
Cinélatino 2017 - Claudia Sainte-Luce et ses doubles
VIDEO | 2017, 9'| Après Les Drôles de poissons-chats (2013), Claudia Sainte-Luce revient avec Jazmin et Toussaint,1
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Jazmín travaille comme serveuse dans un restaurant de Mexico. Un jour, elle voit débarquer chez elle, Toussaint, son père qu'elle n'a pas vu depuis trois ans...
Jazmín, une jeune femme d'une trentaine d'années, travaille comme serveuse dans un restaurant de Mexico. Alors qu'elle cherche désespérement l'homme idéal, elle voit débarquer du jour au lendemain son père, Toussaint, dont elle n'avait pas de nouvelles depuis trois ans. En raison d'une santé fragile, ce sexagénaire d'origine haïtienne a décidé de s'intaller dans l'appartement de sa fille. Au gré de cette cohabitation forcée, Toussaint recompose le puzzle de son passé sous le regard tantôt sévère, tantôt bienveillant de sa fille.
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Sur le canevas-type du renouement d’un lien filial, Jazmin et Toussaint n’est pas le film le plus immédiatement intrigant, mais à la longue
Sur le canevas-type du renouement d’un lien filial, Jazmin et Toussaint n’est pas le film le plus immédiatement intrigant, mais à la longue il sait instiller discrètement un sentiment sourd en filigrane de son ronronnement apparent. Le film de Claudia Sainte-Luce (précédemment auteur des Drôles de Poissons-Chats, avec lesquels il partage quelques ressorts dramatiques) conte les retrouvailles compliquées entre Jazmín, jeune femme de Mexico (interprété par la réalisatrice), et son père Toussaint qu’elle n’a pas vu depuis des années (joué par Jimmy Jean-Louis, visage familier vu dans quelques seconds rôles ici et là, notamment dans la série Heroes). D’origine haïtienne, l’homme n’a su s’attacher nulle part, a vécu quelques vies pas vraiment de tout repos, entretenu et rompu autant de relations amoureuses, mais il n’ira plus bien loin : progressivement diminué par une démence vasculaire, il se retrouve sous la garde embarrassée de sa fille avec qui, dans son existence toujours sur le fil, il ne s’est jamais trop soucié de manifester quelque tendresse.
Bien entendu, ils doivent apprendre à cohabiter, négocier, appréhender les vies l’un de l’autre, tisser timidement les liens qui auraient dû être. Mais tout en faisant mine d’égrener sagement par micro-étapes la comédie (dramatique) attendue de la réconciliation entre générations alors que la maladie menace, le film prend acte d’une vérité bien différente : il est trop tard, les deux vies sont déjà sur des voies qui ne se retoucheront plus. Les régimes d’image avec lesquels il capte les parcours individuels de ses personnages parlent pour ceux-ci. Jazmín vit dans le présent, entre ses petits boulots et une relation amoureuse en germe. Toussaint, lui, semble coincé dans ses souvenirs : quand le film adopte son point de vue, c’est dans les flash-backs de sa vie errante, images de moins en moins fiables à mesure que sa mémoire se délite et que souvenirs et regrets se mélangent – glissement d’autant plus délicatement rendu que rien dans les plans ni dans les raccords ne permet de distinguer franchement le vrai de l’arrangé, ni le passé du présent d’ailleurs. Les interactions entre les deux personnages, censées sur le papier renforcer leurs liens mutuels, ressortent surtout comme des pauses dans ces parcours inexorablement parallèles, l’un avançant pavé par des images du concret, l’autre égaré dans des images mi-révolues mi-fantasmatiques. Et le film de se conclure, avec ce constat, sur une note à la fois abrupte et belle. Le tranchant d’abord quand, en superposant le son violent lié à un personnage et l’image rassurante de l’autre alors qu’ils ne sont pas ensemble, scelle définitivement l’impossibilité du retour. Puis la scène suivante, l’ultime, esquisse ce qui pourrait être malgré tout le legs du père à la fille : une vision, illusoire sans doute mais aussi renvoyant à un moment du passé – c’est-à-dire, au fond, la seule chose qu’il est en mesure de partager.
Alors qu'elle ne l'a pas revu depuis des années, Jazmin est appelée au chevet de son père, Toussaint, qui vient d'avoir un accident. Cet hom
Alors qu'elle ne l'a pas revu depuis des années, Jazmin est appelée au chevet de son père, Toussaint, qui vient d'avoir un accident. Cet homme sévère n'a jamais été un mari ni un père aimant. Mais il est devenu dépendant et Jazmin l'accueille chez elle à Mexico. Tandis que Toussaint, affaibli et délirant, revit des moments marquants de son passé, Jazmin rencontre un homme... Ce film délicat livre peu à peu les pièces du puzzle de la vie des personnages. On quitte ce duo un peu sur sa faim, avec l'envie de mieux le connaître mais touchés par cette relation nouée de rancoeur et de silences, où perce parfois un rire ou un geste tendre.
C.BA., 29/03/2017Les rapports difficiles de Toussaint, vieil enfant haïtien perdu dans les brumes de la démence, et de sa fille Jazmin, qui le recueille avec
Serveuse à Mexico, Jazmin accueille son père, d'origine haïtienne. Il perd la mémoire, elle le connaît à peine... On devine des émotions int
Serveuse à Mexico, Jazmin accueille son père, d'origine haïtienne. Il perd la mémoire, elle le connaît à peine... On devine des émotions intimes dans ce face-à-face où la réalisatrice joue la fille. Mais la confrontation prend un tour cérébral. Le film en devient réfrigérant.
Frédéric Strauss, 29/03/2017Nos offres d'abonnement
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