Eric Vuillard : " Je trouvais la nouvelle de Mérimée injuste..."
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Une mariée se casse la jambe; une enfant surgit de nulle part; une vieille femme renoue avec sa fille... Fragments d'humanité. Telle est la vie à Tel-Aviv.
Une mariée se casse la jambe... Une petite fille surgit mystérieusement de nulle part... Une vieille femme renoue avec sa fille... Autant de bouteilles jetées à la mer, fragments d’humanités qui flirtent avec l’absurde. Caméra d'or au Festival de Cannes 2007, le premier film d'un couple d'écrivains israéliens réputés décrit comment, dans un joyeux désordre, chacun cherche sa place, l’amour, l’oubli ou sa mémoire. Car telle est la vie à Tel-Aviv...
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"La Caméra d’or obtenue à Cannes par Les Méduses ne fut pas une si grande surprise pour ceux qui y avaient découvert ce film israélien, sa s
"La Caméra d’or obtenue à Cannes par Les Méduses ne fut pas une si grande surprise pour ceux qui y avaient découvert ce film israélien, sa structure chorale et fragmentée, son puzzle existentiel, ses points de suspension, son mélange d’humour et de dépression, sa petite musique incertaine (...) Dans leur peinture des avanies de l’existence, Keret et Geffen laissent entrevoir une porte de sortie, un bout du tunnel. Mais leur façon d’éviter une noirceur trop appuyée ou autocomplaisante ne réside pas uniquement dans ce qui pourrait apparaître comme une facilité scénaristique. Il y a dans leur regard un humour discret, une bienveillance pour les êtres qu’ils filment, un sens de la cocasserie et de l’absurdité, et dans leur mise en scène une façon de laisser mijoter les personnages et les situations à feu lent, de ne pas appuyer les scènes, de laisser venir les choses, de ménager du silence, du mystère, des points de suspension, bref, le souci de ne pas mâcher tout le travail au spectateur et de lui offrir un espace de pensée et de ressenti, qui emportent l’adhésion. Les Méduses procède d’un vrai talent à dépeindre les choses les plus lourdes de la façon la plus légère, à poser beaucoup de questions sans apporter de réponses fermes et certaines, une façon comme une autre de rester fidèle à ce qu’il y a de meilleur et de plus universel dans l’éthique juive."
Serge Kaganski"L'héroïne du film, c'est Tel-Aviv, ville que les deux cinéastes ont parée d'étrangeté, de trouble diffus. Ville de solitaires, mais où chac
"L'héroïne du film, c'est Tel-Aviv, ville
que les deux cinéastes ont parée d'étrangeté, de trouble diffus. Ville
de solitaires, mais où chacun, sans même le savoir, semble servir de
trait d'union involontaire aux autres : Robert Altman procédait ainsi
dans ses films les plus réussis, Short Cuts, notamment. Les
êtres, les lieux, les sentiments deviennent alors des liens avec
l'irréel, voire avec l'au-delà, puisque la mort elle-même sert ici de
piste pour aider quelques paumés tendres à se voir, enfin, tels qu'ils
sont.
Etgar Keret est un romancier célèbre. Sa compagne, Shira Geffen, s'est spécialisée dans le théâtre et la
littérature enfantine. Ensemble, ils ont écrit ce scénario, que
personne n'aimait vraiment en Israël. La petite fille à la bouée
est-elle vraie ou imaginaire ? s'obstinait-on à leur demander. En vain,
bien sûr... Le script est devenu, après quelques difficultés de
production, ce film dont personne ne voulait non plus, avant que,
sélectionné par la Semaine de la critique, il n'obtienne la Caméra d'or
- meilleur premier film - du dernier festival de Cannes.
Dans ce
film « choral » se croisent, durant quelques heures, quelques
silhouettes perdues ou absurdes : la mystérieuse petite fille à la
bouée, donc, droit sortie de la mer, une serveuse de noces et banquets
vite renvoyée, une photographe insolente, une mariée au pied cassé, une
poétesse au bout du rouleau et une émigrée philippine, placée auprès de
vieilles dames mourantes ou acariâtres... Rien que des femmes, en fait,
les hommes étant réduits à des seconds rôles odieux ou un rien trop
gentils.
C'est un monde de « méduses », molles, en attente de
rien, que contemplent, non sans tendresse, les cinéastes (...) Avec ses brusques bouffées
d'onirisme et, dans la première partie, ses travellings lents, soyeux
et délicats, le film semble donc planer légèrement au-dessus du sol,
comme pour transcender légèrement la réalité qui englue les
personnages. Et surprendre le coup du sort, le déclic, le zig-zag de
leur vie qui les pousse vers l'harmonie. Les Méduses est une invitation à la métamorphose. L'avatar considéré comme bouée de sauvetage. Comme règle de (sur)vie."
" Le film passe de l'hyperréalisme au fantastique, certaines scènes sont à la fois oniriques et de pure comédie. Le récit commence de manièr
" Le film passe de l'hyperréalisme au fantastique, certaines scènes sont à la fois oniriques et de pure comédie. Le récit commence de manière un peu lente et dépressive, pour devenir de plus en plus drôle et tragique à la fois. C'est souvent sur le fil, mais ça marche, sans doute parce que les réalisateurs ont trouvé un langage très personnel et que quelque chose fait qu'on s'identifie à la détermination des personnages, à cette manière de remonter le courant et de finalement refuser le désespoir. La réussite du film tient aussi aux acteurs, aux actrices en particulier. Sarah Adler, qui joue formidablement la neurasthénique Batya, Zaharira Harifai, en mère ambivalente, autoritaire et germanophone, et surtout la petite Nicole Leidman, 4 ans pendant le tournage, qui se trimballe en maillot de bain dans la ville, agrippée à sa bouée, et dont on ne sait si elle est une enfant perdue ou un fantasme de Batya. Son regard a une telle force qu'on ne peut s'empêcher de penser qu'elle est porteuse d'un message qui reste à déchiffrer."
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