À quoi ressemble le monde pour les milliers de personnes qui vivent dans le silence ? Un voyage à la découverte de ce monde où le langage passe par le geste.
À quoi ressemble le monde pour les milliers de personnes qui vivent dans le silence ? Jean-Claude, Abou, Claire, Philo et les autres, sourds profonds depuis leur naissance ou les premiers mois de leur vie, rêvent, pensent et communiquent par signes. Avec eux, un voyage à la découverte de ce pays lointain où le regard et le toucher ont tant d’importance. Le langage passe par l'ensemble du corps, les mains qui "signent", le visage qui accompagne le geste.
" Le générique est muet. Oppressant. Une liste anonyme sur un écran noir, dense comme le silence, interminable. Voilà, on est au pays des sourds, celui qu'on imagine : ouaté et lointain ; atrocement vide. L'image s'anime, le son revient. Sur scène, quatre personnages aux gestes désarticulés et aux mimiques incompréhensibles miment un concert. Pas un mot, pas une note, mais le bruit d'une baguette contre un pupitre, un raclement de pied, un souffle...
C'est un extrait des Pierres, un spectacle conçu par des sourds pour des sourds. Au trouble du générique succède la gêne. A voir sans comprendre, on se sent exclu. Comme si Nicolas Philibert s'était amusé à retourner les règles. Nous voilà perdus dans un monde dont les malentendants seraient les maîtres. Dans Le Pays des sourds, tout passe par le regard. Les mots sont rares et souvent incompréhensibles. Ou bien serrés, en sous- titres, en bas de l'écran, comme une traduction simultanée dont il faudrait apprendre à se passer. Si les héros du film de Philibert parlent, c'est avec les gestes et les yeux. Des yeux qui rappellent ceux des acteurs du muet. Exagérément ouverts, extraordinairement mobiles. (...)
Il y a deux ans, on découvrait Nicolas Philibert avec La Ville Louvre, un formidable documentaire sur le musée du Louvre. Dans Le Pays des sourds, il nous plonge dans un monde où l'image est reine, et le cinéma omniprésent. Eh oui, en s'inscrivant dans l'espace dans un cadre très précis (courts et près du visage, amples et décollés du corps ou encore larges et dans la durée), les gestes du langage des signes correspondent tout simplement aux plans serrés, aux plans larges et aux plans séquence ! Nicolas Philibert joue de cette correspondance en virtuose. Passeur magique entre deux mondes qui, jusque-là, ne se rencontraient pas."
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