Kyoto,1865. Nouvelles recrues d'une milice, un garçon fascinant et un samouraï de rang inférieur s'affrontent et se désirent. Le groupe vacille sous la rumeur.
Kyoto, printemps 1865. Parmi les nouvelles recrues d'une milice, deux candidats se détachent. L'un est un jeune homme qui attire tous les regards; l'autre est un samouraï de rang inférieur... qui s'éprend immédiatement de son rival. Cette fascination sème la discorde au sein du groupe. La milice, régie par des règles très strictes et qui se doit de rester unie, se trouve soudain en proie aux rumeurs et aux jalousies. L'auteur de "Furyo" et "L'Empire des sens" poursuit son exploration du scandale comme ferment révolutionnaire. Une oeuvre subtile et troublante où le désir cherche ses limites (sans limites ?).
" Osons une comparaison. Les personnages du Shinsengumi sont au Japon un peu comme les Trois mousquetaires pour les Français, héros dont les exploits détaillés par une multitude de livres, de films et de séries télé. Exagérons encore, mais à peine : Tabou, produit au Japon le même effet que provoquerait en France un film où Athos, Porthos et Aramis perdraient la tête en découvrant le jeune d'Artagnan, que dès lors ils n'auraient de cesse de le rejoindre sur sa couche. Et Constance Bonacieux dans tout cela ? « On sait plus ou moins que l'homosexualité était présente au sein du Shinsengumi (dit Oshima). Mais la question ne se pose pas vraiment : l'homosexualité est forcément au coeur des relations entre les hommes d'un même clan, surtout s'ils sont en permanence exposés à la mort. »
Pascal Merigeau
Libération
" Entre vaudeville inverti et Théorème nippon, Tabou, le film, se dérobe à l'instar de son personnage principal et, comme lui, met tout no...
" Entre vaudeville invertiet Théorème nippon, Tabou, le film, se dérobe à l'instar de son personnage principal et, comme lui, met tout notre petit écosystème narratif, moral et esthétique en déroute.
Sperme, sang, nuit de l'âme, Tabou décrit avec un minimum d'effets, notamment côté reconstitution, une geste du dérèglement qui sous-tend tout corps de règles. Comme dit Pierre Bourgeade, tout homme en son fond est un torrent d'obscénité, et qu'Oshima décide d'inscrire ce déferlement très théorique et très concret dans le cadre strict des samouraïs est évidemment un tour de vice de plus dans sa longue entreprise de déconstruction des archétypes japonais.
Mais il faut bien comprendre que la viralité homosexuelle qui ravage la milice n'est en rien du point de vue du film un symptome négatif. Au contraire : pour Oshima, elle agit comme un élément farceur, éventuellement mortel, qui substitue aux codes d'action et aux critères de vérité en cours un trouble maximum, une agitation perpétuée et rageuse toujours bonne à prendre."
Didier Péron
Le Figaro Magazine
" ... Tabou est un film où tout est affaire d'ambiguités. Photographie sublime, scènes de combat de kendo très réalistes, on se croirait dan...
" ... Tabou est un film où tout est affaire d'ambiguités. Photographie sublime, scènes de combat de kendo très réalistes, on se croirait dans un roman de Mishima. Sauf qu'il s'agit d'un film."
J.C.B.
Le Monde
" Construits par blocs narratifs sèchement agencés, taillés dans l'artifice des couleurs, des maquillages, des éclairages, le film se déploi...
" Construits par blocs narratifs sèchement agencés, taillés dans l'artifice des couleurs, des maquillages, des éclairages, le film se déploie comme une chorégraphie volontairement outrée, toute entière sous le signe de la mort (...) le récit progresse dans une obscurité croissante : il n'importe guère de suivre la linéarité des événements (pièges, bagarres, complots et manigances politiques, policières, sentimentales et sexuelles), mais la composition d'un motif funèbre. Aux frontières d'un fantastique nécrophile dont les références abondent dans la culture japonaise (l'univers d'Edgar Poe en est proche), cette histoire d'amour qui tourne à la malédiction générale engendre un film d'une poignante inquiétude, fugacement effleuré de tendresse."
Jean-Michel Frodon
aden
" Redevenu simple acteur, au service de celui qui l'a fait débuter il y a presque vingt ans dans Furyo, Takeshi Kitano tient un rôle d'obse...
" Redevenu simple acteur, au service de celui qui l'a fait débuter il y a presque vingt ans dans Furyo, Takeshi Kitano tient un rôle d'observateur. Il se tient à distance. Commente. Observe. Perce à jour les secrets. Et se trompe. Un personnage énigmatique, qui ouvre et clôt le film dans un symbolisme sec et puissant. Un double du cinéaste, de tout cinéaste? Aîné d'une confrérie (dans le film, celle des samouraïs au XIXe siècle), cet homme en marge regarde de sa place fixe les va-et-vients, agités et violents, les affrontements, jusqu'au crime, de ses jeunes disciples.
Dans un décor fortement irréel, de plus en plus faux jusqu'à atteindre la vérité des rêves, la vie ne se résume qu'à une succession de mensonges, d'erreurs, de tromperies et de trompe-l'oeil qui tournent au combat. Combats physiques, au sabre, psychologiques et sexuels. Et cette vie, à force d'explications, de théories erronées et de règles paralysantes (la plus puissante: le tabou sexuel), finit par prendre la forme d'un sinueux chemin vers la mort. Jamais l'amour frustré n'aura autant conduit le réalisateur à célébrer (et à représenter) un monde aussi factice. La beauté d'un visage ou d'un corps, la splendeur naturelle d'un arbre, y sont aveuglantes, au sens fort. Et le tabou, ici, n'est pas l'homosexualité (vécue et plutôt assumée) mais la peur de nommer son désir. Après nous avoir fait traverser d'obscurs dédales, le cinéaste nous livre alors la clef du film. Brusquement. Comme dans Eyes Wide Shut, les images vues se redessinent alors d'une autre manière dans notre souvenir.
Tabou est ainsi un grand film fantasmatique. Plus il triche, plus il nous conduit vers une vérité, peut-être la nôtre. Qu'a-t-on compris de ce film à la fois obscur et scintillant de facettes? Que le tabou fonde la société et mine l'individu? Que la sexualité est une illusion? Ou, au contraire, que le sexe est l'arme ultime? Que les guerriers sont au coeur de la vie en se situant à la frontière de leurs pulsions de vie (amour et sexe) et de mort (la puissance pour annihiler l'autre)? Définir la question. Ebaucher la réponse. Tabou : film-miroir."
Philippe Piazzo
Avis
Ciné Phil
au sujet de
Tabou
Un cadre particulier (le Japon en pleine transformation des années 1860 et une milice de samouraï) et des relations particulières. Rigueur des cadrages...
Un cadre particulier (le Japon en pleine transformation des années 1860 et une milice de samouraï) et des relations particulières. Rigueur des cadrages et accent mis sur les commentaires des personnages achèvent de faire de ce film un objet exigeant. Et pourtant aussi beau et fascinant dans son approche d'un autre type de beauté fatale.
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Un cadre particulier (le Japon en pleine transformation des années 1860 et une milice de samouraï) et des relations particulières. Rigueur des cadrages...
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