Nina Hoss, de cendres et de feu
VIDEO | 2015, 12' | Dans Phoenix, Nina Hoss est une survivante des camps de concentration cherchant désespérement1
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Deux frères : l'un solitaire, l'autre en quête permanente du plaisir sexuel. Lorsqu'ils croient enfin avoir trouvé l'amour, un choix cruel s'impose à eux...
Biologiste introverti, Michael ne vit que pour ses recherches en génétique. Son frère Bruno, est l'esclave de ses désirs, et s'abîme dans une quête désespérée du plaisir sexuel. Quand ils rencontrent l'amour, ils pensent que la chance a finalement tourné en leur faveur. Mais leurs deux compagnes, tombent toutes deux gravement malades. Des choix cruels s'imposent à eux...D'après le best-seller de Michel Houellebecq.
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"Sans suivre fidèlement le roman (...) le réalisateur allemand Oskar Roehler en restitue l'atmosphère dé
" Ne pas s'étonner que la deuxième adaptation au cinéma d'un roman de Michel Houellebecq vienne d'All
" Ne pas s'étonner que la deuxième adaptation au cinéma d'un roman de Michel Houellebecq vienne d'Allemagne. Le regard féroce de l'écrivain s'applique sans peine à l'une ou l'autre des sociétés développées d'Europe de l'Ouest, traversées par les mêmes mouvements collectifs, passés (la contre-culture des années 60) ou présents (la marchandisation du sexe).
(...)
Les multiples péripéties sont directement tirées du livre, et leur ironie évidente se teinte peu à peu d'amertume. Le corps, voilà l'ennemi : lieu des pulsions asservissant l'esprit, et surtout machine imparfaite, condamnée à dépérir. Un cadavre dont il faut déplacer la sépulture, une maladie incurable, tout ici rappelle que l'humain est périssable... La survie est impossible, en tout cas jusqu'à la prochaine mutation, comme celle imaginée dans La Possibilité d'une île, mais les sentiments peuvent être un refuge. Houellebecq en écrivain romantique ? Pour rendre son film un peu respirable, le réalisateur accepte de croire davantage en l'humain que le romancier..."
"... aussi "déconcertant que l’oeuvre initiale (...) le film se feuillette comme le livre : le constat dé
" Oskar Roehler, le réalisateur, ne cesse de dire et laisser répéter qu'il se sent très proche d
" Oskar Roehler, le réalisateur, ne cesse de dire et laisser répéter qu'il se sent très proche de Houellebecq. Mais au vu du résultat, un bon vieux précepte de la sociologie de l'art nous revient surtout en mémoire : on peut savoir combien de gens vont voir un film, acheter un livre, pour quelles raisons, mais ce qu'on ne saura jamais, c'est comment ils ont perçu l'oeuvre. Là, il doit y avoir un ferment spécial dans la Radeberger ou un problème dans la traduction, parce que tous les Allemands qui ont aimé le livre Elementarteilchen (Houellebecq jouit là-bas d'un bonus exotique exubérant) ont aussi adoré l'adaptation, qui est pourtant à peu près son contraire. Elementarteilchen, le film, propose des personnages attachants, un pathos qui tire les larmes, une intrigue resserrée autour du lien, plutôt qu'une histoire de la déliaison.
Sans être un sectateur de Houellebecq, on aurait par ailleurs toutes les raisons de détester cette transposition. Au second visionnage, l'impression première de fluidité séduisante laisse la place à une évidence de la répétition plan-plan, voire d'accrocs entre les images (la traversée du camping par Bruno et Christine, entre autres, montée à la truelle). Mais d'où vient qu'on n'arrive pas à haïr ce film, voire qu'il nous inspire une sorte de tendresse ? De ce que Roehler a multiplié les clins d'oeil au cinéma qu'il aime, depuis l'orgasme des Amants de Louis Malle (main froissant le drap) jusqu'au fantôme maternel du Faust de Murnau en passant par les filles hystériques en jeep de la Cité des femmes de Fellini (scène au camping nuitamment) ? Ou plus sûrement de la touchante humanité des acteurs, et des personnages qui se noient sans recours dans l'emmerdement de vivre et de désirer ? Moritz Bleibtreu (Bruno) transpire le cul par tous les pores, mais le cul qui pleure, ce qui est, convenons-en, toujours assez beau. Ce brun-là n'a pas son pareil pour exprimer le désarroi frustré, lippe battue et oeil rouge, et le moment où il craque en sortant sa bite sous le nez d'une de ses élèves émeut. Martina Gedeck (Christiane) est excellente, elle aussi, en femme fatale mutique, objet aboli du désir, croisement quadragénaire idéal d'un sphinx et d'une pietà.
C'est peut-être d'ailleurs par là que le film rattrape le roman, par la maternité, puisque les scènes les plus visuellement imaginatives concernent la mère morte, inceste ou avortée. Rappelons que le roman traçait une histoire du «suicide occidental» libéral à la lumière du consumérisme sexuel et en profitait pour vomir la reproduction vivipare et tout l'inconvénient d'être né. Ici, la mère indigne de Bruno et Michel donne lieu à des filtres psychés et de grands angles si réjouissants que même son agonie devient rigolote. Christiane ne s'en sort pas mieux que dans le roman mais on pleure beaucoup avant.
Devant tant d'intimité en crise et de larme à l'oeil, on se replonge dans le roman de Houellebecq, qu'on n'avait pas aimé, pour vérifier que le film est une haute trahison. Mais on le trouve bizarrement plein d'humanité et sans ambiguïté, on trouve un texte débarrassé du bruit médiatique d'il y a huit ans. On avait donc raison de douter que Bruno et Michel puissent justifier le clonage, la haine de l'autre, de sa femme, de son prochain. On n'est décidément jamais lu comme on voudrait."
"Non, Elementarteilchen n'est pas le brûlot sulfureux espéré, n'est pas la capiteuse réflexion sur l
" ... l'adaptation du roman de Michel Houellebecq (...) ne devrait pas être une surprise pour qui a vu son préc&eacut
" ... l'adaptation du roman de Michel Houellebecq (...) ne devrait pas être une surprise pour qui a vu son précédent film, Une famille allemande. Le réalisateur y donnait déjà l'impression de vouloir dresser un constat du désarroi, voire la détresse, du mâle occidental et hétérosexuel dans le monde contemporain, tout au moins dans les sociétés industrialisées européennes.
C'est pourquoi, sans doute, la transposition en Allemagne des déboires de Bruno et Michel, deux demi-frères, quadragénaires issus de la génération qui a suivi la fin des années 1960, très différents l'un de l'autre, l'un enseignant dépressif à la recherche du bonheur par le sexe, l'autre scientifique attaché à trouver les conditions génétiques d'une reproduction sans sexe et d'une sexualité sans reproduction, ne paraît pas spécialement incongrue - même si l'histoire intellectuelle de l'Allemagne de l'après-68 (Mai-68 est un repère essentiel, quoique masqué, du roman) diffère sensiblement de celle de la France.
Les grandes étapes de leur vie sont racontées selon les termes d'une construction narrative faussement disloquée, à l'aide de nombreux retours en arrière, notamment.
Sil le film d'Oskar Roehler tente de conserver ce qui a fait, en dehors de son écriture, la force du roman de Houellebecq, c'est dans le souci de situer, perpétuellement, le destin de ses deux personnages dans une histoire plus générale qui les dépasserait et les déterminerait en même temps, en tentant d'éviter, parfois, la démonstration scolaire. Un jeu auquel le film se livre de bout en bout, avec un succès inégal.
L'humour désespéré, une forme de burlesque vachard, l'observation clinique et lucidement désespérée se retrouvent, dans diverses situations ou dialogues, directement transposés du roman.
Ce à quoi pourtant le film de l'inattentif Koehler n'échappe pas, c'est la transformation in fine de ces tracés individuels au coeur de l'histoire récente en mélodrame psychologique. Volonté de ne pas s'aliéner un large public ? Peut-être, en tout cas, le recours à un certain sentimentalisme, perceptible dans l'usage de la musique ou la fonction du montage, fait partiellement échouer ces Particules élémentaires et les ramène dans un chemin finalement déjà assez balisé..."
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