautement morales dans leur horlogerie comme dans leur démonstration.
Lorsque les frères Dardenne expliquent qu’avec ce film ils ont voulu faire une sorte de Sauvez Willy à leur échelle, il faut l’entendre comme une plaisanterie sérieuse. La flèche qu’ils arment et tendent depuis leur position «auteur» vise en effet la culture populaire la plus classique, dont elle perce le cœur. (...)
Dans Le Gamin au vélo comme dans leurs précédents films, c’est par l’histoire que se déploient aussi les machineries sociales dont les Dardenne se sont fait les spécialistes en désossement, depuis les logiques de l’exclusion jusqu’aux complexes interfaces entre les êtres, leurs drames et la justice, dont le film donne une traduction limpide, quoique parfois glaçante. Cyril, comme on le réalise en se frottant les yeux, c’est aussi le nom et le visage de ce que l’on appelle ailleurs «un mineur délinquant». Leur cinéma procède de même avec les liens qui se tissent in vivo entre les personnages. Ici, c’est l’élaboration d’un abécédaire des sentiments entre Samantha et Cyril qui s’invente sous nos yeux, avec ses propres logiques affectives et narratives : cette mère possible et ce fils envisageable s’apprivoisent, retiennent leur tendresse, étendent leurs royaumes réciproques dans leurs territoires intimes respectifs… Et cette courbe devient pour le spectateur une ascension bouleversante."
Olivier Séguret
Le Monde
" La magie exemplaire du cinéma des Dardenne (deux Palmes d'or, pour Rosetta en 1999 et L'Enfant en 2005) est celle d'un scénario et d'une m...
" La magie exemplaire du cinéma des Dardenne (deux Palmes d'or, pour Rosetta en 1999 et L'Enfant en 2005) est celle d'un scénario et d'une mise en scène qui privilégient l'ellipse, font avancer l'histoire sans dialogues explicatifs, sondent la douleur en la filmant de biais. Elle est suggérée, plus que montrée, par des lieux, des objets - le vélo, une porte fermée, une vitre derrière laquelle se profile l'ombre d'un homme insensible, un téléphone portable qui sonne en vain -, mais aussi par de poignantes métaphores. (...)
Sans temps morts, sans psychologie, sans pathos, osant, pour la première fois chez les Dardenne, quelques lumineuses envolées musicales, Le Gamin au vélo suscite une émotion d'autant plus pure qu'elle échappe au discours édifiant. Les armes utilisées par les deux frères sont hitchcockiennes autant qu'humbles et humanistes, à l'affût d'une rédemption. La messe est rude, le héros est au désespoir, mais résonne en filigrane la soif avide d'un Pater noster.
Explorant l'âme en grattant l'os, ils orchestrent un thriller sentimental, et leur étude morale est digne d'Emmanuel Levinas. Le suspense sentimental est entretenu dans la certitude que "l'éthique est une optique". Le gamin au vélo est cet "enfant pâle" dont parlait le poète Henri Michaux. L'enfant abjuré, tombé de haut, en coma affectif, au bord de la disparition. Du grand art."
Jean-Luc Douin
Télérama
" Cyril est-il condamné à tomber, lui aussi, dans l'abjection ? Le suspense moral du Gamin au vélo - le suspense tout court, au vu de la ten...
" Cyril est-il condamné à tomber, lui aussi, dans l'abjection ? Le suspense moral du Gamin au vélo - le suspense tout court, au vu de la tension des scènes d'action - est aussi secouant que dans L'Enfant. Depuis La Promesse, les Dardenne nous ont habitués à filmer la grâce. Celle qui, comme dans les films de Bresson, transcende les personnages dans leur chemin vers la rédemption. Mais leur regard n'a jamais été aussi tendre, ni aussi chaleureux. Comme s'ils avaient éprouvé, après le thriller hivernal du Silence de Lorna, le besoin de sortir de la noirceur. Pour la première fois, donc, ils ont tourné en plein été. L'horizon s'est dégagé, le ciel est sans nuages ou presque. La douceur envahit l'écran, lors d'un déjeuner sur l'herbe, d'une balade à vélo le long de la Meuse : deux scènes lumineuses qui, il y a peu, auraient semblé incongrues dans leur oeuvre. Les frères ont même décidé, pour une fois, de recourir à la musique. Quelques notes élégiaques de Beethoven viennent ponctuer les moments les plus douloureux du récit, comme un baume apaisant pour le jeune héros."
Samuel Douhaire
Positif
La structure du Gamin au vélo épouse la course-poursuite du jeune héros qui fausse compagnie à son monde. Dès la scène liminaire, il fuit le...
La structure du Gamin au vélo épouse la course-poursuite du jeune héros qui fausse compagnie à son monde. Dès la scène liminaire, il fuit le centre d’hébergement, où son père l’a placé temporairement, pour rejoindre ce dernier coûte que coûte. Cette rage au cœur intime alors le mouvement du film, toujours dans l’itinérance et les déplacements. Toutes les scènes sont construites contre leur propre statisme, qu’il s’agisse des corps-brise-vagues des personnages contre lesquels Cyril lutte pour avancer dans sa quête du père, ou du parti pris véhiculé du long métrage (tout se pratique en voiture ou à vélo, rien n’est proche dans Le Gamin…). Il en résulte un effet de précipitation et de cavalcade, où les face à face posés n’en ont que plus de charge dramatique. Ainsi les retrouvailles entre le fils et le père (Jérémie Renier), soudain bloquées dans la froideur de l’abandon. Ou le moment où Samantha fait à Cyril la promesse de le prendre chez elle le week-end pour qu’il échappe à la solitude de l’enfant en attente de placement. C’est là que se niche le romantisme des Dardenne, dans la liaison et la déliaison des personnages, la rupture filiale et amoureuse.
L’un des aspects les plus sensibles du Gamin au vélo est bien sûr ce traitement de l’abandon et de sa douleur. Mais, plus profondément, c’est la manière dont Luc et Jean-Pierre Dardenne observent les jeunes adolescents, leur balancement moral entre le droit chemin et le crime, en évitant le pathos descriptif des gestes dont on ne prend pas tout à fait conscience qu’ils sont irréparables quand on les commet. Ce mouvement de balancier, éthique comme psychologique, tourne à l’obsession chez les cinéastes belges : ils en ont fait le point de non-retour entre de jeunes amoureux (L’Enfant), un passage à l’âge adulte (La Promesse), ou simplement une demande de réparation intenable (Le Fils).
Dans tous les cas, le jeune adolescent a une toxicité dont il doit rendre compte devant la justice et les hommes à un moment ou à un autre. Or, dans Le Gamin…, ils ont composé avec Samantha un portrait de femme entière et compatissante qui modifie les données habituelles de leur récit d’initiation. Samantha pardonne tout à Cyril, alors que chacun se fiche éperdument de lui : les éducateurs, son père (plus démissionnaire, tu meurs !)… La coiffeuse qui l’a recueilli, elle, le choisit à son petit ami, quand celui-ci la met au pied du mur. Elle accepte de reprendre Cyril sous son aile, bien qu’il l’ait agressée avec un couteau. Elle s’offre à lui en mère, et l’ado mettra toute la durée du film à la choisir. A choisir une figure maternelle contre une figure paternelle...
Nicolas Bauche
Avis
smart&sexy
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Le Gamin au vélo
Tu peux t'accrocher à moi mais serre-moi moins fort... Ce film est pour un moi un choc physique, mais certains mots entendus me percutent encore.
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Tu peux t'accrocher à moi mais serre-moi moins fort... Ce film est pour un moi un choc physique, mais certains mots entendus me percutent encore.