
Alexander Kott : " La nature vous fait toujours des cadeaux que vous n’attendez pas "
Le réalisateur russe Alexander Kott présente son troisième long-métrage, Le Souffle, un film muet sur fond d'essai1
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Un homme et sa fille vivent paisiblement dans une ferme isolée. Deux garçons se disputent le coeur de la jeune fille alors qu'une menace sourde se fait sentir.
Un homme et sa fille , Tolgat et Dina, vivent paisiblement dans une ferme isolée des steppes kazakhes, en harmonie avec la nature. Alors que deux garçons, un Moscovite et un Kazakh, se disputent le cœur de la jeune fille, une menace sourde se fait sentir...
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" Avec Grand Central, Rebecca Zlotowski imaginait l'amour nucléaire avec Léa Seydoux en bombe atomique qui contaminait le coeur de Tahar Rah
" Avec Grand Central, Rebecca Zlotowski imaginait l'amour nucléaire avec Léa Seydoux en bombe atomique qui contaminait le coeur de Tahar Rahim. Le cinéaste russe Alexander Kott (La bataille de Brest Litovsk) utilise la même métaphore dans Le Souffle, très belle surprise, film primé dans de nombreux festivals. La belle a les traits enfantins d'une jolie adolescente kazakhe et deux coeurs s'emballent pour elle, celui d'un rugueux Kazakh, chapeau vissé sur la tête, qui semble un temps gagner la bataille, celui d'un facétieux Russe, qui multiplie les tours de passe-passe pour échapper à la vigilance du père de la jeune fille. La (fausse) simplicité du film tient dans la lente observation d'un amour naissant en rase steppe, le tout sans parole, mais avec des plans composés d'une rare beauté qui convoquent le grand cinéma russe et l'art photographique. Alexander Kott va au bout de son projet esthétique et de son conte : l'ogre a le souffle atomique d'un essai nucléaire - l'URSS a utilisé les populations kazakhes à des fins expérimentales de 1949 à 1989 dans le " polygone " de Semipalatinsk. "
Yannick Vély" Histoire sans paroles. Le nouveau film du cinéaste russe Alexander Kott est une oeuvre poétique et muette. Au souffle des mots qui viendra
" Histoire sans paroles. Le nouveau film du cinéaste russe Alexander Kott est une oeuvre poétique et muette. Au souffle des mots qui viendraient donner des explications aisées sur les liens entre les personnages, le contexte temporel et géographique, l’auteur a préféré favoriser le souffle du vent et des éléments s’éprenant de l’étendue spectaculaire des steppes kazakhes. On pense à Xiu Xiu de Joan Chen ou au Dernier loup de Jean-Jacques Annaud dans cette retranscription à la fois aride et magnifique de paysages désolées qui favorisent la fracture sociale, le décalage avec l’humanité connectée et donc la solitude des âmes peu encline à cette harmonie radicale avec la belle verte.
L’approche peut paraître austère ; elle ne l’est jamais. Dans son goût justifié pour les silences, le cinéaste évoque la vie qui envahit les personnages de jeunes gens, étrangement lunaires, mais toujours pleins d’exubérance et de facétie, dans cet environnement à part. L’enfant, seule face à la rugosité d’un monde rural exposé aux vents, est fouettée par la frustration de l’ailleurs, le désir d’amour qui ronge mélangé à l’instinct de fidélité atavique.
Il ne s’agit jamais de rivaliser avec les pensums de Tarkovski. Aussi muet soit-il, Le Souffle est plus sensoriel qu’intellectuel, et se vit sereinement, même si se déchaînent par moment des éléments humains insondables, avec lesquels il est difficile de négocier du sens. Des intrusions militaires, des détails curieux qui sont autant d’introductions d’une certaine forme de violence. Ces éléments mettent à mal l’équilibre précaire existant entre l’héroïne, qui vit recluse, et celui que l’on devine être son père. Ce duo nous ferait penser volontiers au Cheval de Turin de Bela Tarr, où l’auteur hongrois ressassait le quotidien de labeur d’un fermier bourru et de sa fille, hors du monde et ignorants de l’apocalypse qui pesait sur leur univers.
Si quelque-chose de grave peut se produire chez Alexandre Kott, le cinéaste démine toujours la steppe, introduisant une certaine dose de burlesque (l’un des deux prétendants à la main de la jeune fille est un sacré farceur) et des éléments surréalistes qui pourraient presque convoquer l’ombre de Saint-Exupéry (le face à face curieux avec un avion qui a perdu ses ailes, au beau milieu de ce désert de steppe). Toutefois, derrière la truculence et la poésie se cache un drame réellement poignant, à la tristesse d’une injustice universelle, qui va clôturer cette initiation à l’âge adulte. Dans l’inattendu, Le souffle, de son irrésistible puissance, fait tout vaciller et impose un point de vue artistique finalement plus original que prévu, qui saura, on l’espère, fédérer les amateurs d’art et essai et même au-delà. "
" Nul doute qu’Alexander Kott trouve plus de beauté aux images qu’aux mots. Son troisième long métrage, Le Souffle, en est une démonstration
" Nul doute qu’Alexander Kott trouve plus de beauté aux images qu’aux mots. Son troisième long métrage, Le Souffle, en est une démonstration muette et éloquente. Pas un mot n’y est prononcé. Mais que de magie ! Aussi loin que le regard porte s’étend la steppe kazakhe.
Dans cet océan vivent un homme et sa fille. Entre eux, silence et complicité. Chaque matin, il mène son camion sur une piste, couleuvre de terre, pour une destination inconnue. Elle reste dans la maison rafistolée, à veiller l’horizon à travers ses jumelles. En cas d’ennui, elle pourra tirer un coup de fusil dans le ciel pour avertir son voisin.
Ce jeune cavalier la courtise avec une assiduité taciturne, bientôt troublée par l’improbable arrivée d’un rival : un photographe moscovite tendre et farceur. Tandis que ces deux-là s’affrontent de moins en moins courtoisement, une menace autrement plus terrible sourd à l’horizon.
Toute mise en scène est affaire de regards. Ici, particulièrement. Le spectateur est d’abord invité à découvrir cette solitude à travers les prunelles et l’imagination de la jeune fille. Par des jeux de perspective, le coton mis à sécher devient un nuage ; le soleil, une pomme rouge que dévore son père à belles dents…
Ses deux soupirants eux-mêmes sont de brillants metteurs en scène, chacun à leur manière. Le premier incarne la tradition et la fiabilité. Leurs rencontres suivent un immuable rituel de gestes. Il y a de la sensualité dans cette répétition. Le second soupirant, au contraire, surgit toujours par surprise – dans un rétroviseur, l’encadrement d’une fenêtre, ou le noir de la nuit. Sa séduction est celle du prestidigitateur.
Mais le regard de la jeune fille est peu à peu détourné vers de funestes visions. Vers une file de véhicules à l’horizon. Qui sont ces hommes aux appareils crépitants ? Pourquoi la santé de son père décline-t-elle ?
Ce qui semblait être un conte hors du temps s’adosse à une histoire réelle. Celle des essais nucléaires menés par les autorités soviétiques dans le nord-est du Kazakhstan entre 1949 et 1989, en partie pour observer l’effet du souffle atomique sur des populations inconscientes des dangers.
Le Russe Alexander Kott dénonce cette tragédie en faisant irradier la beauté des jours qui la précédèrent, alors que de surprenantes images – un avion sorti de nulle part, un rendez-vous dans le désert – évoquent souvent le travail du Japonais Hayao Miyazaki (...). "
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