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Vienne 1944. Revenu en Europe comme soldat, Freddy découvre les horreurs nazies, mais aussi que l’antisémitisme règne jusque dans les rangs américains...
Vienne 1944. Après son retour en Europe comme soldat américain, Freddy Wolff découvre non seulement les horreurs de la déportation et de l'extermination, mais aussi que l’antisémitisme règne parmi les rangs de l'armée américaine. Après s'être rendu, un colonel nazi propose aux Américains son aide pour combattre les communistes. Freddy a la mauvaise surprise de voir ses supérieurs accepter le marché.
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" L’intégralité de la saga d’Axel Corti et de Georg S. Troller, dont nous n’avions vu en octobre dernier que le troisième et dernier volet
" L’intégralité de la saga d’Axel Corti et de Georg S. Troller, dont nous n’avions vu en octobre dernier que le troisième et dernier volet sous le titre Welcome in Vienna. Le récit de la cruelle désillusion de deux «personnes déplacées», Wolff, le Juif autrichien, et Adler, le communiste berlinois, de retour en Autriche sous l’uniforme américain pendant l’hiver 1944-1945. Un retour au pays qu’ils avaient rêvé comme une renaissance et qu’ils vivent comme une totale déconvenue, au milieu de leurs compatriotes amnésiques...
Avec les deux épisodes précédents de la trilogie, encore inédits en France (Dieu ne croit plus en nous et Santa Fé), c’est maintenant l'œuvre tout entière qui nous parvient dans sa chronologie. Cela commence à Vienne au moment de l’Anschluss de 1938, avec l’exil d’un petit groupe de Juifs et d'anti-fascistes, d'abord à Prague, puis à Paris et dans un camp d’internement. Cela se poursuit par l’arrivée à New York de ceux qui ont survécu, notamment du jeune Freddy, qui finira par s’engager dans l’armée américaine pour combattre le nazisme et revoir son pays... Vienne pour mémoire est un admirable, un implacable raccourci de sept années de honte et de douleur, l’équivalent en fiction du Chagrin et la Pitié. "
Dans Welcome in Vienna, ultime épisode du triptyque, Freddy, devenu américain à la faveur de son enrôlement chez les GI, revient à Vienne po
Dans Welcome in Vienna, ultime épisode du triptyque, Freddy, devenu américain à la faveur de son enrôlement chez les GI, revient à Vienne pour y trouver un champ de ruines et les visages hagards de ceux qui autrefois le conspuaient et revendiquent désormais le statut de victimes de guerre. Avec son ami George Adler (Nicolas Brieger), un juif berlinois communiste, ils découvrent avec horreur les petits arrangements de l’après-guerre, dont la reddition négociée d’un colonel nazi en échange des services qu’il peut offrir à la CIA leur donne un avant-goût.
Aussi éloigné des figures exemplaires des Bourreaux meurent aussi|critique du film Les bourreaux meurent aussi de Fritz Lang que du didactisme de Verboten de Samuel Fuller sur l’Allemagne d’après-guerre, le dernier volet de la trilogie d’Axel Corti évoque plutôt l’atmosphère poisseuse de la Vienne du Troisième Homme de Carol Reed. Tandis qu’Adler incarne l’« homme à la conscience souple » [1] de l’après-guerre troquant ses idéaux contre un cynisme sans fard, Freddy ne peut se résigner à savoir les bourreaux d’hier impunis.
Idéaliste dans un monde d’opportunistes, il assiste impuissant à la réhabilitation des anciens nazis au sein de l’appareil politique et culturel, farce grotesque dans laquelle chacun joue sa survie. Il ne peut y avoir d’«Autriche année zéro» là où chacun s’entend à occulter une mémoire qui pourrait révéler la culpabilité de tous.
Cet ultime épisode a des accents brechtiens tant la duplicité des personnages s’y trouve sans cesse rejouée à travers des dispositifs de mise en abyme, comme la mise en scène de l’ancien nazi Stodola sous les auspices de l’armée américaine qui veut redonner ses lettres de noblesse à la grande culture viennoise, tandis qu’un peu plus loin, on abat les arbres centenaires du cimetière où repose Mozart.
Dans Welcome in Vienna, Axel Corti, ancien dramaturge du Burgtheater de Vienne, figure controversée de la télévision autrichienne et allemande ne rechignant jamais à aller déterrer les souvenirs que d’autres auraient préféré laisser dans l’ombre, trouve le ton d’une formidable charge contre l’indifférence et l’oubli, sans didactisme ni moralisme.
Sans conteste le plus sombre de la trilogie, Welcome in Vienna clôt l’une des réflexions les plus puissantes au cinéma sur la nature humaine, loin des poncifs d’un héroïsme de commémoration.
[1] Selon l’expression de Georg Stefan Troller dans un entretien accordé à la revue L’Avant-Scène cinéma, en novembre 1986.
Inverser le cours de l’Histoire : tel est l’espoir que caressent Freddy et George tandis que les premiers instants de Welcome in Vienna mont
Inverser le cours de l’Histoire : tel est l’espoir que caressent Freddy et George tandis que les premiers instants de Welcome in Vienna montrent ces deux ex-proscrits sur le point de pénétrer - en vainqueurs - sur le territoire du Reich. Une espérance qui semble alors sur le point de se réaliser...
La caméra nous montre ainsi Freddy et George au volant d’une jeep, fonçant - géographiquement - vers l’Allemagne et - visuellement - vers le premier plan de l’image. Le véhicule lancé à pleine allure dépasse des soldats cheminant péniblement en sens inverse, reliquats éparpillés d’une Wehrmacht en pleine débâcle. Ayant renoncé au combat et cherchant à rallier les lignes américaines pour s’y constituer prisonniers, ces hommes désormais armés de leur seul casque s’éloignent alors - spatialement - du Reich, allant ainsi se perdre - cinématographiquement - dans le fond du cadre.
C’est un extraordinaire moment que vivent Freddy et George. Ceux-là mêmes qui les avaient chassés - ces hommes en tenue de la Wehrmacht faisant écho à d’autres porteurs d’uniformes, les policiers et militaires complices des persécutions antisémites dépeintes dans Dieu ne croit plus en nous - deviennent à leur tour des fuyards.
Ainsi désertées par ceux qui s’en étaient proclamés les seuls occupants légitimes, l’Allemagne et - au-delà - l’Autriche semblent de nouveau accessibles aux deux Juifs réprouvés qu’étaient Freddy et George. Comme pour saluer ce moment attendu depuis des années, les deux hommes chantent en allemand un hymne vainqueur avec un enthousiasme à peine entamé par les bombes qui s’abattent de part et d’autre de leur véhicule. La roue de l’Histoire, effectuant un tour complet sur elle-même, n’est-elle pas en train de tourner en faveur des victimes du nazisme ? (...)
La Vienne de 1938 que mettait en scène Dieu ne croit plus en nous n’existe apparemment plus. La capitale autrichienne n’est qu’un champ de ruines dont la réalisation d’Axel Corti s’attache à montrer la considérable ampleur. Promenant sa caméra à travers la ville - Welcome in Vienna déploie de spectaculaires travellings - et parcourant toute l’échelle des plans - des plans rapprochés des immeubles décapités par les bombes alternent avec des plans d’ensemble des quartiers détruits -, le cinéaste délivre une saisissante représentation des ravages subis par la cité. Tout est donc à reconstruire dans cette "Vienne année zéro", une tabula rasa certainement urbaine mais aussi, peut-être, morale et idéologique.
La ville n’est-elle pas le cadre d’un autre épisode narratif aussi symbolique et aussi surprenant que celui du soldat allemand portant secours à une déportée ? (...)
... c’est de manière ironique que doit être compris le titre d’un film révélant l’impossibilité pour les Juifs exilés de recouvrer leur place en Autriche. La mise en scène subtile d’Axel Corti ne manque d’ailleurs pas de semer des indices du caractère illusoire des attentes de George et de Freddy. Concernant plus particulièrement ce dernier, on pense à cette séquence sylvestre - apparent acmé d’un bonheur enfin retrouvé - durant laquelle Freddy et Claudia se déclarent leur amour lors d’une promenade dans les environs de Vienne. Le jeune homme, comme enivré par l’amour, chante quelques mesures d’un air d’opéra à sa bienaimée.
Déambulant sur un sol tapissé de mousse que le soleil éclabousse de quelques tâches lumineuses, les deux amants semblent évoluer dans un tableau d’un romantisme canonique. Mais le coin de forêt dans lequel le réalisateur dispose ses deux personnages a aussi des allures carcérales : les arbres fins et hauts saturent littéralement le cadre, dessinant ainsi un motif de barreaux de prison rappelant celui que suggérait la neige sur une route tchèque dans Dieu ne croit plus en nous. Et cette remarquable utilisation de l’espace vient donc dire à quel point Freddy - aussi libre se croit-il alors - demeure plus que jamais prisonnier d’une judéité que les Autrichiens, en réalité, n’acceptent toujours pas.
Car rien n’a changé. L’antisémitisme demeure, à peine refoulé par la défaite pourtant sans appel du nazisme (...)
Le monde ne veut pas plus des Juifs en 1945 qu’en 1938. Et une nouvelle fois, l’espace tel qu’Axel Corti le filme splendidement vient souligner la prise de conscience de George : le dernier plan de la séquence le montre en effet totalement seul au milieu d’un no man’s land urbain à la désolation d’autant plus suffocante que l’ensemble est filmé en plongée.
Après avoir témoigné dans Dieu ne croit plus en nous de la tragédie d’êtres humains réduits à l’état de proies, puis après avoir évoqué dans Santa Fé les drames de l’exil et du déracinement, Axel Corti et Georg Stefan Troller dépeignent avec Welcome in Vienna un dernier tourment quant à lui teinté d’absurde : il s’agit de celui infligé par le retour au pays à ceux-là mêmes qui n’avaient pourtant cessé d’espérer retrouver leur patrie. C’est peut-être la forme de souffrance la plus inattendue révélée par ce dernier volet d’une trilogie dont la grandeur réflexive et esthétique est, par ailleurs, une nouvelle fois démontrée.
Ces trois œuvres d’Axel Corti et de Georg Stefan Troller forment, en effet, l’une des explorations narratives les plus approfondies et les plus sensibles du destin des Juifs d’Europe au temps du nazisme.
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