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Après la Nuit de Cristal un adolescent juif fuit l’Autriche avec quelques amis. En passant par Prague puis la France, ils espèrent rejoindre les Etats-Unis.
Vienne, 1938. Après la Nuit de Cristal et le meurtre de son père par les nazis, un adolescent juif fuit l’Autriche avec quelques amis. Après plusieurs arrestations et un passage par Prague, ils tentent de rejoindre Marseille afin de s’embarquer pour les États-Unis.
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" C’est un film fleuve autrichien dont seul le dernier volet était sorti en France en 1986. Gros succès, tombereau de prix internationaux. O
" C’est un film fleuve autrichien dont seul le dernier volet était sorti en France en 1986. Gros succès, tombereau de prix internationaux. On comprend. Une narration aux oignons, des portraits nuancés, saisis dans l’action, sans héroïsme parachuté, dont les ficelles ne sont jamais tirées par un happy (ou deadly) end. Evénements et accidents arrivent, motivés par rien, un cheveu, une «connerie», comme le déclare le scénariste de la trilogie, Georg Troller, 90 ans et dont Welcome in Vienna constitue l’autobiographie.
La restauration numérique rend à cette fresque non pas sa modernité (zéro rupture zazou) mais son classicisme sans âge, indemne du style eighties qu’on pourrait craindre. C’est filmé contemporainement, au plus près de la mémoire de ses auteurs, comme une sarabande de relations humaines, psychiques, physiques, tendues entre espoir et colère. Avec ses traîtres déprimés, ses schpountz courageux, ses braves animés de passions honteuses et, même, une fille de colonel nazi réchappée de toute idéologie…"
" C’est faire injure au film, riche et passionnant, que de le résumer brièvement. (...) Axel Corti (La Marche de Radetzky, La Putain du Roi)
" C’est faire injure au film, riche et passionnant, que de le résumer brièvement. (...) Axel Corti (La Marche de Radetzky, La Putain du Roi), mort en 1993, a signé des dizaines de téléfilms, mais cette trilogie est son chef-d’œuvre : rarement on a vu, au cinéma, pareil déploiement romanesque. Les personnages vivent, se battent, traversent les tempêtes de l’Histoire, et assistent, impuissants, à la naissance d’un monde nouveau, cynique et corrompu. Il faut découvrir Welcome in Vienna."
François ForestierLibrement inspirés de la vie du scénariste Georg Stefan Troller entre 1938 et 1946, les personnages de Wohin und Zurück racontent une histoi
Librement inspirés de la vie du scénariste Georg Stefan Troller entre 1938 et 1946, les personnages de Wohin und Zurück racontent une histoire oubliée de la Seconde Guerre mondiale, celle des migrants : exilés juifs, résistants allemands de la première heure, réfugiés ballottés de consulats en camps d’internement, traités en parias et livrés aux bourreaux qu’ils cherchaient à fuir.
La scène d’ouverture où le jeune Ferry, Candide devant l’horreur, assiste au massacre des siens la nuit du 9 novembre 1938, a été vécue par Troller. C’est même le premier souvenir qui lui revint en mémoire quand Axel Corti, avec qui il avait collaboré à plusieurs reprises (notamment sur un docu-fiction narrant l’ascension d’Hitler), lui demanda d’écrire quelque chose de plus personnel. Troller, devenu correspondant de la ZDF (deuxième chaîne de télévision allemande), s’installa devant sa machine à écrire et commença le récit de son exil de sept ans jusqu’en Amérique et son retour à Vienne dans l’uniforme des GI. Dieu ne croit plus en nous, premier épisode de la trilogie, le représente sous les traits d’un adolescent inquiet, Ferry Tobler, que la guerre n’épargnera pas. Arrivé sur un cargo de tôle fragile à New York, il se noie à quelques mètres de la terre promise dans les premières minutes du deuxième volet de la trilogie, Santa Fe, qui s’ouvre sur la découverte d’un nouveau monde aussi sombre que l’ancien. Nul héroïsme dans ces récits d’exil. Il n’est pas de salut pour les justes.
Procédé remarquable que cette disparition des personnages rattrapés par l’histoire au cours d’un exil qui est aussi une quête de soi. Le montage même devient pour Corti un processus emblématique de la reconstitution de cette mémoire trouée, insérant des images d’archives dans un récit tourné dans un noir et blanc granuleux évoquant plus un film des années 1940 qu’une fiction télévisée des années 1980.
Attention, chef-d'oeuvre ! Rareté aussi ! De la trilogie des années 1980 réalisée par l'Autrichien Corti, on ne connaissait que le troisième
Attention, chef-d'oeuvre ! Rareté aussi ! De la trilogie des années 1980 réalisée par l'Autrichien Corti, on ne connaissait que le troisième volet, intitulé Welcome in Vienna, sorti sur les écrans français en 1986. Patrice Chéreau avait présenté l'ensemble lors de quelques projections exceptionnelles au théâtre des Amandiers, en 1987, mais il nous manquait les débuts des mésaventures de Ferry, "Gandhi", Freddy Wolf et de la bande de migrants juifs que cette fresque suit pas à pas dans leurs errances.
Cette trilogie, qui débute à Vienne en 1938, est le grand film sur les émigrants chassés par le nazisme : on oscille entre Charlot, le Kafka de l'Amérique et la littérature d'Europe centrale marquée par la Shoah. Corti ne raconte pas la déportation, mais la misère existentielle de ces êtres toujours refoulés, toujours étrangers. De l'Autriche à Prague jusqu'à Paris, en passant par Marseille et le camp de rétention sous administration française de Saint-Just, dans l'Oise (en 1939), de Casablanca jusqu'au débarquement à New York, dans le soi-disant pays des rêves, on s'attache au groupe peu à peu clairsemé de ces hommes. Souvent issus des classes supérieures, ils tentent, malgré les humiliations, la douleur de l'exil, la nécessité de gagner leur vie, de survivre, ils se serrent les coudes et s'évertuent à garder leur dignité avec l'humour du désespoir.
Fuir, toujours fuir : selon les âges, selon les destins, la fuite prend diverses formes. Il y a l'adolescent Ferry, qui se noiera dans le port de New York ; il y a l'intellectuel "Gandhi", qui sera arrêté par la police française lors de l'invasion allemande ; il y a Freddy Wolff, jeune lettré qui ne rêve que d'atteindre Santa Fe, la ville où l'on peut oublier ; il y a Feldheim, l'acteur qui rêve d'Hollywood ; Popper, le photographe des grands illustrés berlinois réduit à la photo d'identité ; le vieux Treumann, qui essaie d'achever un manuscrit tandis que sa fille tient un Delicatessen à Brooklyn...
Ils sont tant et tant dont la trajectoire nous émeut, grâce à ce mélange d'humanité et de réalisme, nourri par l'expérience du scénariste Georg Stefan Toller, qui fut un de ces migrants, transcendé aussi par un noir et blanc de toute beauté qui renvoie aux films noirs de l'époque, mais qui permet surtout la fusion magistralement réussie avec des images d'archives.
Des trois épisodes, Santa Fe, qui précède Welcome in Vienna - le retour après la guerre, à Vienne, de Freddy devenu soldat américain -, est sans doute le plus riche, le plus dense, le plus abouti. Mais il serait dommage de ne pas découvrir l'ensemble, réalisé entre 1981 et 1986, qui fut un des grands projets des années 1980 que l'on découvre enfin dans son intégralité et qui évoque, sur un mode plus humaniste et moins policier, la trilogie berlinoise de Philip Kerr.
Troller et Corti placent leur récit au ras du quotidien, leurs personnages sont des gens ordinaires, juifs, non-juifs, engagés ou non, pourc
Troller et Corti placent leur récit au ras du quotidien, leurs personnages sont des gens ordinaires, juifs, non-juifs, engagés ou non, pourchassés, neutres, résistants, collabos actifs ou passifs, tous pris dans la tourmente des événements. Si la grande histoire est un arrière-plan omniprésent, les auteurs s’attachent aux petits faits, à ce qui tissait l’ordinaire de chaque journée dans ce contexte extra-ordinaire : resserrement de l’étau antisémite, rencontres amicales ou amoureuses, quête de visas, nécessité de quitter son pays, discussions politiques, existentielles ou triviales…
Les auteurs décrivent tout avec subtilité, intelligence, retenue, n’appuyant jamais sur la pédale émotionnelle. Voir le long passage dans le camp français où se constitue une minicommunauté de juifs en fuite : différences de caractères, divergences idéologiques, solidarité de destins, angoisse, humour Mitteleuropa…
Dans sa mise en scène, utilisant le noir et blanc et le format “carré”, insérant parfois des extraits d’images d’archives mais toujours dans la trame du récit, Axel Corti trouve une juste tonalité, entre épure moderne et stylisation, collant au récit et aux personnages mais ne se refusant pas la beauté d’une errance dans la neige aux accents de Schubert, ou encore l’ellipse d’une étreinte en enchaînant le plan d’un homme et une femme traversant une rivière torses presque nus entre les lignes ennemies avec un plan des mêmes se réveillant au matin dans le même lit (...)
Autrichien non juif, Axel Corti a voulu filmer cette histoire “non pour faire la morale, mais pour raconter une histoire d’êtres humains” et pour en finir avec le refoulement autrichien.
Troller, de son côté, souhaitait montrer l’ironie et l’absurdité de cette époque : “En France, on nous considérait comme des parasites qui prenaient le travail des autres bien qu’avoir un emploi nous était défendu ! Les autorités du camp préféraient les nazis à nous. On rendait à l’Allemagne des ennemis dangereux tandis qu’on nous gardait en détention, nous qui n’avions qu’un seul désir, nous battre pour la France.”
Cette amère ironie traverse une fresque humaine et historique digne des plus grands romans, marquée du sceau de la vérité et de la complexité, alliant sobriété stylistique et retenue (donc puissance) émotionnelle, déroulant tout du long une grandeur qui ne la ramène jamais.
Impressionnante et singulière ouverture que celle de Dieu ne croit plus en nous. C’est en effet par une absence d’image qu’Axel Corti choisi
Impressionnante et singulière ouverture que celle de Dieu ne croit plus en nous. C’est en effet par une absence d’image qu’Axel Corti choisit d’inaugurer son film et donc la trilogie Welcome in Vienna dont Dieu ne croit plus en nous forme le premier volet.
Les quelques incrustations du générique - de sobres caractères blancs, presque austères - se dissolvent bientôt, ne laissant alors place qu’au seul fond obscur sur lequel s’étaient affichés le titre du film ainsi que les noms des principaux artisans de Dieu ne croit plus en nous. Comme soudainement frappé de cécité, le spectateur se retrouve confronté l’espace de quelques instants à un cadre intégralement noir. Puis l’écran s’éclaire enfin, montrant le principal personnage de Dieu ne croit plus en nous - Ferry Tobler, un adolescent juif viennois - tentant d’échapper aux violences antisémites consécutives à la nuit de Cristal.
Sans doute déstabilisant pour le public - a priori quoi de plus troublant pour un spectateur de cinéma que d’être amené à faire l’expérience de l’invisibilité ? - ce choix initial de réalisation d’Axel Corti apparaît pourtant d’une cohérence évidente lorsque l’on envisage l’objectif essentiel qu’il poursuit avec son scénariste Georg Stefan Troller, dans le cadre de Dieu ne croit plus en nous comme dans celui de la trilogie Welcome in Vienna.
Somme toute programmatiques, les premiers instants de Dieu ne croit plus en nous ainsi placés sous le signe visuel du dévoilement au spectateur d’une image qui lui était jusque-là inaccessible annoncent l’entreprise historienne au cœur des trois films : à savoir la mise à jour de vérités historiques que le grand public de la première moitié des années 1980 soit ignorait - pour sa fraction la plus jeune -, soit avait refoulé - pour les générations contemporaines de la Seconde Guerre mondiale.
Lorsqu’est réalisé Dieu ne croit plus en nous, les persécutions ainsi que le génocide perpétrés à l’encontre des Juifs européens par le régime national-socialiste étaient certes des faits désormais massivement connus. Mais il n’en allait pas de même en ce qui concernait les conditions exactes ayant, directement ou indirectement, rendu possible la mise au ban des sociétés européennes des Juifs puis la Shoah ; le rôle joué en la matière par des acteurs autres que les seuls nazis allemands demeurait notamment largement méconnu, pour ne pas dire ignoré en dehors de la seule communauté des historiens et des survivants du génocide.
Telle est donc la première donnée historique révélée - ou rappelée - au spectateur par Dieu ne croit plus en nous : l’antisémitisme, nullement circonscrit au seul territoire de l’Allemagne hitlérienne, gangrénait en réalité des portions majeures du continent européen et même de l’espace planétaire à la veille du dernier conflit mondial. Une réalité que démontre, par ailleurs, de manière exemplaire la trajectoire - au sens géographique du terme - de Ferry constituant la colonne vertébrale narrative du film, sorte de road-movie tragique et kafkaïen.
Ce ne sont en effet pas des Allemands mais bel et bien des concitoyens issus de toutes les catégories de la société autrichienne - une logeuse, un policier, un commerçant "aryanisateur", d’ex-camarades de classe - qui participent plus ou moins activement à des persécutions contraignant le jeune Viennois à s’exiler. Après qu'il a fui son pays d’origine, le sort du jeune homme ne s’améliorera pas pour autant. Dieu ne croit plus en nous dépeint les différentes étapes du périple contraint de Ferry comme autant d’occasions de vérifier que les autres États européens ne sont pas plus désireux d’accueillir des Juifs en leur sein que ne l’était le Reich hitlérien.
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