" Deux hommes, une femme, combien de possibilités ? Dans son court métrage La Règle de trois, Louis Garrel se filmait en couple avec Golshifteh Farahani, confronté à la présence envahissante d'un vieux pote dépressif incarné par Vincent Macaigne. Le même trio est réuni dans son premier long métrage avec, désormais, l'actrice iranienne dans le rôle de l'élément perturbateur.
Les Deux Amis transpose l'intrigue romantique des Caprices de Marianne dans la grisaille réaliste du Paris d'aujourd'hui. Clément, un amoureux maladroit (Macaigne, dans son registre habituel d'écorché vif obsessionnel), demande à son meilleur ami, un séducteur — tout aussi immature que lui (Garrel) —, de l'aider à conquérir une jeune femme insaisissable. Mais Abel le « tombeur » succombe à son tour au charme de la belle Mona... Si l'argument est des plus banals, Louis Garrel parvient à lui redonner une certaine fraîcheur, par son habileté à créer la surprise. L'apparition de Golshifteh Farahani est un moment de grâce brutalement interrompu par le hurlement d'une surveillante : la toilette sensuelle de Mona a en fait pour décor l'univers sordide d'une prison.
A l'image de cette séquence d'ouverture, le film multiplie avec brio les ruptures de ton. Louis Garrel ose d'étonnantes scènes de burlesque potache, allie la légèreté des situations à la gravité des sentiments, alterne tension soudaine et pauses contemplatives. Déambulations en liberté dans les rues de Paris, dialogues un rien précieux : l'influence de la Nouvelle Vague est assumée. Il y a aussi un joli hommage au cinéma, le temps d'une scène de tournage (le trio fait de la figuration) pleine d'énergie. Cette reconstitution d'une barricade de Mai 68 évoque Innocents et Les Amants réguliers, les deux films qui, il y a plus de dix ans déjà, ont offert ses premiers grands rôles à un certain Louis Garrel.
Mais le vrai « plus » de ce film charmeur jusque dans sa modestie, c'est sa vision singulière de l'amitié. Un sentiment qui, pour le fils de Philippe Garrel, est aussi intense et peut-être plus complexe encore que l'amour. La relation de Clément et Abel a tout de la « passion amicale ». Et comme toute passion, elle est menacée par le temps qui file, l'usure de la routine, ce moment où ce qui séduisait tant chez l'autre devient motif de gêne, de colère, d'envie de fuite. « Je n'y trouve plus mon compte, je n'approuve plus ce que tu deviens, tu ne me plais plus », reproche Clément à son ami de toujours, devenu toxique à ses yeux. Un vrai discours de rupture..."
Samuel Douhaire
A voir pour Golshiftey Farahani (mais après Sweet Pepper Land ou Paterson, magnifiques films qui ont su souligner son talent), sinon sans grand intérêt.
Lire la suiteUn très beau film qui montre comment l'amitié peut craqueler lorsqu'elle devient trop fusionnelle... Un jeu d'acteur magnifique !
Scénario original pour ce triangle amoureux. Fin et captivant !
Indigeste. Garrel, quoi.
Super film !
Chouette film, présentant des scènes originales, avec des acteurs de talent et peu connus, ce qui donne un souffle de renouveau. L'histoire n'est pas...
Lire la suiteDécevant, peu réaliste, quelques scènes sympas...