À l’époque de Brejnev, Andreï Filipov était le plus grand chef d’orchestre d’Union soviétique et dirigeait le célèbre orchestre du Bolchoï, mais il se trouve licencié. Trente ans plus tard, l'occasion d'une revanche bien méritée s'offre à lui.
Hélène Lapiower interroge les siens, juifs de la Diaspora ayant fui l'antisémitisme et la Pologne, convertis au bouddhisme, à l'islam ou tenants d'une tradition qu'ils voient se diluer génération après génération. Entre la Belgique et les Etats-Unis, en Yiddish, anglais ou français, l'actrice-réalisatrice recueille la parole d'une famille qui porte au quotidien le terrible poids de l'histoire.
Dans la famille Konianski, il y a Simon, 35 ans, éternel adolescent, fraîchement quitté par la femme de sa vie. Il y a Ernest, son père, contraint de l'héberger. Il y a Hadrien, son fils, et aussi Maurice, le vieil oncle paranoïaque, et Tante Mala qui n'a pas sa langue dans sa poche. Lorsqu'Ernest disparaît, tout ce petit monde vacille. D'autant qu'il faut porter le corps... jusqu'en Ukraine !
Charlotte écrit des romans érotiques, mais cela n'est qu'alimentaire, car le sexe ou le désir lui semblent étrangers. Elle vit dans un duplex en permanent désordre. A la mort de son père, sa mère investit les lieux.
"Mes parents sont venus de Pologne en 1947 avec un visa de transit valable huit jours... Ils sont arrivés à Bruxelles... Ils ont souvent déménagé, dans ce même quartier... "Ma Medina: mon royaume", dit ma mère... A 30 ans j'ai pu faire ce film... A partir de sa voix, j'ai recréé des images..." raconte le réalisateur. C'est cette histoire d'exil qu'il raconte ici. Comme un chant de mémoire.
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