Amy, 11 ans, découvre dans son collège un groupe de danseuses baptisé les Mignonnes. C'est une révélation pour elle : elle s'initie au twerk en espérant intégrer la joyeuse bande, remporter le concours de danse et laisser ses problèmes familiaux à la maison...
"Maïmouna Doucouré, scénariste et réalisatrice de Mignonnes, récompensée du prix de la meilleure mise en scène au festival de Sundance, démontre qu’elle a le courage de raconter l’histoire d’un personnage dans la transition de la puberté, sans aucune concession sur ce que peut être la découverte de la sensualité et de la féminité. L’histoire privilégie d’abord le point de vue d’une petite fille innocente, craintive, perdue. Peu à peu, les focalisations sont de plus en plus voyeuristes, se baladent curieusement et retrouvent ce qui donne le plus d’extase aux yeux d’Amy : des corps triomphants à travers des danses sensuelles. (...)"
"(...) Alors qu’elle a fait – l'excellent – choix de s’entourer de non-professionnels pour donner vie à ces mômes qui twerkent avec plus de ferveur qu’un trader découvrant la cocaïne (beaucoup de ferveur, donc), elle réussit à conférer à son casting enfantin un naturel et une énergie confondants. Les scènes en extérieur, dans la cour de récréation de leur collège, impressionnent par le naturel qui les traverse, comme la capacité du film à appréhender une situation aussi complexe qu’éprouvante pour le spectateur, sans jugement stérile, ou complaisance malvenue.
Si elle adopte un découpage presque systématiquement à hauteur d’enfants, Maïmouna Doucouré ne recule pas pour autant devant la violence que charrie son intrigue. Violence symbolique des rapports genrés au sein d’une cellule familiale qui veut la mater, pas moins insidieuse que celle qu’elle intègre quand elle veut se dépasser à travers la danse.La caméra capture ses élans, ses égarements et ses moments d’oubli avec une distance intelligente, mais parfois éprouvante, qui confère au film beaucoup de sa tranchante acuité. (...)"
"Le titre du premier long métrage de Maïmouna Doucouré installe d’emblée le récit dans une polysémie calquée sur les tensions qui agitent sa jeune héroïne, parvenue à l’âge délicat où l’adjectif « mignonne » change de sens et de valeur. Amy (Fathia Youssouf) est donc « mignonne » lorsqu’elle accompagne sagement sa mère à la salle de prière ou qu’elle prétend pouvoir compter les céréales de son petit frère avant de les lui servir, mais elle aspire surtout à faire partie des filles les plus « mignonnes » du collège, de celles dont l’assurance et les tenues provocantes suffisent à capter les regards et à gonfler le nombre de followers. Pour accomplir cette métamorphose, Amy devra braver les traditions familiales et se faire sa place au sein d’un groupe de jeunes danseuses, justement baptisé « les Mignonnes ». Ces quatre préadolescentes apparaissent pour la première fois figées dans des poses suggestives, lors d’un « Mannequin challenge[1] » où elles sont filmées comme un seul corps. La polysémie du titre rejoint alors le caractère équivoque de ces corps de jeunes filles encore installés dans le confort de l’enfance (pour discuter en toute tranquillité, Amy et Angelica se nichent dans le tambour d’un sèche-linge, comme dans un cocon), mais qui s’approprient déjà l’attitude de leurs aînées, en particulier de celles qui affichent la plus forte cote de popularité sur les réseaux sociaux. (...)"
Film émouvant sur le passage de l'enfance à l'adoslescence, sur le conflit entre la tradition et la modernité avec une superbe performance des jeunes actrices
Film feministe, qui dénonce l'objectivisation des corps des filles...la difficulté de se positionner entre le regard patriarcal et sexuel posé sur les...
Film émouvant sur le passage de l'enfance à l'adoslescence, sur le conflit entre la tradition et la modernité avec une superbe performance des jeunes actrices
claire314au sujet de
Mignonnes
Film feministe, qui dénonce l'objectivisation des corps des filles...la difficulté de se positionner entre le regard patriarcal et sexuel posé sur les filles et l'envie et le droit qu'elles ont de faire ce qu'elles veulent de leurs corps. Tout cela est très bien montré dans le film. Les hommes, garçons peuvent tout, ont le droit de tout. Film à montrer à tous les enfants pour parler de l'oppression que subisse les filles dans la construction de leur identité.
Merci au courage de la réalisatrice pour son 1er film d'aller sur un sujet si essentiel.
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Film émouvant sur le passage de l'enfance à l'adoslescence, sur le conflit entre la tradition et la modernité avec une superbe performance des jeunes actrices
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