Noël Simsolo : Miklós Jancsó, la conquête de l'espace
VIDEO | 2015, 12' | Ses mouvements de caméra virtuoses à travers les plaines de Hongrie, unissant et désunissant l1
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En 1934, après un coup d’éclat dans son pays, l’activiste yougoslave Marko Lazar se réfugie en Hongrie. Mais son groupe décide de le faire surveiller de près.
Au début des années 1930, après un coup d’éclat dans son pays, l’activiste yougoslave Marko Lazar se réfugie en Hongrie où il rejoint les membres de son groupe révolutionnaire fomentant contre le roi de Yougoslavie. Son idéalisme et son esprit franc-tireur dérangent son organisation qui redoute que ses actions terroristes mettent son plan en péril. On confie à Maria et Ilona, deux belles jeunes femmes, la mission de le retenir en Hongrie en nouant des relations amoureuses. Marko commence à douter de son entourage et le chef de son groupe décide de l’empêcher de regagner la Yougoslavie.
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" (...) Tournant en douze plans, ni plus ni moins, Miklos Jancso réduit son récit à la seule gestuelle, la caméra glisse, virevolte, constru
" (...) Tournant en douze plans, ni plus ni moins, Miklos Jancso réduit son récit à la seule gestuelle, la caméra glisse, virevolte, construit l'action sous nos yeux. Les personnages parlent peu ou prou, sauf au moment-clé du film, avec la longue tirade anarchiste de Proudhon, lue par Marco. Le ressort dramatique est remonté à bloc. Marco qui ne voulait ni Dieu ni maître, rejetait toute intervention, de l’Etat, périt des mains des futurs séides d'un possible Etat nouveau.
Une extraordinaire plastique, où dominent les ocres, les bruns, le blanc de la neige et des peaux de mouton, ajoute au caractère fantastique de ce récit, d'une lecture malaisée si l'on n'accepte pas d'emblée de se laisser envoûter. Miklos Jancso et son fidèle collaborateur Gyula Hemadi, encore plus intensément que dans les films précédents, commentent une fois de plus la violence inséparable de l'engagement A nous de lire, sans amalgame hâtif, selon une réfraction discrète, le profond sens politique de ce poème épique, si éloigné et pourtant si proche de l'Ice de Robert Kramer. "
" (...) La reconstitution historique n’intéresse pas Jancso. Ce qu’il demande à l’événement, c’est l’occasion d’une méditation politique, e
" (...) La reconstitution historique n’intéresse pas Jancso. Ce qu’il demande à l’événement, c’est l’occasion d’une méditation politique, elle-même inséparable d’une réflexion plus vaste sur la destinée humaine conditionnée par l’Histoire, et que Jancso poursuit de film en film. Objet de la méditation : le terrorisme et l’atmosphère de violence, de clandestinité, de soupçons, de trahison à péripéties, de peur, à quoi ce terrorisme condamne le militant politique ; dans le cadre de ce terrorisme, ce qu’est l’héroïsme — et son mode d’emploi. Du bon usage du héros, c’est-à-dire de son usage politique — tel est le sujet de Sirocco d’hiver.
La politique peut se servir de héros, le héros est utile à la cause qu’il défend, à la condition qu’il reste docile — qu’il se résigne à devenir un fonctionnaire de l'héroïsme. Obliger au silence idéalisme et individualisme (qui sont souvent les racines de l’héroïsme) pour obéir aux nécessités politiques de l’action, aux aménagements, virages, compromis ou raidissements que l’histoire exige. Souplesse dont les héros, parfois prisonniers de leur personnage, s’accommodent mal. Le héros est rarement docile. Le voilà vite d’un maniement délicat ; bientôt gênant ; enfin irrécupérable.
C’est alors que s’impose le mode d’emploi. Supprimer le héros dans le plein exercice de son héroïsme. Le liquider avant qu’il n’ait commis une maladresse un peu voyante. Le faire passer dare-dare, et de vive force, de l’histoire à la légende, où on pourra continuer de s’en servir, en toute tranquillité, pour un bon bout de temps. C’est vouloir le faire passer de vie à trépas. De la tempête brûlante au gel.
D’où le titre du film — météorologiquement bizarre, voire paradoxal. Jancso prend son héros oustachi, Lazar, à ce moment où le vent cesse de souffler la braise pour souffler la neige. Pris au piège, avant de ressusciter (masque mortuaire, profil pour médaille, statue) en héros de tout repos, Lazar se débat : ce pavillon forestier, les troncs des arbres en barreaux de grille, la neige — refuge ou prison ? Ces compagnons autour de lui : gardes du corps ou geôliers, peut-être bourreaux ? Ces femmes : réconfort du guerrier ou appeaux, glu, poison ? Jancso approfondit les thèmes qui l’obsèdent : la violence et l’histoire, l’espoir et la force, le silence et le cri. L’échange, entre les êtres, se limite à de stricts rapports de puissance — domination ou obéissance (...). "
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