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Le film retrace l'histoire de la fondation et du développement d'Israël, de l'implantation des premiers colons au début du siècle aux guerres israélo-arabes.
Accompagné d'un commentaire écrit par Joseph Kessel et composé d’archives, souvent inédites, le film retrace l’histoire conflictuelle du « fait israélien » : l’implantation des premiers colons sionistes en Palestine au début du siècle, « le foyer national juif » au lendemain de la guerre 14-18, la création de l’État d’Israël en 1948 et les guerres israélo-arabes de 1948, 1956 et 1967. De l’aspiration à une terre pour les rescapés des pogroms et de l’Holocauste, et de sa conséquence : le drame palestinien...
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" Commentaire de Joseph. Kessel, de l’Académie française. Avec menace de citations bibliques — de ces citations auxquelles il est si facile
" Commentaire de Joseph. Kessel, de l’Académie française. Avec menace de citations bibliques — de ces citations auxquelles il est si facile de faire dire n’importe quoi, le blanc comme le noir. Je redoutais un film de propagande. Toute l’astuce de Frédéric Rossif et sa connaissance des cinémathèques mondiales mises au service de la cause, assurément pathétique mais politiquement équivoque, d’Israël. On allait, une fois de plus, à grand renfort de documents irréfutables, entretenir la confusion entre l’abominable martyre des juifs et le nationalisme israélien ; une fois de plus réveiller, dans le cœur du bon peuple français, le raciste qui n’y sommeille que d’un œil, trop heureux, de bouffer du bougnoule en se donnant les gants (quitte à faire taire momentanément son antisémitisme profond) de sauver son juif à moindres frais. Bref, je craignais le pire. C’était compter sans l’astuce, précisément, de Rossif. Bien trop malin pour tomber dans le piège de la propagande évidente. Quelle surprise ! J’ai eu l’impression d’un film objectif.
Deux exemples, entre plusieurs : les Israéliens ont inscrit quelques Oradour arabes à leur passif ; ce sont les Israéliens qui ont déclenché la guerre de Six Jours en riposte au blocus d’Akaba par Nasser. La force de l’histoire finit toujours par s’exercer assez pour qu’il devienne difficile de tricher avec elle. Mais, généralement, il faut attendre plus longtemps que n’ont attendu Rossif et Knobler.
Un mur à Jérusalem se présente comme un documentaire historique. Rossif et Knobler retracent à grands traits le passé des relations entre Juifs et Arabes sur la terre de Palestine, sous la domination turque. Ils montrent comment le rêve d’un « foyer » juif est né chez les victimes d’une persécution incessante comme seule solution possible à la question juive — et comme ce foyer juif ne pouvait, aux yeux des Juifs, être situé géographiquement que sur la terre promise à Moïse.
Grâce à de brèves références aux bouleversements mondiaux, et principalement à la guerre de 14-18, au nazisme et à la guerre de 39-45, on voit comment la création d’un Etat d’Israël s’inscrit dans la politique internationale. La paix dans cette partie du monde, et d’abord entre Juifs et Arabes, a toujours dépendu des intérêts européens, et d’abord de ceux de la Grande-Bretagne.
Contre les Turcs, les Anglais ont mis dans leur jeu tantôt les Juifs en leur promettant un foyer (déclaration Balfour), tantôt les Arabes en leur promettant, par le truchement de Lawrence d’Arabie, un empire.
Les Anglais ont longtemps tenté d’équilibrer cette double promesse jusqu’au jour où, la balance penchant pour les Arabes, les Juifs s’abandonnèrent à un terrorisme antibritannique qui conduisit au départ de la Grande-Bretagne, à l’intervention de l’O.N.U., à la naissance d’un Etat d’Israël que les Arabes ont toujours refusé de reconnaître, à la première guerre de Palestine, à Suez, au remplacement des intérêts européens hors-jeu par la rivalité américano-soviétique en Méditerranée et à la ruine des espoirs de collaboration israélo-arabe. Nous en sommes là. Toutes les guerres sont ignobles : les guerres saintes encore plus que les autres."
" C’était au premier soir de la guerre de Six Jours. Un pilote israélien descend de son Fouga Magister, près de Beersheba. Le regard las et
" C’était au premier soir de la guerre de Six Jours. Un pilote israélien descend de son Fouga Magister, près de Beersheba. Le regard las et grave de ceux qui ont beaucoup tué. Une vieille amitié et, peut-être, le besoin de parier, le font s’approcher de moi : « Tu sais, dit-il, ce matin, quand on a décollé pour la première mission, je ne savais pas si, au retour, j’aurais encore un pays où me poser... »
C’était vrai, bien sûr, et sans appel. Mais avec, malgré tout, quelque chose d’un peu trop simple, d’un peu trop beau, d’un peu trop exemplaire. Un mur à Jérusalem laisse la même impression. Les documents, comme tous ceux que choisit de monter Frédéric Rossif — en collaboration, cette fois, avec Albert Knobler — sont parfois bouleversants, souvent émouvants, indiscutables toujours. Joseph Kessel signe un commentaire simple d’homme fort.
Quant à l’histoire, comme on dit, c’est celle du Juif errant s’installant sur ses terres, quittant le plus profond de cette Europe à feu et à sang pour apprendre, là-bas, « au pays », les rudes exigences de la vie de soldat-laboureur. Il faut déménager les dunes à dos de chameau, s’initier au maniement des bombes et à la grammaire hébraïque, construire la maison et faire pousser les tomates, refaire à la fois l’histoire et la géographie : ces images-là, qui montrent la métamorphose du Juif en Israélien, sont certainement les plus belles. D’ailleurs, Israël vit encore sur l’idéal héroïque d’alors ; là où l’on planta des arbres, des légendes ont poussé.
C’est en 1948, avec le vote de l’Onu créant l’Etat d’Israël, que bascule l’histoire des Juifs, et, en conséquence, le film. Une épopée horrible et sublime avait mené un peuple du ghetto au kibboutz (...) La dernière image fixe Moshé Dayan, en casque et uniforme, en train d’insérer selon la tradition, entre deux pierres du Mur des Lamentations, un papier plié portant son vœu : « Shalom », la paix.
Donc, « ça finit bien ». Et, à la vérité, peut-être trop bien (...) il faut prendre parti, choisir son camp. Frédéric Rossif l’a fait sans ambiguïté : le drame arabe, parfois sensible, reste en marge. Il ne s’agit évidemment pas de propagande. C’est, comme Mourir à Madrid, un film engagé qui aurait pu s’appeler, et pour les mêmes raisons, «Vivre à Jérusalem ». Mais Rossif, cette fois, est dans le camp des vainqueurs : certains le lui reprocheront (...) Un mur à Jérusalem est un film simple et beau. Avec, toujours, cette agaçante restriction : un peu trop simple, un peu trop beau."
" Ce film a tout pour plaire. Des images éloquentes, choisies avec soin, dans les cinémathèques et chez les collectionneurs privés; un mont
" Ce film a tout pour plaire. Des images éloquentes, choisies avec soin, dans les cinémathèques et chez les collectionneurs privés; un montage astucieux qui en fait un récit captivant; un commentaire, sobre dans sa forme, passionné sur le fond. Bref, un « documentaire » réussi sur un sujet toujours d'actualité le conflit judéo-arabe.
La question est réputée être l'une des plus complexes au monde. Cinquante ans après la « Déclaration Balfour », aux termes de laquelle la Grande-Bretagne faisait don aux juifs d'un « foyer natïonL » en Palestine, la solution est loin d'être trouvée, les Nations unies et de simples militants, les grandes puissances et des hommes politiques, des philosophes et des idéologues, ont cherché, mais en vain, la formule qui concilierait l'inconciliable, qui sauvegarderait, au moins, les Intérêts essentiels de deux peuples qui revendiquent la même patrie.
Frédéric Rossif et Albert Knobler ne se sont pas embarrassés de tels scrupules. Ils n'ont vouïu voir qu'un seul côté de ce mur, invisible mais épais, qui s'élève au cœur d'une ville, pourtant aussi sacrée pour l'un que pour l'autre peuple. Ils ont épousé, avec talent et ardeur, la version sioniste la plus classique de l'histoire de ce conflit. Encore que des sionistes et des Israéliens de plus en plus nombreux n'aient cesse, au fil des années, de remettre en cause certains dogmes qu'ils considèrent comme autant d'obstacles à un règlement (...)
A aucun moment, l'existence d'un nationalisme palestinien authentique n'est évoquée, ou même suggérée. Nulle part il n'est indiqué que la renaissance d'un peuple ait pu, incidemment, réduire un autre à la dispersion. Les réfugiés palestiniens vivent, certes, dans des camps misérables depuis vingt ans, mais ils n'ont qu'à s'en prendre aux Etats arabes qui les ont incités à fuir les champs de bataille avant de refuser de les intégrer.
Le film s'achève sur une image qui paraît résumer toutes les autres: le général Dayan, en battle-dress, le visage radieux, se rend, après avoir gagné la « guerre de six jours », au Mur des lamentations pour y faire un « vœu de paix »."
Le choix des actualités montées par les auteurs cherche plus à restituer l’ambiance des événements successifs qui ont provoqué la naissance
Le choix des actualités montées par les auteurs cherche plus à restituer l’ambiance des événements successifs qui ont provoqué la naissance de l’Etat juif qu’à rendre compte des faits avec précision. Les images forment avec le texte et la musique un ensemble difficilement dissociable, enrichi çà et là de citations bibliques. Si l’histoire est envisagée du point de vue israélien, le ton qu’adoptent les auteurs n’est jamais celui du pamphlet ou de la revendication ; la masse des documents, souvent inédits, y gagne en force percutante. Le spectateur s’en trouve cependant plus persuadé qu’enflammé.
J.M., 5/12/1971Â propos de ce difficile problème historique où le cœur et la raison inclinent souvent en sens inverse, les auteurs font preuve d’une object
 propos de ce difficile problème historique où le cœur et la raison inclinent souvent en sens inverse, les auteurs font preuve d’une objectivité méritoire en énonçant des faits dûment attestés par des documents filmés souvent remarquables (je songe à l’installation des premiers pionniers dans les kibboutz du début du siècle). Il manque peut-être à leur film, cependant, une analyse du sens des événements, à savoir qu’Israël est un Etat capitaliste grassement entretenu alors que le vociférant et maladroit Nasser tente, tant bien que mal, de construire le socialisme, entreprise dont nous savons aujourd’hui qu’elle est beaucoup plus difficile que la fertilisation des déserts. Mais ceci est une autre histoire, et qui n’est pas de mon ressort.
Je conclurai donc qu’ « Un mur à Jérusalem », s’il prend parti, le fait avec une mesure et une honnêteté évidentes et qu’à ce titre il doit être vu comme un important élément d’information sur un problème qui passionne, à juste titre, l’opinion.
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