Stéphane du Mesnildot et les dérapages de Matsumoto
VIDEO | 2016, 16' | Dans R100, dernière facétie filmique d'Hitoshi Matsumoto, un père de famille pimente son quoti1
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Takafumi, employé ordinaire dans un magasin de literie, décide de pimenter un peu sa vie et passe la porte d'un club privé très spécial...
Un jour, Takafumi décide de passer la porte d'un club privé pour pimenter un peu sa vie. Des femmes dominatrices font alors irruption dans son quotidien aux moments les plus inattendus. Mais le jeu va trop loin et il souhaite résilier son adhésion. Pas si simple... Prix Sang Neuf au Festival du Film Policier de Beaune. Star de la télévision nipponne, Hitoshi Matsumoto exporte son humour déjanté au cinéma : Laissez-vous gagner par sa folie contagieuse ! " R100 c’est FIGHT CLUB réalisé par Luis Buñuel" (INDIEWIRE)
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Réalisateur inclassable, Hitoshi Matsumoto est l’auteur de films étonnants jouant sur l’absurde, comme l’OF
Réalisateur inclassable, Hitoshi Matsumoto est l’auteur de films étonnants jouant sur l’absurde, comme l’OFNI (objet filmique non identifié) que constitue Symbol (2009). Avec R100, il renoue avec la même veine comique. On est même précisément en face d’un humour typiquement japonais.
Le titre R100 intrigue, laissant volontairement entendre que le film qu’il défend est interdit aux personnes âgées de moins de 100 ans ! Une plaisanterie qui donne le ton. Mais ce n’est rien comparé au contenu du film. Car on pourrait dire que ce long métrage complètement dingue va à 100 à l’heure ou contient au moins 100 blagues énormes ! R100 est à prendre comme un pur délire (...)
Bien que disposant d’un scénario en apparence totalement déjanté, le film suit pourtant une ligne directrice assez claire. Le salary man de R100 a adhéré au club Bondage pour sentir qu’il existe. Son sado-masochisme est bien dans le style japonais où la souffrance s’apparente à une source de vie.
C’est une thématique que l’on retrouve par exemple chez Shinya Tsukamoto dans Tokyo Fist. Ici, le salary man pense malgré tout aux apparences et craint d’être pris pour un pervers. Le film l’invite à plusieurs reprises à accepter ses pulsions sexuelles et à les prendre comme telles, quand bien même celles-ci s’éloigneraient de la norme. L’idée est bien de faire ce que l’on souhaite et de ne pas prendre en considération l’avis des autres. Le dialogue avec un policier est symptomatique de cette ligne directrice. R100 raconte le cheminement du héros, du déni à l’acceptation.
Les gags s’accumulent à la vitesse grand V, avec accélération dans la deuxième partie du film, une façon en soi de prouver la jouissance que ressent le "salary man" enfin libéré. Dès lors, le film peut être vu comme une ode à la jouissance avec une réinterprétation plus subtile qu’on l’imagine de L’hymne à la joie de Ludwig Van Beethoven. D’autant que les gimmick que l’on voit dans le film, qui peuvent paraître superflus de prime abord, sont en fin de compte l’expression de la jouissance de notre salary man. Par ailleurs, on sent qu’Hitoshi Matsumoto est un cinéphile averti.
La façon de mener la guerre, vers la fin du film, est une citation de Ran ou Kagemusha d’Akira Kurosawa par la disposition des personnages. Mais le réalisateur ne peut s’empêcher d’y adjoindre un côté bisseux, avec ces femmes ninjas. Il aime le cinéma d’exploitation avec ces protagonistes qui sortent de nulle part (y compris ces femmes SM) et ces dialogues parfois surréalistes : “Vous êtes qui ? - Je suis mandaté par le gouvernement. Je ne peux pas vous en dire plus.” Certains actes de ces femmes SM paraissent insensés mais il y a là encore une logique certaine. Ainsi, “la reine de la gloutonnerie” mange littéralement toutes les entraves familiales qui pourraient encore raccorder le personnage principal à son morne quotidien.
Au passage, on notera que Matsumoto accorde une place importante aux femmes, ce qui n’est pas courant dans les films japonais. Au final, R100 est une œuvre hautement recommandable qui a le mérite de requinquer le moral. Son réalisateur ne se prend visiblement jamais au sérieux, avec notamment ces intermèdes où des personnages commentent le film et en pointent les incohérences. Pourtant, R100 est bien plus qu’une comédie déjantée.
Une femme fatale en porte-jarretelles foutant des high-kicks à son rendez-vous galant. Des sushis écrasés. Une "m
Une femme fatale en porte-jarretelles foutant des high-kicks à son rendez-vous galant. Des sushis écrasés. Une "madame crachats". Une gobeuse. Un père obsédé par les tremblements de terre. Du bondage. "L’Hymne à la Joie". Des ninjas. Des grenades. Un flic vindicatif. Comment tous ces éléments - parmi d’autres - peuvent-ils bien être reliés ? Bienvenue chez Hitoshi Matsumoto.
Star en son pays pour ses élucubrations télévisées et admiré chez nous pour ses trois premiers films (BIG MAN JAPAN, SYMBOL et SAYA ZAMURAÏ), Matsumoto est un auteur inclassable, qui ne se fixe aucune limite.
Pour son quatrième long-métrage, il a beau dire avoir abandonné l’improvisation, il ne s’est pas assagi pour autant. Avec RI 00, il dirige un objet nonsensique aux fascinantes fulgurances comiques et esthétiques. Takafumi (l’excellent Nao Omori de ICHI THE KILLER), dont l’épouse est plongée dans le coma depuis trois ans, vit avec son jeune fils. Un jour, il devient membre d’un club sado-maso particulier : les dominatrices viennent lui procurer du plaisir à tout moment, en tout lieu. D’où quelques petits inconvénients. Quand Takafumi essaie de se désabonner, le propriétaire du club ne l’entend pas de la même oreille...
Que Matsumoto se penche sur le sadomasochisme, rien d’étonnant : sur le petit écran, il se soumet pour rire aux pires maltraitances, ce dont il tire une grande fierté - "Si l’on fait des choses aussi stupides à la télé japonaise, c’est parce que nous avons perdu la Seconde Guerre mondiale", nous avait-il déclaré, hilare, à la sortie de SAYA ZAMURAÏ.
Dans R100 - le titre parodie le système de classification nippon, signifiant ici que seuls les centenaires ont le droit de voir le film ! -, Matsumoto repousse encore les frontières de l’absurde, en usant du comique de répétition, d’une imagination poétique cauchemardesque, d’une superbe esthétique rétro-futuriste et de gags inégaux mais d’une inventivité remarquable.
Outrancier, R100 l’est assurément. Il est aussi et surtout hilarant et d’une énergie redoutable. Malgré le délire généralisé qui caractérise le récit, R100 n’en demeure pas moins extrêmement réfléchi, maîtrisé et construit, notamment dans sa mécanique rythmique. Ce qui permet à Matsumoto de prendre aussi le temps pour des scènes plus posées (sur les relations père-enfant, qui le travaillent depuis SAYA ZAMURAÏ) ou des digressions méta délicieuses dans lesquelles il confronte son œuvre à l’incrédulité de l’industrie japonaise. Car, comme Kitano avant lui, Matsumoto est roi en son pays à la télé. Mais pas au cinéma. On lui offre l’asile dès qu’il le souhaite.
Il y a autant d'idées dans ces films que de grains de sable sur une plage. On exagère ? Le manège Matsumoto tourne
Il y a autant d'idées dans ces films que de grains de sable sur une plage. On exagère ? Le manège Matsumoto tourne pourtant non-stop. Si R-100 débute au diesel, sa folie dévastatrice ne s'arrête jamais, va crescendo, jusque l'un des finales les plus jouissifs et improbables de ces dernières années.
A quoi carburent les comédies barrées d'Hitoshi Matsumoto ? A l'improbable d'abord, ces clowneries lunaires comme on en perçoit de la lointaine télé japonaise (et c'est de là d'où Matsumoto vient). Au comique de répétition ensuite, Matsumoto peut épuiser mais c'est aussi son acharnement absurdissime qui provoque une hilarité remplie de "?", de "!" et de généreuses grappes de WTF.
Voyez R-100, rencontrez la Reine de la Salive et la Reine Gloutonne: vous vous poserez certainement les mains sur les joues en faisant des yeux plus gros que d'habitude. Les comédies du Japonais sont cruelles aussi, soit une méchanceté cartoon comme dans ses premiers films, soit une cruauté mélodramatique comme dans Saya Samouraï ou R-100. C'est aussi parce que le décor et le contexte sont dramatiques qu'on rit (puisque c'est grave), comme dans R-100 avec cette sous-intrigue de maman dans le coma.
Mais où va t-on lorsqu'on pousse la porte ? Les délires SM de R-100 ne constituent-ils qu'un joujou en roue libre ? Sans logique et sans raison, Hitoshi Matsumoto est un pur dadaïste - et il y a une sacrée différence avec le simple n'importe quoi. Matsumoto comme avec ses précédents longs métrages s'amuse à briser les conventions du récit cinématographique, à jouer du mystère, mêlant intrigues parallèles et mises en abyme. Ici, des indices de film dans le film, de décideurs interloqués par l'absurdité du récit et Matsumoto moqueur vient nous rassurer: vous comprendrez peut-être tout lorsque vous aurez 100 ans.
Pas besoin d'autant de temps pour se rendre compte qu'on a affaire à un vrai petit génie avec ce R-100 poétique, stimulant, audacieux et insensé; c'est, de tous ses films, celui qui ressemble le plus à un saut dans le vide et l'inconnu - un pur fantasme de cinéphile.
En l’espace de quelques films (Big Man Japan, Symbol, Saya Zamuraï) dont il interprétait parfois lui-même le r&ocir
En l’espace de quelques films (Big Man Japan, Symbol, Saya Zamuraï) dont il interprétait parfois lui-même le rôle principal, Hitoshi Matsumoto avait déjà montré son goût pour les personnages plus ou moins masochistes, sujets à toutes sortes de brimades. Avec R100 (...), il mange définitivement le morceau.
Le héros est ici un modeste vendeur de grand magasin qui va s’inscrire à un club bondage au fonctionnement très particulier. S’il accepte par contrat de subir les taquineries de dominatrices moulées dans le latex, celles-ci n’opèrent pas dans la discrétion d’un donjon. Au contraire, elles peuvent venir tourmenter leur client au sein de sa vie quotidienne, et ce à tout moment. Bref, c’est de l’inattendu que vient le plaisir, lequel est visualisé par une sorte d’onde déformant le visage de l’acteur et troublant la réalité grisâtre alentour. Mais au-delà de l'anecdote, cet effet fait affleurer la schizophrénie d’un cinéaste qui parle d’un coréalisateur imaginaire ayant d’autres idées, alors que le vrai Matsumoto, lui, projetait un film SM classique !
De fait, le résultat s’autorise toutes les digressions, comme de subites mises en abyme justifiant le titre (R100 veut dire « Interdit aux moins de cent ans » !) ou une dernière demi-heure virant sans crier gare au thriller d’espionnage délirant.Il fallait au moins cela, cependant, pour compenser de nombreuses séquences où le rire reste coincé en travers de la gorge. Car si notre rond-de-cuir s’offre ces extases masos, c’est pour trouver une échappatoire à une vie extrêmement dure, où il doit s'occuper seul de son jeune fils, son épouse étant dans le coma depuis trois ans. Et là, rien ne nous est épargné : les reines cruelles pourchassent leur proie jusque dans l’hôpital, suscitant le malaise chez le spectateur aussi bien que chez les protagonistes.
« C’est un film de lâches » insiste encore l’auteur (...) On est effectivement frappé par la réaction amorphe des personnages témoins des débordements SM en plein air, qui affectent une indifférence polie faisant parfois penser à du Blake Edwards. R100 semble ainsi montrer une société japonaise elle-même complètement anesthésiée...
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