Massoud Bakhshi : "Sans images du passé, un peuple ne se connait pas"
Le réalisateur d'Une famille respectable, évoque comment le mélange des genres lui permet de décrire avec précisio1
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Arash revient en Iran, à Chiraz, pour y donner des cours. Il se retrouve confronté à la mort de son père dans un pays dont il ne sait plus rien.
Arash est un universitaire iranien qui vit en Occident. Il retourne donner des cours à Chiraz où vit sa mère, loin de Téhéran. Entraîné dans un tourbillon d’intrigues familiales et financières, il replonge dans un pays dont il ne possède plus les codes. A la mort de son père, découvrant ce qu’est devenue sa « famille respectable », il est contraint de faire des choix.
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" Apparemment, c'est donc un thriller familial : des monstres s'y trahissent avec allégresse, s'y entre-dévorent pour préserver leur pouvoi
" Apparemment, c'est donc un thriller familial : des monstres s'y trahissent avec allégresse, s'y entre-dévorent pour préserver leur pouvoir. Mais ils permettent au réalisateur, dont c'est le premier film, de dissimuler un propos plus ambitieux, une dénonciation plus audacieuse. Ils reflètent, évidemment — ces monstres —, l'âme de tout un pays. Cet Iran sans foi ni loi, où tout s'achète et se vend, même les « martyrs » de la lointaine guerre contre l'Irak. Cet Iran où les femmes ne peuvent survivre que dans le renoncement ou la folie — femmes à la pureté intacte, inébranlable, à qui le réalisateur rend le plus courageux des hommages.
Cet Iran où la peur est constante : chaque fois qu'il se trouve dans les rues, Arash voit des flics tenter de se frayer un passage, toutes sirènes hurlantes, ou des voitures s'encastrer les unes dans les autres, signes évidents d'une hystérie généralisée. Et quand il se rend chez son demi-frère, il se retrouve soudain enfermé, prisonnier : superbe séquence où il se cogne, telle une proie affolée, à des portes et des fenêtres hermétiquement closes. Ici et ailleurs — partout —, le danger rôde... Sa progression est d'abord imperceptible. Elle s'accélère dès lors qu'Arash côtoie des pièges qu'il ne veut pas voir, jusqu'à ce que, comme dans un polar « à l'occidentale », les salauds se dévoilent, enfin... Massoud Bakhshi utilise les ficelles d'un film de genre pour cerner une réalité politique et sociale. C'est habile et convaincant."
"(...) Pour son premier long-métrage de fiction, le jeune réalisateur Massoud Bakhshi frappe fort : d’images quasi volées de bastonnades en
"(...) Pour son premier long-métrage de fiction, le jeune réalisateur Massoud Bakhshi frappe fort : d’images quasi volées de bastonnades en pleine rue en tableaux cauchemardesques d’une caste d’oligarques cyniques, le film perce avec ardeur les tabous d’un pays sous éteignoir, tissant un remarquable polar existentiel. (...)"
Guillaume Loison" Après le considérable succès remporté par Une Séparation l’an dernier, le meilleur du cinéma iranien continue de nous parvenir. Avec Une
" Après le considérable succès remporté par Une Séparation l’an dernier, le meilleur du cinéma iranien continue de nous parvenir. Avec Une famille respectable , Massoud Bakhshi, 40 ans, documentariste qui signe son premier longmétrage de fiction, met le spectateur sur les pas d’un homme en quête de lui-même.
Arash, professeur iranien ayant étudié et travaillé à l’étranger, revient dans son pays vingt ans après son départ (...) À mesure qu’il replonge dans cette famille, le fils désorienté voit réapparaître les cicatrices enfouies d’une enfance tragique, marquée par la violence, la mort en martyr d’un frère aîné pendant la guerre Iran-Irak, les trafics d’un père sans morale, la douleur d’une mère intègre et dévastée par la douleur de la perte. « Respectable » , cette famille l’est au regard de cette mort au combat, exaltée par le régime Khomeyni – situation que la cupidité paternelle a exploité sans vergogne.
Chaque personnage côtoyé par le protagoniste du récit renvoie à un aspect de cet Iran contemporain dont Massoud Bakhshi dessine un portrait à la fois nuancé et sans concession. Mères et tantes, pères et fils sont autant de figures éclairant une réalité complexe : corruption et enrichissement, mais aussi rôle des femmes, aspirations de la jeunesse et luttes plus ou moins sourdes contre l’hypocrisie et la soumission…
Outre les retours sur l’enfance d’Arash, qui lèvent peu à peu le voile sur cet adulte tourmenté, soudain pris au piège, le film est ponctué d’images d’archives de la guerre Iran-Irak, parfois inédites, qui confèrent à cette histoire volontairement traitée « comme un documentaire » une véracité et une profondeur étonnantes.
Mêlant avec une grande habileté les genres du thriller et du drame familial, Une famille respectable offre un moment saisissant de cinéma, que l’interprétation intense et sobre des comédiens ne fait que renforcer.
Comme dans Une Séparation (sorti en 2011) ou Les Enfants de Belle Ville (antérieur mais sorti en 2012) d’Asghar Farhadi, le spectateur se trouve pris dans les rets de situations inextricables, qui font naître un sentiment tenace de broyage intérieur. Arash photocopie pour ses élèves des textes jadis censurés, qui sont aussitôt saisis par les appariteurs de l’université.
Il reçoit quelques élèves le soir pour lire les textes du grand poète persan Firdousi et, confiant sa lassitude, leur demande ce qu’il peut faire. La réponse fuse : « Aidez-nous. » La tension qui le traverse alors est liée à cette place qu’il lui faut décider de choisir, entre deux laminoirs : celui de l’exil ou celui de l’intérieur."
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