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A la veille de l'invasion de la Yougoslavie, le 5 avril 1941, le voyage d'un autobus de fortune et de ses drôles de passagers à travers la campagne.
A la veille de l'invasion de la Yougoslavie, le 5 avril 1941, le voyage d'un autobus de fortune et de ses drôles de passagers à travers la campagne, direction Belgrade. Mais rien ne se passe comme prévu et le trajet est aussi loufoque qu'incertain... Une comédie grinçante où s'inscrit l'énergie d'une population pourtant désabusée dans un pays au bord du désastre. Prix Georges Sadoul 1981. Sélection officielle Festival de Cannes 1981-Un certain regard.
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" Alors que le cinéma yougoslave connaît une belle expansion durant les années 60-70, un fossé se creuse de plus en plus entre les producti
" Alors que le cinéma yougoslave connaît une belle expansion durant les années 60-70, un fossé se creuse de plus en plus entre les productions à vocation internationale et les tenants d’un cinéma plus réaliste et intimiste issus notamment de l’école de Belgrade. Les élèves de cette institution pourtant prestigieuse ont ainsi eu beaucoup de mal à passer au long-métrage. Exception qui confirme la règle, Slobodan Sijan est parvenu à réaliser son premier film intitulé Qui chante là-bas ? (1980) avec un budget très réduit. Sur un scénario en forme de road-movie déglingué signé Dusan Kovacevic, futur auteur du Underground (1995) palmé d’Emir Kusturica, Slobodan Sijan dégoupille une petite comédie en tout point savoureuse, toujours à la lisière entre un ton acerbe et un certain désenchantement vis-à-vis de la condition humaine.
En suivant pas à pas le voyage de quelques individus symbolisant les différentes classes sociales yougoslaves dans un bus se rendant à Belgrade, les auteurs ont saisi l’opportunité de faire de cet espace clos un microcosme révélateur des tensions d’une société profondément divisée. Avec un humour constant qui évoque parfois les délires de Kusturica – le baroque en moins – Qui chante là-bas ? est une œuvre irrésistible qui séduit par la justesse de son ton. Cherchant à montrer toutes les bassesses humaines et à stigmatiser la connerie sous toutes ses formes, les auteurs prennent également pour cadre une période historique spécifique, à savoir le bombardement de Belgrade en avril 1941 par les troupes allemandes. Dès lors, les réactions instinctives des différents protagonistes, toujours prêts à exclure les autres pour peu qu’ils soient différents, revêtent un caractère hautement symbolique qui annoncent les horreurs à venir (pour mémoire la région fut ensuite la proie d’une violence froide de la part des Oustachis, ces fascistes croates qui ont aidé les nazis à pratiquer une épuration religieuse et ethnique sanglante, notamment envers les Serbes et les Tziganes).
(...) Magnifié par une photographie superbe, une réalisation au cordeau et surtout une interprétation jubilatoire de l’ensemble du casting, Qui chante là-bas ? a connu un vrai succès en son temps, au point de sortir dans les salles françaises et de connaître une belle renommée auprès de la critique. On comprend pourquoi. "
Vers quoi roule-t-il, brinquebale-t-il, cet autocar à gazogène, vieille haridelle mécanique dont quelques écailles de peinture rose recouvr
Vers quoi roule-t-il, brinquebale-t-il, cet autocar à gazogène, vieille haridelle mécanique dont quelques écailles de peinture rose recouvrent encore les flancs et qui dégage plus de fumée qu'une cheminée d'usine ?
Parti du fond de la campagne yougoslave, il roule vers Belgrade. C'est du moins ce que pensent les passagers montés à bord. Mais nous sommes en 1941, et les Allemands sont sur le point d'envahir le pays. Sans que les passagers s'en doutent, l'innocent véhicule a pris la guerre en auto-stop. Et le terme du voyage ne sera pas celui inscrit sur leur ticket.
Qui chante là-bas ? (prix Sadoul 1981) est un film bref (moins d'une heure trente de projection), visiblement tourné avec des moyens modestes, un simple conte picaresque, mi-cocasse, mi-tragique, au symbolisme transparent, mais dont le charme est si vif et la gravité si prenante que ses défauts eux-mêmes - sa minceur, sa nonchalance - nous séduisent.
D'où vient ce charme ? D'abord des personnages, croqués " à plat ", sans épaisseur psychologique, comme dans une peinture naïve. Parmi eux : un notable, tout de noir vêtu, gros corbeau ridicule et sinistre ; un couple de jeunes mariés, lui un benêt glouton, elle une gourgandine qui déjà se laisse courtiser par un séducteur de guinguette ; un ancien combattant perclus d'héroïsme, un pope, un chasseur, un pauvre type que ses poumons tracassent... Sans oublier le conducteur du car, fanfaron et débile, et son père, le receveur, un vieux malin à trogne d'ivrogne.
Et puis, dans un coin du car, ignorés, méprisés et bientôt accusés d'un larcin qu'ils n'ont pas commis, deux gitans qui, de temps en temps, " sortent " du récit pour chanter leur misère, pour annoncer la catastrophe, pour se demander si tout cela -l'égoïsme, la futilité, la sottise, la méchanceté des hommes - n'est pas un mauvais rêve.
Belgrade est loin, et mille incidents interrompent le voyage. Un enterrement suivi au pas de charge (est-ce un hommage à René Clair ?), quelques minutes de voyeurisme imprudemment offertes par les jeunes mariés, une bagarre avec un paysan grippe-sou, un pique-nique, une noyade et une leçon de danse au bord d'une rivière : autant d'embardées vers la fantaisie, autant d'occasions pour le réalisateur Slobodan Sijan, qui a la caméra baladeuse et le goût de l'insolite, de fausser compagnie au strict réalisme.
Le choc final ne nous surprend pas davantage. Une bombe, beaucoup de poussière et un long silence donnent un sens à la fable. Ainsi, cet autocar poussif et délabré, c'était un peu la nef des fous, la barque des médiocres et des condamnés, l'image d'un vieux monde cahotant vers la mort. Maintenant la mort est là, la guerre vient de lui ouvrir les portes. Seuls les deux gitans ont été épargnés, témoins et chantres indestructibles de notre absurdité.
C'est un premier film et c’est déjà, sans avoir à craindre de gaspiller le sens, le poids des mots, un grand film ! Ce n’est pas sans de so
C'est un premier film et c’est déjà, sans avoir à craindre de gaspiller le sens, le poids des mots, un grand film ! Ce n’est pas sans de solides motivations que le prix Sadoul 1981 lui a été décerné pour ce qui est des films étranger. « Qui chante là-bas ? » aborde un thème grave, tragique, l'état social et mental de la Serbie et de la Yougoslavie en 1941, au moment où va se déclencher l’attaque nazie, à travers le biais d’une farce à la fois chaleureuse et burlesque, tendre et cruelle, cocasse et tragique.
L’intérêt majeur du sujet (les mentalités yougoslaves, serbes en particulier, à l’abord immédiat du drame de 1941) a été servi par Slobodan Sijan avec un talent, une personnalité déjà mûrs dès une première entreprise. Disons que d’un coup d’essai Sijan a réussi un coup de maître.
Un vieil autobus, totalement délabré et percé de trous, un véritable char à bancs automobile (à peine mobile), part de la campagne pour aller vers Belgrade. On embarque dans le car quelques passagers, glanés de station en station, des porcs, de la victuailïe (qu’astucieusement le propriétaire du véhicule et son fils, le chauffeur, vendent aux passagers lors des haltes). C’est en quelque sorte un caravansérail ambulant, sur quatre roues fatiguées, aux pneus à la limite de l'usure, et qui fonctionne déjà au gazogène car, si la Yougoslavie jusqu’alors est restée à l’écart de la tourmente mondiale où le film va la surprendre, les armées des pays en guerre consomment et monopolisent l’essence, le pétrole. Par des chemins qui ne sont que des routes en terre battue, abordant des ponts qui s’effondrent dès qu’il tente de les franchir, le bus va son petit bonhomme de chemin.
Les personnages sont, eux aussi, cocasses, et par certains de leurs traits physiques ou moraux, ou par leur situation. Il y a un chanteur, à la coiffure gommée, qui va tenter carrière dans la grande ville et essaie de faire jouer sa « séduction » sur une jeune paysanne en voyage de noces avec son aussi jeune mari. Tout le car surveille leurs caresses (...) Il y a un pauvre bougre qui crache ses poumons. Il y a un bon bourgeois respectable et qui dit son admiration pour l'ordre ». Celui-là prend sans arrêt des notes, des croquis et on peut le suspecter, sans-aucune certitude,d’être un espion. Il y a un vieux combattant de 1914-1918, qui porte ses décorations sur son costume traditionnel de paysan et qui s’en va voir son fils en train de faire son service militaire. Bref, tout un échantillonnage social et même deux tziganes, mal acceptés par les autres voyageurs, deux chanteurs-musiciens dont la complainte ouvrira et terminera — nous allons voir comment — le film, le scandera, le ponctuera.
Dans ce film sur la guerre, il y a, hors le bombardement de Belgrade, trois coups de feu tirés. Le premier par un chasseur maladroit qui a pris place dans le car et qui, lors d’une halte, rate un lièvre, le deuxième par le même chasseur maladroit qui fait involontairement partir son fusil en cours de trajet et perce ainsi d’un trou supplémentaire le plafond du bus, le troisième toujours par le même chasseur toujours autant maladroit mais cette fois-ci c’est un coup de canon ! Le bus a rencontré un détachement d’infanterie s’en allant prendre position. Le bus a été réquisitionné et l’officier commandant ce détachement doté d’un canon d'accompagnement a trouvé tous ces gens-là un peu suspects. Il les a forcés à descendre et les a fait garder, comme le canon, par quelques soldats. Le chasseur s’approche du canon, le regarde bien, s’appuie pour mieux voir et fait partir l’obus.
Le bus est finalement restitué à ses propriétaires et usagers. Il trouve enfin une route goudronnée. Il semble que tout soit fini. Tout est simplement en train de finir, ou de commencer, Lorsque le bus atteint la banlieue de la capitale, c’est le bombardement massif. Une bombe l'atteint de plein fouet. Il brûle et n'émergent de la carcasse incendiée que... les deux tziganes jusque-là malmenés par leurs compagnons de route. Ils reprennent leur complainte et l'élargissent à la dimension d’un appel à la guerre antifasciste.
D’une écriture simple d’apparence, très savante en fait, et qui a su faire de l’anachronique tacot à gazogène un personnage parmi les autres, « Qui chante là-bas ? » nous promène sans cesse d’un ton à un autre ton, d’un registre à un autre registre, joue des arpèges subtils et rugueux, reposant ainsi avec les meilleures (jeunes) traditions des cinémas yougoslaves nés 1945, de la Libération et de la transformation révolutionnaire de l'ancien royaume des Serbes, des Croates et des Slovènes.
POUR Quelque part dans la Serbie profonde à la veille de l'offensive militaire allemande de 1941, deux gitans chantent. L’un joue de l'acc
POUR
Quelque part dans la Serbie profonde à la veille de l'offensive militaire allemande de 1941, deux gitans chantent. L’un joue de l'accordéon, l’autre de la guimbarde. Ils inventent un folklore contemporain, disent la misère des miséreux et les rigueurs de la vie.Ces deux choryphées loqueteux, qui ouvrent le film, vont en commenter le déroulement.
L’histoire elle-même est celle, très simple, d’un voyage en autocar à travers la campagne yougoslave. Comme dans La Chevauchée fantastique, de John Ford, La Montée au ciel de Bunuel, et quelques films italiens de îa période néoréaliste, nous sommes invités 0 faire un voyage au sein, d’une communauté de hasard. Promiscuité, étonnement et découvertes : il y a toujours de drôles de gens sur les routes;
Ici, la galerie de portraits est truculente. Le patron du car est un vieux malin, autoritaire et bourru ; son fils, hilare, a tout de l'imbédle heureux. Parmi les voyageurs qui vont à Belgrade, on remarque un bon bourgeois réactionnaire et fielleux, un vétéran cocardier qui a fait toutes les guerres, un vieillard phtisique, un chasseur maladroit, un séducteur de roman-photos, un couple de jeunes mariés...
Le car, poussif et vétuste, zigzague dans la nature. A chaque étape, le destin fantasque et farceur crée des incidents à caractère plutôt drôlatique. Le réalisme du propos s’ébroue du côté de la fantaisie et du rêve : il y a une route qui disparaît sous les labours, des funérailles quasi surréalistes, une noyade, une résurrection, une séance de tango...
La forte présence des personnages, la beauté des paysages et l’humour créent une atmosphère poétique de plus en plus sensible à mesure que les anecdotes s’entremêlent et que le récit se développe, Cette randonnée sinueuse et bucolique nous fait sourire, nous émeut et finit même par nous obliger à méditer gravement sur des tas de choses sérieuses : la vie et son apparente incohérence, l'égoïsme des uns, la sottise des autres, le racisme larvé de tous et chacun, la perspective inéluctable de la guerre. Bred, l'absurde fatalité du voyage.
Gilbert Salachas
CONTRE
On croirait du mauvais théâtre : typés à l'extrême, les personnages occupent la scène en faisant beaucoup d’esbroufe. Et leurs « numéros » masquent mal la minceur d’un scénario découpé au carré qui (hormis une ou deux scènes) ne dégage ni l'humour ni le charme promis, Malgré la beauté d'un paysage quasi désertique, on s’ennuie ferme à cette suite de tableaux vivants qui flirte avec l'allégorie « intelligente », le réalisme poussiéreux et paysan, la poésie sentimentale et musicale. Le réalisateur pèche par naïveté. Citons pour sa défense le peu de moyens dont il a dû disposer.
Christine de Montvalon
La Yougoslavie au printemps 1941, Le général Simovic vient de prendre le pouvoir, mettant fin aux projets d'alliance du régent Paul avec le
La Yougoslavie au printemps 1941, Le général Simovic vient de prendre le pouvoir, mettant fin aux projets d'alliance du régent Paul avec les puissances de l’Axe, mais pour peu de temps. L’intervention allemande est imminente. Cependant, dans les patelins perdus, on ne semble pas trop s’émouvoir de ces événements alarmants. Cahin-caha, la vie continue.
Cahin-caha est le mot qui convient, car la poignée de voyageurs que nous découvrons piaffant d’impatience dans la fraîcheur d'une matinée encore hivernale s'apprête à s'embarquer pour Belgrade dans un autocar qui semble avoir connu le déluge et qui va s'attaquer à la caillasse du chemin avec la hargne d’une vieille rosse. D’emblée, c'est le pittoresque yougoslave dans toute sa splendeur : guenilles héritées du néo-réalisme, nature acerbe, humeur croassante. L'œil de Slobodan Sijan est amusé : aucun ridicule, aucun trait du caractère plutôt mesquin de ses personnages ne lui échappe. La tendresse sera pour une autre fois.
Il aurait pu donner dans le suspense pathétique : tous ces fantoches dérisoires sur lesquels plane la catastrophe et qui s'empêtrent dans leur égoïsme miteux. Il a, Dieu merci, choisi de nous donner à sourire et même de nous faire rire franchement en multipliant les épisodes cocasses et les situations incongrues. Personne n'est épargné, ni l'ancien combattant, ni le bellâtre chanteur qui ne songe qu'à l'imprésario qui l'attend à Belgrade, ni le malheureux cracheur de poumons, ni le pope toujours prêt à prodiguer les vérités dont personne n'a à faire.
Et si l'âge mûr représente les forces de la réaction (le notable qui n'attend que l'arrivée des Allemands pour mettre de l'ordre et le propriétaire de l'autocar qui semble tout désigné pour devenir une des figures marquantes du futur marché noir), la jeunesse n'est pas mieux respectée. Impossible de déceler ce qui pourrait forger les héros de la résistance chez ce couple de jeunes mariés grotesques ni chez le demeuré réjoui qui sert de fils au patron du car et dont l'exploit le plus admirable consiste à conduire son tas de ferraille ambulante les yeux bandés sans souci de la sêcurité de ses voyageurs. Bref, tous ces guignols méritent bien ce qui les attend aux portes de Belgrade : le déluge de fer et de feu des bombardiers allemands. D’autant plus que, les têtes s'échauffant, nous les voyons retrouver le sens de l'unité nationale autour des boucs émissaires que le sort leur désigne dans sa clémence, deux infortunés gitans qui ne songent qu'à chanter leurs chansons et qu'on accuse d'avoir dérobé un portefeuille.
Slobodan Sijan a donc fait une comédie féroce, de tonalité farcesque et qui nous rappelle évidemment certains classiques italiens. Elle a, certes, valeur d'avertissement moral. La Yougoslavie des incertitudes de l'après-titisme peut sans doute difficilement s'empêcher de voir une leçon dans la peinture de ce microcosme itinérant que l'inconscience et le culte des intérêts personnels mènent au désastre. Mais la fable politique reste en filigrane et chacun de nous peut y reconnaître le reflet de fes propres inconséquences,
... un authentique petit chef-d'oeuvre (...) D'avantage que d'une allégorie (ici le mot fait trop savant) parlons plutôt d'une fable féroce
... un authentique petit chef-d'oeuvre (...) D'avantage que d'une allégorie (ici le mot fait trop savant) parlons plutôt d'une fable féroce, de satire, d'avertissement, de moralisme implacables. Cela dit, il s'agit bien d'un ouvrage drôle, comique, bouffon, dramatique.
C'est le premier long métrage de Slobodan Sijan — il vient d'avoir 35 ans — qui a fait ses armes dans les téléfilms et le documentaire, « Qui chante là-bas ? » a été terminé en juin 80. Depuis, ici, de lui, on ne sait rien. Peu Importe, après tout, s'il a été influencé par le néo-réalisme italien, s'il connaît ou pas « Quatre pas dans tes nuages » de Blasettl, « Subida al cielo » de Bunuel, «La Chevauchée fantastique», inspirée à John Ford par « Boule de suif », la nouvelle de Maupassant. Seuls comptent la joie et le bonheur de découvrir un cinéaste déjà majeur — qui a pourtant manqué de moyens (...) Jusqu'à présent tous ceux qui ont vu « Qui chante là-bas ? » ne l'ont pas oublié...
Ce petit film à la sortie furtive (...) est un délice d'humour, d'ironie malicieuse et de cocasserie tendre. Rien d'un film à message, rien
Ce petit film à la sortie furtive (...) est un délice d'humour, d'ironie malicieuse et de cocasserie tendre. Rien d'un film à message, rien d'un pesant documentaire.
Ponctué, commenté, par les ballades douces-amères des deux Tziganes, le voyage de la moribonde patachehâché par d'innombrables arrêts, de multiples incidents, est une source de suspense permanent.
Et puis, surtout, la réunion dans ce lieu clos d'un échantillonnage haut en couleurs de notre humanité - serbes ou non, tous les racistes, les peureux, les tendres, les amoureux se valent - donne lieu à des gags qui, sous leur franche drôlerie, en disent, l'air de rien, bien plus long qu'un très sérieux drame psychologique.
L'aventure, ici est au coin du pré. L'aventure, la lâcheté, l'amour, l'hypocrisie, et la mort.
Tout cela souligné, et intelligemment distancié, par les belles et fatalistes romances des Tziganes, qui s'accompagnent à l'accordéon et savent garde leur sang-froid, même quand la méfiance des autres tourne à te persécution, même quand les bombes se mettent à pleuvoir...li ri'y a pas qu'en France que tout finit par des chansons !
Un très joli film, drôle et subtil tout à la fois.
Le lieu clos a déjà donné matière à quelques grands films. Mais que dire quand il s’agit d'un autocar poussif, brinquebalant, trimballant se
Le lieu clos a déjà donné matière à quelques grands films. Mais que dire quand il s’agit d'un autocar poussif, brinquebalant, trimballant ses passagers sur une route cahotique de la Yougoslavie eu printemps 1941, à la veille de l'offensive allemande. Il faudra 24 heures pour faire 100 kilomètres. Pendant ce temps, les personnages les plus hauts en couleurs vont s’affronter, se haïr, faire apparaître leur moi profond. A chaque instant, un rebondissement, quelque chose qui arrive, de la comédie sur fond de tragique, de la joie pour le spectateur.
Picaresque est le terme qui, vient d’abord sous la plume, Il y a longtemps qu’on n'avait vu un tel bonheur de filmer un matériau aussi riche. Je n’ai pas envie de faire une longue note, il n’y a rien à expliquer au spectateur, rien qui ne s’adresse directement aux sens sans avoir besoin de passer par un discours analytique. Ce film qui vient de faire le tour des festivals a obtenu le prix Georges Sadoul 1981 du meilleur film étranger de l'année (...) C'est un premier film d’un réalisateur de 35 ans. Un cinéaste est né. Il faut voir son film toutes affaires cessantes. Il est admirable, aussi beau qu' Affreux, sales et méchants.
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