Hélène Lapiower : " Quand ceux-là seront morts, avec leurs histoires..."
Dans une note d'intention parue lors de la sortie de son film Petite conversation familiale, l'actrice fait le poi1
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Hélène Lapiower interroge les siens, juifs de la Diaspora ayant fui la Pologne et que l'Histoire et des choix de vie radicalement différents ont séparés.
Hélène Lapiower interroge les siens, juifs de la Diaspora ayant fui l'antisémitisme et la Pologne, convertis au bouddhisme, à l'islam ou tenants d'une tradition qu'ils voient se diluer génération après génération. Entre la Belgique et les Etats-Unis, en Yiddish, en anglais ou en français, l'actrice-réalisatrice recueille la parole d'une famille qui porte au quotidien le terrible poids de l'histoire. Le film a été soutenu par l'ACID lors de sa sortie en salle.
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" La Petite Conversation familiale, d’Hélène Lapiower, par ailleurs comédienne, est sans doute ce que le documentaire aujourd’hui peut nous
" La Petite Conversation familiale, d’Hélène Lapiower, par ailleurs comédienne, est sans doute ce que le documentaire aujourd’hui peut nous apporter de plus éclairant : une parole et une mémoire filmées. En l’occurrence la parole et la mémoire de sa propre famille dispersée aux quatre coins du globe. Sa grand-mère polonaise à Bruxelles, sa grand-tante, rescapée d'Auschwitz, à Des Moines, Iowa, son oncle et sa tante à New York... (...) La Petite Conversation se fait road-movie entre les continents, saisissant sur le fil du rasoir des moments intimes, des bribes de consdence où l'humour s'allie au tragique. Tout tourne autour de la fidélité ou non à la culture yiddish et au « lourd karma juif», comme le dit la fille de l'oncle Jacques, un des principaux « acteurs » de ce spectade littéralement inénarrable. Un film qui en contient plusieurs : entrecroisement des destins et des générations. J’irais voir, à votre place."
Michel Boujut" En 1993, l'actrice Hélène Lapiower a environ 35 ans et le sentiment que la vie file décidément trop vite. Issue d'une famille juive polon
" En 1993, l'actrice Hélène Lapiower a environ 35 ans et le sentiment que la vie file décidément trop vite. Issue d'une famille juive polonaise émigrée en Belgique, elle elle s'est lancée dans le théâtre avec succès et connait une belle reconnaissance du milieu du cinéma. Elle commence à tourner avec ceux qui cherchent et inventent une façon personnelle de parler aux autres : de Chantal Akerman à Yolande Zauberman, de Boris Lehman à Jeanne Labrune. Mais ce qui file très vite, pèse aussi parfois très lourd : cette vie où les racines grimpent et dévorent tout l'espace. Celles de parents traumatisés par la Shoah, celles d'une famille encore plus vaste, bien que restreinte, celle des dépositaires de la culture yiddish. Une langue, des traditions, une mémoire traumatisée... Tout ce dont ne veulent plus entendre parler les enfants de ces parents qui ont grandi pendant la guerre et ont échappé à l'extermination.
Hélène Lapiower a alors commencé à poser des questions, à s'interroger en interrogeant les autres — une caméra à la main. Que demande-t-elle ? Nous n'entendons presque jamais ses questions. Mais les réponses de son oncle, de ses cousines, de son père, sa grand mère, son frère... , depuis la Belgique jusqu'aux Etats-Unis, qui forment la matière exclusive et mouvante du film, expriment toutes l'angoisse d'appartenir à une « famille » menacée à tout instant de disparition. Le métissage, la politique, l'éloignement, la religion... Les descendants bousculent les certitudes de leurs aînés, et malmènent leur désir de perpétuer une immuable image. Chacun raconte alors, à sa façon, comment s'opère le plus déchirant : la rupture.
Pourtant, au fil des sept années qui ont été nécessaires au montage de cette petite conversation d'à peine plus d'une heure, ce qui résonne le plus, ce sont les rires, la dérision et l'humour devenu nécessaire à chacun pour ne pas sombrer. Le fameux humour juif ? Il s'exprime ici dans la délicatesse d'une mise en scène qui fait confiance à la durée des plans pour laisser parfois parler les corps mieux que les mots : le frère qui s'apprête, interminablement, à se raser jusqu'à ressembler à un clown à moitié blanc dans une loge avant d'entrer en scène, deux cousines sur les rebords d'une baignoire, un couple sur son canapé... Tous dans l'intimité de gestes quotidiens pour des propos qui ne veulent avoir l'air de rien mais laissent échapper le plus grave. Comment vivre sous le regard des autres ? Ceux qui ne vous aiment pas, bien sûr, même (et déjà) sans vous connaître. Mais aussi ceux qui sont vos enfants, vos parents, vos lointaines branches de l'arbre généalogique — ceux qui vous aiment et font partie de votre histoire, quoi qu'il en soit. Mais qui la refusent.
A la fin du film, c'est le père qui pose clairement une question à sa fille-cinéaste, elle qui, en actrice, s'est déjà soumise à tellement de regards. C'est une question naïve mais que l'on voudrait sans doute tous poser.
La réponse arrive, évidente. Mais c'est par le cinéma que Hélène Lapiower y répond avant tout. Car le film bientôt s'arrête et il est dédié à sa fille. Derrière la caméra, c'est une femme enceinte qui filmait. Rarement film sur la transmission n'aura été aussi parlant. Centré sur la parole, c'est aux silences, aux visages, aux gestes et aux présences invisibles qu'il fait la part belle."
"La réalisatrice pose respectueusement son regard, investit sa voix et son corps avec parcimonie, filme les réflexions humaines comme elle f
"La réalisatrice pose respectueusement son regard, investit sa voix et son corps avec parcimonie, filme les réflexions humaines comme elle filmerait les doigts d'une main. Sa famille est le monde et le monde est une main. La main porte ses cinq doigts, si différents mais tellement solidaires. "
Retrouvez le texte complet sur le site de l'ACID.
L'ACID est une association née en 1992 de la volonté de cinéastes de s'emparer des enjeux liés à la diffusion des films, à leurs inégalités d'exposition et d'accès aux programmateurs et spectateurs. Ils ont très tôt affirmé leur souhait d'aller échanger avec les publics et revendiqué l'inscription du cinéma indépendant dans l'action culturelle de proximité.
""Ce film est à la deuxième génération des Juifs originaires d'Europe orientale ce que Voyages d'Emmanuel Einkiel est à la première, une oeu
""Ce film est à la deuxième génération des Juifs originaires d'Europe orientale ce que Voyages d'Emmanuel Einkiel est à la première, une oeuvre (d'une justesse rare, qui, entre cruauté et tendresse, tragique et comique (...) Il ne semble pas qu'on ait jamais vu, ni entendu au cinéma un portrait aussi pertinent d'une génération qui, n'ayant pas vécu la Shoah, ne continue pas moins d'en payer les pots cassés, par l'entretien d une névrose qu'il faut bien qualifier de juive. Versant comique, quand l'oncle Jacques évoque sa volonté de transmettre le judaïsme à travers ses enfants et qu'un raccord judicieux nous montre dans la foulée sa fille en prière en compagnie de son mari, un Noir américain adepte du bouddhisme. Versant tragique quand son cousin, marié à une femme musulmane et lui-même converti à l'Islam, parle de l'héritage juif qu'il continue de transmettre à sa fille, tandis que sa femme profite de ce moment pour se lever ostensiblement du canapé, et mettre, hors champ, un disque de musique arabe.
Film uniquement en intérieur avec un sens très sûr de la mise en scène (les personnages sont généralememt en action dans une posture intime qui en dit long sur leur rapport au monde ! et un art socratique du questionnement, ce homemovie apparemment léger évoque des (questions graves qui, cheminant par les voies de la vulnérabilité juive, parleront à chacun de la difficulté qu'il y a parfois à consentir au monde."
"Sa grande force, outre qu'on y apprend énormément (...), lui vient de sa matérialité des voix et des accents, du plaisir unique qu'il y a à
"Sa grande force, outre qu'on y apprend énormément (...), lui vient de sa matérialité des voix et des accents, du plaisir unique qu'il y a à regarder et à entendre parler des gens, de cette espèce de bien-être de spectateur (...)"
Bernard Benoliel"Petite conversation familiale montre une uni(ci)té juive introuvable, indique que l'identité est une chose trop vaste, complexe et perpétue
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