Thee Wreckers Tetralogy réunit 4 courts métrages de Rosto, artiste, réalisateur et illustrateur néerlandais décédé en mars 2019. Thee Wreckers, son groupe virtuel, est au centre de ce trip musical résolument Rock, convoquant l’esprit des artistes, à la fois jeunes, vieux, morts et éternels. Au programme : "No Place like Home" (2008), "Lonely Bones" (2013), "Splintertimes" (2015),"Reruns" (2018), et un documentaire sur l'univers de Rosto.
"(...) Le principal fil conducteur du film est la mort de « The Wreckers », le groupe originel de Rosto, ainsi que sa renaissance sous la forme de « Thee Wreckers », un groupe virtuel se consacrant principalement à la bande son de ses films, et notamment à celle des quatre courts-métrages composant cette tétralogie. La musique et le design sonore y occupent ainsi une place prépondérante, sorte de quatrième dimension redoublant l’image d’une atmosphère rock et mélancolique assez hypnotique. Pour reprendre les mots de Rosto lui-même, « le son vous englobe et vous pousse à l’intérieur du film ». D’une sordide chambre d’hôtel jusqu’aux abysses d’une inquiétante ville sous-marine, la musique nous transporte dans un univers total, caractérisé par un foisonnement graphique impressionnant, ainsi que par des lois spatio-temporelles qui lui sont propres.
Aussi la continuité n’est-elle pas définie par le temps, mais par la persistance de certains motifs. On pense notamment à cette tête cadavérique emmenée d’urgence au milieu de nul part par une étrange infirmière-danseuse, avant de se retrouver engloutie par les eaux, au milieu d’une ville illuminée par les souvenirs personnels du réalisateur, qui finit littéralement à l’état de squelette. L’image est troublante, dans la mesure où l’artiste a inconsciemment (?) prémédité sa disparition dans sa propre création artistique. On pense alors à l’album « Blackstar » (2016) de David Bowie, sorti seulement deux jours après sa mort, et dans lequel il évoquait de façon glaçante sa disparition imminente. Cette maîtrise artistique jusqu’au-boutiste imprègne clairement l’oeuvre de Rosto, que l’on pourrait qualifier d’alchimique, dans la mesure où elle se caractérise par la matérialisation de l’esprit et la spiritualisation de la matière. (...)"
"(...) Cinéaste, musicien, illustrateur, Rosto semble avoir congloméré ses multiples talents, qui se répondent dans ses films. Quelque part entre la noirceur d’un David Lynch et l’opulence d’un Terry Gilliam, il a conçu des mondes tirés de ses propres rêves et dans lesquels il se met en scène, accompagné des membres de son groupe de rock Thee Wreckers. D’une incroyable profusion de techniques (2D, 3D, marionnettes, prise de vues réelles, capture de mouvement…), ces films, empreints d’un lyrisme désenchanté, ne répondent d’aucune logique narrative. Au contraire, ils sont des invitations au voyage qui nous confirment que Rosto réalisait des films comme on mettrait en scène un opéra – mais un opéra rock. (...)"
"(...) La récurrence de certains acteurs/personnages délirants dans quatre histoires séparées qui se croient à la fin sans oublier la BO entre Nick Cave, Cure ou Joy Division, composée par Rosto lui-même rappelle souvent les grandes heures du rock indépendantiste européen, où la créativité image/son était embryonnaire mais déjà très riche."
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